En 1848, un synode réformé se réunit pour proposer une modification du régime concordataire français[1]. Les discussions préparatoires, qui touchaient la question de la séparation des Églises et de l'État, sont rendues caduques puisque le gouvernement reconduit le concordat. C'est finalement sur la nécessité d'une confession de foi pour l'Église réformée que l'essentiel du débat se porte.
Alors que les protestants libéraux, alors majoritaires, sont opposés à l'instauration d'une confession de foi partagée, les protestants « orthodoxes » (c'est-à-dire de sensibilité évangélique) en réclament une. Le synode refuse d'instaurer une confession de foi partagée, ce qui pousse plusieurs pasteurs, parmi lesquels Frédéric Monod et Agénor de Gasparin, à démissionner en signe de protestation[2]. Le faible nombre de pasteurs démissionnaires ne leur permet pas de constituer une Église réformée évangélique[3].
Le second objet de discorde concerne la revendication d'une séparation des Églises et de l'État. C'est en s'associant à plusieurs Églises indépendantes et certains postes d'évangélisation rejoignent les réformés pour former l'Union des Églises évangéliques libres de France, le terme « libre » indiquant que ces Églises sont indépendantes et non subventionnées par l'État.
La séparation des Églises et de l'État rend caduques un certain nombre de revendications des libristes. Un certain nombre d'Églises, de sensibilités libérale et orthodoxe se réunissent en 1938, pour former l'Église réformée de France.
Selon un recensement interne publié en 2020, l'UEELF regrouperait 52 églises locales et 2 400 membres[5].
↑Franck Poiraud, Les évangéliques dans la France du XXIe siècle, Éditions Edilivre, France, 2007, page 36
↑Sébastien Fath, Une autre manière d'être chrétien en France: socio-histoire de l'implantation baptiste, 1810-1950, Éditions Labor et Fides, Genève, 2001, page 52
↑Sébastien Fath, Du ghetto au réseau. Le protestantisme évangélique en France, 1800-2005, Édition Labor et Fides, Genève, 2005, page 122
↑Richard J. Helmstadter, Freedom and Religion in the Nineteenth Century, Stanford University Press, États-Unis, 1997, page 242
Les archives de l'Union des Églises évangéliques libres de France sont conservées aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 221AS : inventaire du fonds.