Connue en néerlandais comme sint Waldetrudis (ou sint Waltrudis), elle est aussi la patronne de la ville anversoise de Herentals où l'immense église principale porte le nom de Sint-Waldetrudiskerk (« Église Sainte-Waudru »).
Ayant achevé l'éducation de leurs enfants, Madelgaire, sous le nom de Vincent, se retira à l'abbaye de Hautmont qu'il avait fondée auparavant, tandis que Waudru, conseillée par saint Ghislain (son confesseur), fonda un oratoire sur une colline : c'est autour de cet oratoire, devenu abbayebénédictine par la suite, que se développera la ville de Mons. Vers le milieu du XIIe siècle, l'abbaye deviendra un chapitre noble féminin.
À sa mort, la vox populi déclara Waudru sainte. Aye, une cousine, lui succéda à la tête de la communauté féminine, l'abbaye étant mixte à l'origine.
Ce n'est qu'en 1039 que l'Église officialisa la canonisation par l'intermédiaire de l'évêque de Cambrai. Sa cousine et successeur sera, elle aussi, canonisée.
Iconographie
Waudru est traditionnellement représentée accompagnée de ses deux filles qu'elle protège de son manteau.
Anecdote
Des légendes relatent que des souterrains percent le sous-sol de la région, du beffroi de Mons au mont Panisel (une colline au sud-est de Mons), comme de Mons à Saint-Ghislain, appelée Ursidongus à l'époque de Waudru. L'une de ces légendes raconte que Waudru et Ghislain étaient amants et que pour se retrouver, ils effectuaient le trajet dans un de ces souterrains, se rencontrant à peu près à mi-chemin. Ghislain lui demandait alors si elle voulait « commettre le péché de chair », ce à quoi Waudru aurait répondu « Quare non ? » (Pourquoi pas ? en français). « Quare non » serait à l'origine du nom de Quaregnon, commune située entre Mons et Saint-Ghislain[7].
↑Jacques, Simon, Le Portrait de l'état de mariage et de continence fait sur la vie de la très-illustre Sainte Waudru, Comtesse de Hainaut, Hoyois, 1627, reimprimatur 1846
↑Les Bollandistes fixent l'année de naissance de Waudru en 622, elle aurait alors été âgée de 14 ans lors de son mariage avec Vincent et de 15 ans à la naissance de saint Landry
↑De Vriendt, « La tradition manuscrite de la Vita Waldetrudis (BHL 8776-8777) : les mécanismes de propagation d'un récit hagiographique régional (IXe – XVe siècles) » Analecta Bollandiana, p.326
↑André Auquier, Quaregnon, passé, présent, Quaregnon, 1986 ; Annales du Cercle d'archéologie de Mons ; Benoît Van Caneghem, Visites guidées de la ville de Mons.
Voir aussi
Bibliographie
Paul Bertrand, « Études d'hagiographie hainuyère. L'exemple du "cycle de Maubeuge" : un état de la question », Le Moyen Age, De Boeck Université, t. CVII, nos 3-4, , p. 537-546
Jean-Marie Cauchies (éd.), Sainte Waudru devant l'histoire et devant la foi : recueil d'études publié à l'occasion du XIIIe centenaire de sa mort, Association sainte Waudru, Mons, 1989
François Collette, Ils ont construit Mons, tome premier, IP Editions, Jumet, 2005 (ISBN2-930336-69-2)
François De Vriendt, « En amont de la légende. L'état de nos connaissances historiques sur sainte Waudru » dans La collégiale Sainte-Waudru, rêve des chanoinesses de Mons. Ed. G. Bavay, B. Feron. Bruxelles, Racine, 2008, p. 10-17.
François De Vriendt, « Le dossier hagiographique de sainte Waudru, abbesse de Mons (IXe – XIIIe siècles) », dans Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, volume 98 (1996)
François De Vriendt, « La tradition manuscrite de la Vita Waldetrudis (BHL 8776-8777) : les mécanismes de propagation d'un récit hagiographique régional (IXe – XVe siècles) » dans Analecta Bollandiana, tome 117/3-4 (1999).
BHL, Bibliotheca Hagiographica Latina : il s'agit d'un catalogue des textes hagiographiques latins écrits avant 1501, œuvre de la Société des Bollandistes.
François De Vriendt, « Waudru: 750 ans d'images) dans Le monde de Clovis. Itinéraires mérovingiens. Catalogue des expositions Le monde de Clovis. Itinéraires mérovingiens (Mariemont / Saint-Germain-en-Laye). Mons au temps de Waudru.Itinéraires mérovingiens (Mons). Tournai, cité royale. Itinéraires mérovingiens (Tournai). Dir. M. Demelenne – G. Dumont. Musée royal de Mariemont – Bruxelles, 2021, p. 57-61.
Anne-Marie Helvétius, Abbayes, évêques et laïques. Une politique du pouvoir en Hainaut au Moyen Âge (VIIe – XIe siècles), Crédit Communal, Bruxelles, 1994 (ISBN2-87193-206-9)
Louis-Joseph Lalieu, Vie de saint Vincent Madelgaire et de sainte Waudru son épouse, princes et patrons du Hainaut, Decallonne-Liagre, Tournai / Zech & Cornet, Braine-le-Comte, 1886
Henri Platelle, Présence de l'au-delà. Une vision médiévale du monde, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2004 (ISBN2-85939-852-X), partie III « Les modèles religieux : poésie et vérité » : Elle était belle et bonne; elle aimait le Christ. Que savons-nous de sainte Waudru ?
P. Pringels et M.L. Bosman, Tableaux généalogiques peints des saintes Renelde, Gudule et Waudru, Saintes, 1997