Virgil Tănase

Virgil Tănase est un écrivain, dramaturge, traducteur et philosophe roumain né à Galați le .

Biographie

En 1982, Virgil Tănase, établi en France depuis 1977, est visé, en même temps que le dissident Paul Goma, par une tentative d'assassinat orchestrée par la dictature roumaine, qui échoue en raison de la défection de l'agent chargé de l'exécuter, Matei Haiducu-Hirsch[1],[2],[3]. Le , la direction de la Surveillance du territoire (DST) organise le faux enlèvement de Virgil Tănase et laisse la Securitate être accusée d'avoir monté son assassinat[4]. Après trois mois passés dans une maison en Bretagne, Virgil Tănase réapparaît publiquement en [4]. Selon Liviu Tofan, ancien journaliste de Radio Europe Libre, la subite défection de Haiducu-Hirsch, l'implication du gouvernement français qui met Virgil Tănase à l'abri en Bretagne et annule la visite de François Mitterrand à Bucarest, et le fait que l'« affaire Tănase » a servi de point de départ, en Europe, à un revirement politique important des gouvernements occidentaux et à un changement médiatique radical en défaveur du régime roumain (qui, de « communisme indépendant et sympathique » devient à partir de là une « bête noire national-communiste[5] ») fait plutôt penser à une possible « opération conjointe Ouest-Moscou » contre l'entêtement de Ceaușescu à prendre un cap dont ni l'Occident, ni l'URSS ne voulaient : car, conclut Tofan, dans les métiers du renseignement « il n'existe pas de coïncidences »[6].

Virgil Tănase, romancier et dramaturge, a obtenu le prix de littérature de l’Union latine et le prix de dramaturgie de l’Académie roumaine. Il a fait des études de lettres à l’université de Bucarest (1963-1968) et de mise en scène à l'Institut d'art théâtral et cinématographique I. L. Caragiale (1970-1974). En France depuis 1977, il est l'auteur d’une thèse de sémiologie du théâtre sous la direction de Roland Barthes à l'École pratique des hautes études.

Il a publié en français une quinzaine de romans, a enseigné le théâtre dans plusieurs centres, assuré la mise en scène de nombreux spectacles aussi bien en France qu'en Roumanie, fait des adaptations théâtrales[7] et enseigne l’histoire des arts et des spectacles à l’Institut international de l’image et du son à Élancourt dans les Yvelines (78).

Il a été directeur de l'Institut culturel roumain de Paris de 1993 à 1997 et de 2001 à 2005.

Œuvres

Théâtre

Metteur en scène

Notes et références

  1. Valentine Arama, « Fausse mort du journaliste russe Babtchenko : un précédent en France avec Virgil Tanase », Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « 20 mai 1982, le faux enlèvement à Paris de l’écrivain roumain Virgil Tanase », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  3. Luc Mathieu, « Rémi Kauffer «Ce cas rappelle celui d’un dissident roumain» », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Fausse mort de Babtchenko: le précédent Virgil Tanase en France », sur LExpansion.com, (consulté le )
  5. L'expression « national-communisme » est due à l'historienne française Catherine Durandin.
  6. (ro) Liviu Tofan, A patra ipoteză : anchetă despre o uluitoare afacere de spionaj (ISBN 9789734630783, OCLC 862751876).
  7. Balzac à Dostoïevski, en passant par Marcel Proust, Anton Tchekhov et Antoine de Saint-Exupéry
  8. Ce récit parle de vies du temps du communisme, celle de Zoïa et de ses parents Ana et Mircea, dirigeants communistes roumains, de ceux qu'ils côtoient. Il parle aussi de l'histoire de la Roumanie et de l'Europe des années 1930 aux années 2000, de la guerre froide à l'effondrement du bloc soviétique.

Liens externes