You Talk Too Much est une chanson écrite par Reginald Hall et Joe Jones en 1958. Celui-ci interprète le titre en 1960 atteignant la 3e position du Billboard Hot 100.
Publié par Ric Records(en), ce sera le seul succès commercial du label.
La chanson You talk too much est écrite par Joe Jones et composée par le pianiste Reggie Hall, beau-frère de Fats Domino, en 1958. Les deux auteurs espéraient que Domino y trouve un intérêt mais ce ne fut pas le cas[1] : celui-ci la laisse à Jones afin qu'il la joue durant ses propres représentations[2].
Jones enregistre une version studio en 1960, publiée par le label new-yorkais Ric Records(en) en juillet. Avec des arrangements de Harold Battiste[1], le titre voit également la participation de Sylvia Vanderpool Robinson (issue du duo Mickey & Sylvia) à la production, mais celle-ci n'est pas créditée[3]. Joe Ruffino, propriétaire de Ric, envoie Jones et Battiste faire la tournée des radios, de Chicago à Détroit : le succès est au rendez-vous et le titre tourne de plus en plus[1].
Le label Roulette Records entre alors en jeu, stipulant que Jones est toujours sous contrat chez eux (il y avait déjà enregistré Every Night About Eight en 1958[4]). Afin d'éviter le dépôt d'une plainte, Ruffino s'arrange à l'amiable avec Morris Levy(en), propriétaire de Roulette[5], celui-ci achetant les droits à Ric[2]. À la suite de cette régularisation, le single entré au Billboard en septembre 1960 sous la référence Ric 972 termine son succès sous les couleurs de Roulette (Roulette 4304)[5],[6].
Les deux labels se répondirent ensuite par chansons interposées : Ric Records publie I Don't Talk Too Much de Martha Nelson[7], Roulette répliquant par I Talked Too Much de Valerie Carr(en)[8] et un follow-up de Jones lui-même, intitulé One Big Mouth (Two Big Ears)[4].
La tournée suivant la sortie du titre se tient au moment où Fidel Castro fait les gros titres à la suite de son coup d'état à Cuba. L'équipe de Jones décida de lui envoyer une copie du disque en guise de commentaire, le titre 'you talk too much' pouvant être traduit par 'tu parles trop'. À leur grande surprise, ils apprirent qu'un lieutenant de Castro l'avait bel et bien réceptionné : Jones et son groupe en retirèrent une certaine visibilité, ayant relayé l'anecdote au magazine Jet[2].
En 1973, ayant perçu les royalties liés aux ventes de You Talk Too Much, Jones devient avocat pour aider les artistes de R'nB à récupérer leurs droits et les royalties non perçus auprès de l'industrie du disque[2],[9].