En 2018, il présente un premier long métrage intitulé Les Rivières profondes dont il est scénariste et réalisateur. Le film est tourné en Kabardino-Balkarie, en langue kabarde avec sous-titres en russe. Alexandre Sokourov dit à propos de ce film : « Il a montré son script en quatrième année, je l'ai aimé, et j'ai donné le feu vert au travail. » Sokourov lui a proposé de tourner le film dans sa langue maternelle et Bitokov l'a accepté, bien que cela ne soit pas facile, « car beaucoup de Kabardes ne connaissent pas leur langue maternelle » et « Volodia ne parle pas couramment le kabarde »[1].
Le film a été tourné dans le Parc national de Prielbroussié situé autour de la montagne Elbrouz au sud de la République de Kabardino-Balkarie.
Sur les rives d'une rivière de montagne orageuse, une maison en bois. Pour aider son père et ses frères à exécuter une commande lucrative, un troisième fils, le plus jeune, y retourne. Pendant son absence, rien n'a changé : travail acharné pour un morceau de pain, vie primitive, conflit prolongé avec les voisins, incapacité à exprimer leur amour et leur compréhension aux personnes les plus proches. Et une rivière qui, à tout moment, peut déborder. Ils aimeraient peut-être vivre autrement, mais ça ne marche pas.
Bitokov montre la région telle qu'il la connaît. Le respect absolu pour les aînés et les femmes, l'obéissance des plus jeunes est maintenant une chose du passé dans cette région du Caucase. Cela pose problème, selon Bitokov qui croit que le respect d'une femme et d'un frère aîné sont des choses fondamentalement importantes pour la famille[3].