Le projet de lanceur Zéphyr est dévoilé en 2019 par l'entreprise. Dans sa version initiale, le lanceur ne pouvait emporter qu'une cinquantaine de kilogrammes vers l'orbite, avant que la compagnie n'annonce le que ce chiffre a pu être doublé[1]. À partir de 2020, l'entreprise commence à travailler à la conception préliminaire du lanceur. L'entreprise reçoit les premiers composants électroniques ainsi que le premier réservoir de son lanceur. Elle inaugure son usine de micro-lanceurs, un hangar de 1 700 m2, à Reims le 19 octobre 2021. Latitude compte réaliser un grand nombre de tests de sous-systèmes courant 2022 avant de commencer l'assemblage en 2023. Le premier lancement est prévu pour 2025.
Le 30 juin 2022, Latitude annonce une levée de fonds de 10 millions d'euros, ainsi que plusieurs changements du design de la fusée[2]. Elle fera désormais 17 m de haut et plus 15 m, et sera propulsée par 9 moteurs et non plus par 6. Le lanceur devrait donc désormais être capable de placer jusqu'à 100 kg de charge utile en orbite basse[3]. L'entreprise a aussi annoncé avoir réalisé des premiers tests du système d'allumage des Navier Mark 1[2], sur un banc d'essais fabriqué par Clemessy[4].
Le moteur Navier Mark 1 est finalement testé pour la première fois avec succès durant la fin d'année 2022, à SaxaVord en Écosse. Une version plus avancée du moteur devrait être testée en 2023[5].
En janvier 2024, la société annonce une nouvelle levée de 30 millions de dollars pour soutenir le développement de son lanceur auprès de plusieurs investisseurs dont Crédit Mutuel Innovation, Expansion, le fonds Deeptech 2030 du gouvernement français et UI Investissement[6].
Elle annonce également un nouveau changement de design dont l'abandon des pompes électriques et sept moteurs sur le premier étage. Le lanceur gagne également deux mètres de haut.
Latitude bénéficie du soutien du gouvernement français, notamment dans le cadre du plan France 2030. Aux côtés d'HyPrSpace, la société concourra pour une mission en orbite basse avec une charge utile de 50kg[7]. Les quatre lauréats de l'appel d'offre des micro et mini-lanceurs se partageront une enveloppe allant jusqu'à 400 millions d'euros[8]. La société remporte un appel à projet du plan France 2030 deux mois plus tard, bénéficiant alors d'un soutien supplémentaire de 15 millions d'euros afin de produire en interne les turbopompes du lanceur Zéphyr[9]. Elle avait déjà obtenu le soutien du gouvernement français en 2022[10], avec son projet XANTHOS, consistant à développer les versions Mark 2 de ses moteurs Navier afin d'améliorer les performances de son lanceur, mais aussi en 2021, via une aide au développement des start-up de la région Grand Est[11]. En juillet 2024, Latitude est sélectionné par le Conseil européen de l'innovation dans le cadre de son accélérateur de sociétés de la "deep-tech"[12].
Dans le calendrier de développement, la société prévoyait au moins un tir suborbital avec le démonstrateur Boréal en 2023[13], mais il a finalement été abandonné en 2022[14].
Zéphyr sera lancé depuis le nouveau pas de tir de SaxaVord en Écosse vers les orbiteshéliosynchrone et polaire, et pourrait être lancé depuis le Centre Spatial Guyanais pour viser d'autres orbites[15],[16]. Le 25 juillet 2022, Zéphyr est présélectionné par le CNES pour être lancée depuis le CSG, sur l'ancien Ensemble de Lancement Diamant[17].
Caractéristiques techniques
Zéphyr est un lanceur bi-étage, de 19 m de haut. Le premier étage possède sept moteurs Navier d'une poussée de 45 kN, fonctionnant grâce à du kérosène et de l'oxygène liquide. Les moteurs Navier présentent la particularité d'être entièrement imprimés en 3D. Le deuxième étage du lanceur est lui propulsé par un unique moteur Navier d'une poussée de 35 kN, adapté à la propulsion dans le vide spatial. La coiffe permet d'accueillir des charges utiles jusqu'à 50 cm de diamètre[18] pesant entre 5 et 25 kg et provenant de deux à trois clients maximum.[réf. nécessaire]
Une version améliorée de Zephyr avec une capacité d'emport en orbite basse de 200 kg est prévue pour entrer en service en 2028 avec l'objectif de produire jusqu'à 50 véhicules par an[6].
Comparaison avec les autres lanceurs légers européens développés durant la décennie 2020
Principales caractéristiques des lanceurs légers européens en cours de développement (maj 11 janvier 2023)