Le territoire de Vuillafans s'étend de part et d'autre de la Loue qui entaille profondément le plateau d'Ornans. Sur la rive droite, les coteaux abrupts étaient jadis recouverts de vignes dont une partie a été replantée en 1984.
Toponymie
Vilafains en 1189 ; Villafans en 1240 ; Wilafens en 1242 et 1262 ; Voillafans en 1339 ; Vuillafans depuis 1418[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 312 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 10,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Épenoy », sur la commune d'Épenoy à 14 km à vol d'oiseau[4], est de 9,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 363,0 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 36,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,8 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Au , Vuillafans est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (72,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (45,3 %), zones agricoles hétérogènes (27,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (17,8 %), zones urbanisées (8,8 %), prairies (0,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Le nom de Vuillafans apparaît pour la première fois en 1200 quand Guy de Vuillafans offre 80 litres de vin de la vigne de Vuillafans à l'abbaye Saint-Vincent de Besançon.
Au Moyen Âge, la route du sel qui allait de Salins à Montbéliard passait par Vuillafans et il était interdit d'utiliser une autre route afin de limiter la contrebande.
L'histoire de Vuillafans est indissociable de celle de ses deux châteaux. Le premier, Châteauvieux sur la rive gauche de la Loue, fut construit au XIe siècle par les seigneurs de Montgesoye, le village voisin (en face, sur la rive droite). En 1807 ce château brûla mais il fut finalement racheté et remis en état par des propriétaires privés.
Le second, Châteauneuf sur la rive droite, fut bâti par les sires de Durnes dans le début du XIIIe siècle et connut son heure de gloire à la fin du Moyen Âge. Vers 1479, lors des Guerres de Bourgogne, après avoir été pris puis occupé par les troupes de Louis XI, il fut démantelé.
Le village actuel de Vuillafans fut longtemps composé de deux villages séparés par la Loue, l'un étant un fief de Châteauvieux (rive gauche, Ouest) et l'autre de Châteauneuf (rive droite, Est). Les deux villages finirent par s'unifier après que le seigneur de Châteauvieux fut devenu co-seigneur de Châteauneuf. En 1587, les de Rye, seigneurs de Châteauvieux, obtinrent le droit d'exercer seuls haute et basse justice sur Vuillafans.
Bien que Vuillafans fut, pendant la majorité de son histoire, intégralement sous la coupe de grand seigneurs tel les Beauffremont, les Rye (Neublans > branche de Rye) ou les Montfaucon, le village fut souvent partagé entre un grand nombre de seigneurs (comme souvent dans la vallée, par exemple il y en eut parfois plus de 10 à Lods), ainsi du XIIe au XVIe siècle la famille « de Vuillafans », petite famille noble, est plusieurs fois nommée bien que parallèlement d'autre familles nobles se déclarent seigneurs de Vuillafans[14].
Vuillafans est abordé dans la Description de la Franche-Comté de Gilbert Cousin : « (...)Vuillafans, bâtie dans une vallée et possédant comme Moustier des terres fertiles en toutes choses et propres à la culture de la vigne. Aussi approvisionne-t-elle de la presque totalité du vin qu'il leur est nécessaire, les habitants de Vercel et de Morteau, puisque les montagnes qui l'entourent de tous côtés, et qui lui servent de remparts, sont couvertes de vignes presque jusqu'au sommet. A Wuillafans s’élèvent deux châteaux se faisant face, assis sur des montagnes. Celui du nord est fortifié par des murailles, des tours, des fossés et des retranchements ; et, à l'instar d'une place forte, est pourvue en abondance de tout ce qu'il faut pour la défense. On l'appelle "Châteauvieux". Celui qui est au midi est pareillement beau et fortifié. Il porte le nom de "Châteauneuf". »[15]
Héraldique
Blason
D'argent à la bande de sable côtoyée de deux cotices du même et chargée de trois coquilles d'argent.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2022, la commune comptait 681 habitants[Note 2], en évolution de −8,96 % par rapport à 2016 (Doubs : +1,88 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La commune dispose d'un seul lieu de culte de confession catholique, l'église de l'Assomption. Au sein du diocèse de Besançon, le doyenné des Premiers Plateaux regroupe cinq unités pastorales (paroisses) dont celle de la Haute Vallée de la Loue[21] à laquelle appartient Vuillafans.
Château de Châteauneuf. Bâti par les sires de Durnes dans le premier quart du XIIIe siècle. Il était précédé par un bourg castral avec chapelle. Ce dernier comptait plus de 200 âmes. Un double fossé en protégeait l'accès au nord-est. L'ensemble a été détruit vers 1479 lors des guerres de Bourgogne par les troupes de Louis XI, et laissé à l'abandon. Descriptif : bien que totalement ruiné, un œil avisé distingue le premier fossé qui précède et protège l'accès au bourg castral qui comportait jusqu'à 27 feux. Après un cours cheminement à travers ces vestiges, on tombe sur un second fossé annulaire dominé par un grand cône constitué d'éboulis qui trahit la présence de la tour maîtresse. En enfilade de celle-ci était le château à proprement parler. Maigres en sont les vestiges.
Vieux moulins au bord de la Loue équipés de roues à aubes pendantes. Posées sur des pilotis, elles permettent un réglage en hauteur en fonction du niveau de la rivière.
Maison Lambert père, fils et Perrin, inventeurs d'appareils à incendie (1857).
Alexandre Estignard, député conservateur et monarchiste du Doubs entre 1876 et 1878.
Jean Pierre Bangue, martyr.
Événement
Chaque année a lieu la course de côte nationale de Vuillafans-Échevannes comptant pour le championnat de France de la Montagne (longueur : 4 800 mètres, dénivellation : 268 mètres).
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 6, BESANÇON, CÊTRE, .
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )