Il est formé en 1967 initialement sous le nom de The Stalkers puis Spice, avant de changer pour Uriah Heep en 1969. Grâce à des albums au succès commercial notable, dans les années 1970, le groupe connaît le succès en Grande-Bretagne et en Europe continentale, mais moins aux États-Unis. Ses chansons les plus célèbres sont Gypsy, Lady in Black, July Morning, The Wizard, Easy Livin', Wonderworld, Return to Fantasy et Weep in Silence.
L'originalité du groupe consiste en la collaboration entre un guitariste au son hard (Mick Box), utilisant fréquemment la pédale wah-wah, un chanteur aux capacités étonnantes (David Byron), employant volontiers le vibrato, et un claviériste-guitariste (Ken Hensley), apportant une touche très subtile, mélodique, progressive ou folk, le tout enrichi par des arrangements de chœurs.
Historique
Débuts (1967–1971)
Le titre de leur premier album, Very 'eavy... Very 'umble, est une référence à une phrase récurrente (« very 'umble ») de Uriah Heep, personnage du roman David Copperfield de Charles Dickens, dont le groupe a tiré son nom. La pochette du disque, avec un visage étrange couvert de toiles d'araignées, donne le ton. Gypsy, la chanson qui ouvre l'album avec son riff lourd et efficace, restera l'une des chansons préférées du public.
Le deuxième album, Salisbury, plus proche du rock progressif, contient une pièce de 16 minutes et est accompagné d'un orchestre. Une des chansons de Salisbury est Lady in Black, probablement le titre le plus connu du groupe. On y retrouve Bird of Prey avec son tempo très heavy, The Park aux ambiances délicates, Time to Live au riff efficace, mais aussi, High Priestess aux accents très proches de Yes, un autre groupe rock britannique plus proche du rock progressif.
Look at Yourself, troisième album paru fin 1971, inclut le single July Morning. La pochette est amusante puisqu'on peut s'y mirer soi-même au recto, qui comporte un miroir. Le bassiste Paul Newton fait sa dernière apparition dans le groupe. Des membres importants sont recrutés. Lee Kerslake prend place derrière les fûts et Gary Thain, bassiste doué, complète la formation. La formation reste stable pendant quelques années. La musique et les couvertures sont de plus en plus proches du rock progressif, mais gardent cette touche électrique et heavy caractéristique.
Succès (1972–1976)
En 1972 sort Demons and Wizards, avec le morceau Easy Livin', qui donnera naissance à un single et sera un hit. L'album se termine par un morceau de près de 15 minutes (avec ambiance « floydienne » et chœurs aériens) : Paradise/The Spell. Cette année 1972 est particulièrement prolifique, puisqu'un autre album est mis sur le marché : The Magician's Birthday avec la pochette signée Roger Dean. On retiendra les brillants Sunrise, Echoes in the Dark, Sweet Lorraine.
Les concerts du groupe sont enregistrés et, au tout début de l'année 1973, apparaît leur premier album live, Uriah Heep Live, avec sa couverture noire très sobre. Toujours en 1973, un nouvel album studio voit le jour : Sweet Freedom. Uriah Heep est toujours au sommet de sa forme.
Toutefois, un premier incident va obscurcir l'ascension du groupe. Gary Thain, le bassiste, s'électrocute gravement durant un concert. Sa santé en sera considérablement altérée. Le , âgé de 27 ans, il est retrouvé mort chez lui, victime d'une surdose d'héroïne[1]. John Wetton, ancien membre de King Crimson, le remplace dans Uriah Heep. Le groupe enregistre deux albums qui marquent la fin de la première grande période : Return to Fantasy et High and Mighty, dont le premier titre, One Way or Another est chanté par John Wetton lui-même. High and Mighty est le dernier album de Uriah Heep avec David Byron, le chanteur d'origine, qui préfère ensuite voler de ses propres ailes.
En 1977 sortent deux albums : Firefly et Innocent Victim.
En 1978 est enregistré un autre disque : Fallen Angel, qui comprend une ballade, Come Back to Me. John Lawton est à son tour remplacé par John Sloman, en 1980.
Le groupe enregistre l'album Conquest, peu remarqué et pourtant non dépourvu d'intérêt. Chris Slade, qui connaîtra ses heures de gloire en tant que batteur d'AC/DC, se joint au groupe pour cet album. La couverture fait allusion à la célèbre photo de la bataille d'Iwo Jima, dans les îles du Pacifique, durant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les soldats sont remplacés par les musiciens du groupe. Puis Ken Hensley abandonne également son poste. Il préfère se consacrer à la spiritualité et au mysticisme. Toutefois, il ne délaisse pas tout à fait la musique, puisqu'il fera une apparition avec le groupe de rock sudisteBlackfoot. Ce départ aurait dû sonner le glas du groupe, car il en était non seulement le claviériste et guitariste, mais aussi le principal compositeur.
Pourtant, en 1981, contre toute attente, le groupe se reforme. Peter Goalby remplace John Sloman au chant, Bob Daisley remplace à la basse Trevor Bolder, et Lee Kerslake remplace Chris Slade à la batterie. Le groupe, ainsi composé, sort deux albums : Abominog (1982) et Head First (1983). Trevor Bolder réintègre le groupe en 1983[2]. Cette nouvelle formation devait s'appeler « Mick Box band », mais la maison de disques a tenu à ce que soit conservé le nom de Uriah Heep, plus vendeur.
David Byron, le chanteur d'origine, meurt de complications liées à l'alcool, y compris de maladies hépatiques et d'épilepsie, à l'âge de 38 ans en février 1985.
Années suivantes (1987–2006)
En 1985 sort l'album Equator, suivi de quatre autres jusqu'en 1998, avec Sonic Origami.
Entre 1986 et 2007, après l'entrée du chanteur Bernie Shaw, la composition du groupe reste inchangée, jusqu'à ce que le batteur Lee Kerslake quitte le groupe, en , pour raisons de santé[3], et soit remplacé par Russell Gilbrook.
En 2008 parait l'album Wake the Sleeper. Le groupe retourne aux textes fantastiques. Ils utilisent la double batterie sur deux titres de Wake the Sleeper : Wake the Sleeper et Warchild. Beaucoup de critiques aiment Wake the Sleeper et disent que c'est l'un des meilleurs albums du groupe.
Uriah Heep, qui joue dans plus de quarante pays à travers le monde, ne connaît plus un grand succès en France. Cela n'a pas toujours été le cas. Entre 1973 et 1978,
il se produit 12 fois en France. Le 6 septembre 2009, après presque 25 ans d'absence à Paris, il donne un concert remarqué à l'Olympia[4], avec Blue Öyster Cult.
Années 2010
En 2011, Uriah Heep sort l'album Into the Wild, qui a un son plus massif et plus lourd que le précédent. En est issu le clip du single Nail on the Head.
Le bassiste Trevor Bolder meurt le d'un cancer et est remplacé par Davey Rimmer[5].
En 2016, ils jouent quelques dates japonaises à la Legends Rock Cruise.
Le 31 janvier 2017, l'ancien chanteur-bassiste John Wetton meurt d'un cancer[7].
Le est annoncé un 25e album intitulé ''Living the Dream'', avec le producteur Jay Ruston. L'album est attendu pour la fin 2018 et est suivi d'une tournée[8]. Uriah Heep a longtemps été boudé par la critique qui salue cette fois un des meilleurs albums du groupe.
Le 19 septembre 2020, l'ancien batteur Lee Kerslake meurt lui aussi d'un cancer[9], et le 4 novembre suivant, c'est au tour de l'ancien claviériste Ken Hensley de mourir de maladie[10].
Le 29 juin 2021, l'ancien chanteur John Lawton meurt à 74 ans[11].
Mais si les anciens membres décèdent les uns après les autres, le groupe, lui, semble insubmersible. 16 octobre 2022, après 13 ans d'absence, Uriah Heep se produit à nouveau à Paris, à l'Olympia, dans le cadre de la tournée de son 50e anniversaire.
Le groupe a toujours été constitué de cinq musiciens : un chanteur, un guitariste, un claviériste, un batteur et un bassiste. La formation la plus célèbre est celle du début des années 1970 autour du bloc inchangé de David Byron, Mick Box, Ken Hensley, Gary Thain et Lee Kerslake.
Mick Box est le seul membre du groupe présent depuis le début en 1969 et le seul de la formation classique encore en vie.
↑Case, G., Led Zeppelin FAQ : All That's Left to Know About the Greatest Hard Rock Band of All Time, Backbeat Books, , 400 p. (ISBN978-1-61713-071-7, lire en ligne)
↑Hecker, P., Hawkins, P.S. et Burns, P.L., Turkish Metal : Music, Meaning, and Morality in a Muslim Society, Ashgate Publishing Limited, , 240 p. (ISBN978-1-4094-5657-5, lire en ligne)
↑Metzer, G., Rock Band Name Origins : The Stories of 240 Groups and Performers, McFarland, Incorporated Publishers, , 256 p. (ISBN978-0-7864-5531-7, lire en ligne), p. 207
↑(en) Guinness Encyclopedia of Popular Music, « Uriah Heep biography », www.enotes.com, (consulté le )
↑(en) Stephen Thomas Erlewine, « Uriah Heep biography », allmusic.com (consulté le )