La typographie inclusive, ou typographie non-binaire ou post-binaire, désigne le mouvement de typographie visant à créer des polices de caractères facilitant une écriture non-genrée.
Description
La typographie inclusive s'inscrit dans un mouvement militant de typographes, graphistes et designers et d'usagers de la langue visant à promouvoir un langage épicène. En alphabet latin, elle repose sur divers procédés typographiques comme l'entrelacement de lettres, le recours à des symboles ou caractères comme l’astérisque ou l'arobase.
Aire francophone
En , l’École de recherche graphique et l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre de Bruxelles organisent une rencontre autour la problématique de l’inclusivité et la non-binarité dans la typographie. En , la collective franco-belgeBye Bye Binary est créée afin de continuer la réflexion et expérimenter de nouvelles typographies[1],[2]. Selon l'une des membres, Loraine Furter, la collective se propose « d’explorer le champ infini de la typographie inclusive et non binaire, y ajoutant des réflexions sur les émojis, les fontes variables, l’oralisation de ces formes écrites, etc. »[3]. Le , le graphiste Tristan Bartolini de la Haute École d'Art et de Design Genève remporte le Prix Art Humanité de la Croix-Rouge pour la création d'un alphabet épicène intitulé L'inclusif-ve qui comporte 40 caractères[4].
Aire italophone
En , Luca Boschetto, passionné par les questions linguistiques et de genre, propose dans un article partagé l'introduction du schwa « comme désinence pour l'italien neutre ou l'italien inclusif » afin d'unifier les pratiques typographiques jusqu'à présent en usage comme l’astérisque, l'arobase ou la lettre u[5],[6]. La proposition du schwa comme désinence neutre est depuis reprise et promue par la linguiste Vera Gheno[7],[8].
Aire hispanophone
En espagnol, il est d'usage d'employer l'arobase, la lettre x ou la lettre e pour créer un singulier ou un pluriel neutre, comme dans les exemples suivants : « tod@s », « nosotrxs »[9],[10]. Inspiré par le projet de Tristan Bartolini, L'inclusif-ve, le designer Ciscu Gómez de l'agence Crece Agency imagine en une typographie inclusive en langue espagnole basée sur un système de ligatures[11].
Réception
La typographie inclusive fait l'objet de critiques dans les pays où elle pratiquée, aussi bien de la part des usagers que des instances dédiées à la normalisation de la langue[12],[13].