Wilhelm Heinrich Erb, né le à Winnweiler (Royaume de Bavière), décédé le à Heidelberg, était un neurologueallemand. Il fut professeur et directeur de la clinique universitaire de médecine et de neurologie de Heidelberg(Medizinische und Neurologische Klinik der Universität Heidelberg) et se distingua particulièrement par ses contributions dans le domaine des affections musculaires.
Sa carrière
Il fait ses études de médecine aux universités de Heidelberg, d'Erlangen et de Munich, ville dans laquelle il obtient en 1861 son diplôme d'État et où il travaillera quelques mois sous la direction de Ludwig von Buhl (1816-1880). À l'âge de 22 ans, il obtient un poste d'assistant auprès du neuropathologiste Nikolaus Friedreich à la clinique universitaire de médecine où il soutient en 1864 son mémoire de promotion sur les effets physiologiques et thérapeutiques de l'acide picrique. Il reprendra ce sujet l'année suivante dans sa thèse d'habilitation, qu'il soutient en 1865. La même année, il est nommé privat-docent(Privatdozent für Medizin) et quatre ans plus tard professeur extraordinaire à Heidelberg.
En 1880 Erb se voit offrir la chaire de pathologie spéciale et de thérapeutique et le poste de directeur de la policlinique de neurologie à l'université de Leipzig où il restera quelques années. Après quoi il revient à Heidelberg où il succède à son ancien maître Friedreich comme professeur de médecine interne avant de prendre la tête de la clinique de neurologie, nouvellement créée, de l'université de Heidelberg. Il y est fait professeur émérite en 1907 et terminera sa carrière dans cette ville.
Ses travaux
Il s'intéressa tout d'abord à la toxicologie et à l'histologie, avant de se tourner vers la neurologie, discipline dans laquelle il s'affirma comme l'un des plus grands maîtres du XIXe siècle. Il utilisa largement les techniques de l'électrodiagnostic grâce auxquelles il démontra l'irritabilité accrue des nerfs dans le tétanos (phénomène d'Erb). Dans le domaine du diagnostic clinique en neurologie, on lui doit d'avoir précisé la sémiologie des réflexes tendineux et d'avoir introduit leur recherche systématique dans l'examen clinique neurologique[1].
Il fut parmi les premiers à observer la dégénérescence des fibres nerveuses dans le tabes dorsalis, une affection dont il démontra en 1875 l'origine syphilitique. Cette même année il identifie également la paraplégie spinale syphilitique (ou paraplégie d’Erb). Il contribua aussi aux recherches sur la poliomyélite, la claudication intermittente, et l'atrophie musculaire progressive. En 1879, il distingue les formes bulbaires de la myasthénie(myasthenia gravis) des paralysies bulbaires d’autres causes. Le tableau clinique de la myasthénie sera par la suite complété par Samuel Goldflam.
Il est l'auteur de plus de 250 ouvrages médicaux dont le Manuel sur l'électrothérapie (Handbuch über die Elektrotherapie) et une importante étude sur la paralysie spinale.
Parmi ses élèves on peut citer notamment les neurologues Ernst Remak (1849-1911), Max Nonne (1861-1959) et Adolf Wallenberg (1862-1949).
Ses livres les plus importants
Sur la pathologie et l'anatomie pathologique des paralysies périphériques (Zur Pathologie und pathologische Anatomie peripherischer Paralysen), 1867-1868
La Paralysie spinale spastique (Spastische Spinalparalyse), 1875
Manuel des maladies des nerfs périphériques cérébrospinaux (Handbuch der Krankheiten der peripheren cerebrospinalen Nerven), 1874
Manuel des maladies de la moelle épinière et de la moelle allongée (Handbuch der Krankheiten des Rückenmarks und verlängerten Marks), 1878
paralysie de Duchenne-Erb : encore connue sous le nom de paralysie d'Erb, c'est une paralysie des muscles proximaux du membre supérieur consécutive à une lésion du plexus brachial supérieur (territoire des racines C5 et C6), également décrite par le neurologue français G. Duchenne chez les nouveau-nés (paralysie obstétricale du plexus brachial) ;