Née en 2006 de la fusion de deux écoles bicentenaires, l’École supérieure des Beaux-Arts et de la Haute École d’arts appliqués, la Haute École d'art et de design s'appuie sur une tradition culturelle et artistique ayant pour objectif de promouvoir la jeune création au niveau national et international[2]. Elle propose des formations de niveau Bachelor et Master en arts visuels, illustration, bande dessinée, cinéma, design d'espace, architecture d'intérieur, communication visuelle, media design, design mode, design de produit /bijou et accessoires, incluant le design horloger, et développe des activités au sein de son institut de recherche en art et en design.
Le classement établi par Business of Fashion positionne la HEAD – Genève parmi les meilleures écoles de mode d’Europe[3].
Historique
École supérieure des Beaux-Arts (ESBA)
Fondée en 1748 par le Conseil des Deux-Cents sous l'appellation de École de Dessein, l'école n'obtient qu'officiellement le nom d'École des Beaux-Arts en 1851 lorsque les divers enseignements de dessin sont transférés et regroupés dans les bâtiments de l'école du Grütli[4]. Pendant plus d’un siècle et demi, les activités de l'école sont restées divisées dans différents locaux tels que l’école du Grütli, le Palais Eynard et les sous-sols du Musée Rath. En 1903, un nouveau bâtiment inauguré au Boulevard Helvétique a permis de réunir toutes les activités d'enseignement au sein d'un même emplacement. À cette occasion, une exposition d’œuvres des professeurs ayant enseigné depuis la fondation de l’école a été organisée. Celle-ci comprenait notamment Pierre Soubeyran, Georges Vanière, Gabriel-Constant Vaucher, Jean Jaquet, Jaques Dériaz, Henri Silvestre, François-Gédéon Reverdin, Pierre-Louis Bouvier, Jean-Léonard Lugardon, Jules Hébert et Barthélemy Menn[5].
Porté par les mouvements de mai 68, il s'est fait sentir au sein des étudiants l’intérêt pour une intégration du domaine artistique dans la formation universitaire afin de mettre à égalité la recherche artistique avec les autres domaines du savoir. Celle-ci, alors appelée École supérieure des Arts Visuels (ESAV), entreprend d'importantes réformes telles que l'instauration d'un système de formation à option[6].
Dès 2002, des débats intenses se sont instaurés entre les étudiants de l'École supérieure des Beaux-Arts (ESBA) et les autorités quant à son intégration au système HES et par conséquent au processus de Bologne[7].
École des Arts décoratifs (EAD)
Le fut ouverte l’École d’Art appliqué à l’Industrie. Elle disposait de cours du soir destinés aux apprentis et aux jeunes artisans. En 1878, l’école s’est installée dans le bâtiment construit au Boulevard James-Fazy[5]. Et, en 1879, l'école a accueilli sa première classe de céramique dont les ateliers sont encore présent dans le bâtiment en 2019.
En 1952, à la dissolution de l'École des Arts et Métiers, qui regroupait l'école normale de dessin, l'école des beaux-arts et l'école des arts appliquées à l'industrie, cette dernière prend le nom d'École des Arts décoratifs (EAD). L'école offre des formations débouchant sur un certificat fédéral de capacité (CFC) ainsi que des certificats complémentaires supérieurs pour les formations de dessinateur d'intérieur. À partir de 1981, l'école se déplace progressivement au bâtiment situé à la Rue Necker et crée en son sein l'École supérieure des Arts appliquées (ESAA) offrant des diplômes supérieurs en bijouterie, communication visuelles et stylisme[8].
En 1997, l’ESAA devient une HES sous l’appellation de Haute École d’Arts appliqués (HEAA). Les formations menant au CFC sont séparées et regroupées sous l'appellation d'École des Arts appliqués. Enfin, en 2006, l’École des Arts décoratifs est définitivement séparée de la Haute École d’Arts appliqués qui fusionnera avec l’École supérieure des Beaux-Arts pour former la Haute école d’art et de design. Dès lors, l’École des Arts décoratifs cesse d’exister pour devenir le Centre de Formation professionnelle d’Arts appliqués (CFPAA)[9].
Haute École d'art et de design (HEAD)
En 2016, après 10 ans d'existence, la Fondation Hans Wilsdorf achète et offre deux bâtiments à la Haute école d'art et de design, qui commence à emménager l'année suivante. Les deux bâtiments, situés sur l'Avenue de Châtelaine, sont d'anciennes usines classées au patrimoine genevois qui permettront à la HEAD - Genève de disposer d'un campus où toutes ses activités seront réunies[10].
Historien de l’art et du design, professeur et curateur, Jean-Pierre Greff est le directeur de la HEAD - Genève depuis sa création en 2006 jusqu'à sa retraite en 2022. Il était le directeur de l'École supérieure des beaux-arts depuis 2004 quand elle a fusionné avec la Haute école d’arts appliqués pour devenir la Haute école d'art et de design. En 2022, Lada Umstätter est nommée pour prendre sa succession dès le 1er janvier 2023[12].
Le cycle de conférences TALKING HEADS propose, un mercredi par mois, une rencontre publique avec une figure emblématique de la création contemporaine. Artistes, designers, architectes, critiques, curateurs, graphistes, cinéastes, auteurs de tous horizons sont invités à partager leur expérience avec une personnalité spécialiste de leur travail[13].
Bibliographie
AC/DC : art contemporain design contemporain de Greff, Jean-Pierre et Antonelli, Paola[14]
Deux mille trente et un, direction de la publication.: Jean-Pierre Greff ; éd.: Didier Rittener et Benjamin Stroun
In my HEAD : 2008-2018, Jean-Pierre Greff et Nic Ulmi. Genève: HEAD, 2020
Out of my HEAD : 2008-2018, Jean-Pierre Greff et Nic Ulmi. Genève: HEAD, 2020
↑Hertzschuch-Echenard, D. (2011). Historique des Écoles d'art. Regard Sur L'art à Genève Au XXe Siècle, p.63
↑ a et bHaberjahn, G. (1948). Genève, 200e anniversaire de la fondation de l'Ecole des beaux-arts, 1748-1948. Genève: [Roto-Sadag].
↑Chavanne, A., & École supérieure d'art visuel. (1983). Esav 83 : L'École supérieure d'art visuel expose des travaux réalisés durant l'année 1982-1983 au Musée Rath, Centre d'art contemporain, Halles de l'Ile, du 20 octobre au 20 novembre 1983. Genève: École supérieure d'art visuel.