Il devient, alors qu'il était encore en exil et avec l'unique soutien des partisans légitimistes portugais (les miguélistes, partisans du roi Michel Ier de Portugal puis de son fils), le prétendant au titre de duc de Bragance et au trône de Portugal, après la renonciation à leurs prétentions dynastiques de son père et de son demi-frère aîné, Michel de Bragance, duc de Viseu, en juillet 1920. Ces revendications au trône venaient concurrencer la nouvelle République, relevant le flambeau monarchiste, alors que le dernier souverain portugais, le roi Manuel II, était pourtant toujours en vie et jusqu'en 1932, année de son décès sans postérité et en exil au Royaume-Uni, précipitant Édouard Nuno de Bragance à la tête de l'Ordre de l'Immaculée Conception de Vila Viçosa[3].
Le duc de Bragance, qui succéda pleinement à son père au décès de celui-ci en 1927, épousa au Brésil en 1942 la princesse brésilienne Françoise d'Orléans-Bragance, dont il a eu trois enfants :
Le 27 mai 1950, l'Assemblée nationale portugaise abroge les lois d'exil du 19 décembre 1834 (l'article 98 que confirmait la Constitution portugaise de 1838) et du 15 octobre 1910[4], qui bannissaient les Bragance[5].
En 1953, le duc de Bragance entre en conflit avec Maria Pia de Saxe-Cobourg et Bragance (connue sous le titre de « duchesse de Bragance »), qui prétendait être la fille naturelle du roi Charles Ier et donc la demi-sœur présumée du dernier roi de Portugal, Manuel II, et qui revendiquait donc aussi, à ce titre, le statut de chef de la maison royale du Portugal[7].
Le duc de Bragance meurt le 23 décembre 1976 à Ferragudo, dans la commune de Lagoa, en Algarve, en simple citoyen et sans avoir pu obtenir une officialisation de son statut de prétendant au trône.
↑ a et bYves Léonard, « Salazar et le salazarisme : la postérité politique d’un dictateur », Le Grand Continent, (lire en ligne, consulté le ) :
« Salazar a pu tolérer au Portugal la présence du prétendant au trône D. Duarte Nuno, duc de Bragance. Mais il l’a contraint à un exil silencieux à Coimbra, sous bonne garde de la police politique. En 1951, après la mort du chef de l’État, le général Carmona, le Conseil d’État envisagea un temps la restauration de la monarchie ou la remise de la présidence de la République à Salazar lui-même, hypothèses que celui-ci écarta. »
↑Jean Pailler ; Maria Pia: A Mulher que Queria Ser Rainha de Portugal. Lisboa: Bertrand (2006)