Le viaduc est situé sur la ligne de chemin de fer Commentry - Gannat, empruntée par la liaison Clermont-Ferrand - Montluçon via Gannat et la liaison Lyon - Bordeaux (aujourd'hui interrompue), à l'endroit où elle franchit la Sioule, à quelques kilomètres au nord-ouest de Gannat, dans le sud du département de l'Allier. Il traverse également la route départementale 37 (de Gannat à Lalizolle, par Saint-Bonnet-de-Rochefort), laquelle franchit la rivière en contrebas sur un pont de pierre.
Le viaduc tire son nom du lieu-dit habité Rouzat, qu'il surplombe ; ce lieu est situé au bord de la Sioule, de part et d'autre du pont routier, en rive droite dans la commune de Bègues et en rive gauche dans celle de Saint-Bonnet-de-Rochefort.
Histoire
La Compagnie du Paris-Orléans, chargée de reprendre la réalisation de la partie ouest de la liaison Lyon - Bordeaux[1], projetée initialement par la Compagnie du chemin de fer du Grand Central, est le maître d'ouvrage de la construction du viaduc. Le concepteur en fut Wilhelm Nördling, ingénieur en chef de la Compagnie. La construction fut confiée à Eiffel et Cie, que Gustave Eiffel venait de créer en 1867 ; l'ingénieur qui suivit la construction était Théophile Seyrig, associé de Gustave Eiffel. Le viaduc de Rouzat et son voisin le viaduc de Neuvial sont les premiers viaducs ferroviaires construits par Eiffel et Cie, bien avant le Pont Maria Pia de Porto (Portugal) (1877) et le viaduc de Garabit achevé en 1884. Pour la première fois, Eiffel utilise la construction métallique pour un ouvrage de cette hauteur de 60 m et en particulier pour la réalisation des deux piles ; mais le viaduc de Grandfey, conçu par l'architecte Ferdinand Mathieu et construit par Schneider et Cie entre 1857 et 1862 à proximité de Fribourg, en Suisse, sur lequel Wilhelm Nördling a travaillé, le dépasse en hauteur avec ses 82 m.
Le tablier métallique, d'une longueur de 130 mètres[2], est constitué d'une poutre droite à treillis de croix de saint André.
Le tablier repose sur deux piles métalliques. Chaque pile est composée de quatre colonnes cylindriques, reliées par des croix de Saint-André. Les piles métalliques reposent sur des massifs en maçonnerie, dont l'un est implanté dans le
lit de la rivière tandis que l'autre est appuyé sur la rive droite.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Marcel Prade, Ponts et viaducs au XIXe siècle : techniques nouvelles et grandes réalisations françaises, Poitiers, Brissaud, 1988, p. 277-280 (ISBN2-902170-59-9)
Marcel Prade, Les ponts monuments historiques : inventaire, description, histoire des ponts et ponts-aqueducs de France protégés au titre des monuments historiques, Paris, Errance / Poitiers, Brissaud, 1988, p. 43-44 (ISBN2-903442-81-9)