Les Turkana sont une population d'Afrique de l'Est vivant principalement au nord-ouest du Kenya dans une région chaude et aride située à l'ouest du Lac Turkana, mais également en Éthiopie et à un moindre degré au Soudan du Sud.
Ethnonymie
Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Elgume, Ngiturkan, Nnyiturukwan, Tourkana, Turkanas[2].
Leur langue, également nommée turkana[3], appartient au groupe ateker de la famille nilotique orientale. Ils la désignent par le terme Ng'aturk(w)ana. Le nombre de locuteurs du turkana était proche d'un million lors du recensement de 2009[3].
Économie et culture
Les Turkana pratiquent le pastoralisme et le nomadisme. Le bétail occupe une place centrale dans leur culture. Selon leur tradition orale, ils se qualifient eux-mêmes de « peuple du taureau gris ». Les chèvres, les moutons, les dromadaires, les ânes mais surtout les bovins constituent leur cheptel. Dans cette société, le bétail fournit non seulement du lait et de la viande, mais sert également de valeur d'échange pour le paiement de la dot.
Généralement, un jeune homme ne reçoit qu'une chèvre ou qu'un mouton à partir duquel il devra former un troupeau. Lorsqu'il aura accumulé suffisamment de bétail, il pourra en utiliser une partie pour négocier des épouses. La polygamie est courante chez les Turkana, dans la mesure où la profusion du bétail détermine le nombre d'épouses qu'un homme peut négocier et prendre en charge[4].
Des programmes d'aide au développement ont tenté de développer la pratique de la pêche chez les Turkana, qui la considéraient précédemment comme un tabou. L'agriculture est également pratiquée de manière marginale.
Les Turkana sont également réputés pour leur maîtrise de la vannerie. Ils utilisent l’osier, la paille et les fibres les plus dures de feuilles pour confectionner des paniers ou des nasses coniques, à proximité du lac[5].
↑Voir Itaru Ohta, Bridewealth negotiations among the Turkana in Northwestern Kenya, Kyoto University, 2007
↑Christian Bader, Parlons karimojong : Une langue de l'Afrique orientale, L'Harmattan, 2008, p. 177 (ISBN9782296056954)
Voir aussi
Bibliographie
(de) Günter Best, Vom Rindernomadismus zum Fischfang : der sozio-kulturelle Wandel bei den Turkana am Rudolfsee, Kenia, F. Steiner Verlag, Wiesbaden, 1978, 213 p. (ISBN3515026908)
(en) Anthony J. Barret, Turkana iconography : desert nomads and their symbols, A. J. Barrett, Lodwar (Kenya), 1998, 199 p.
(en) Günter Best, Culture and language of the Turkana, NW Kenya, C. Winter, Heidelberg, 1983, 176 p. (ISBN3533032361)
(en) Rada Dyson-Hudson et J. Terrence McCabe, South Turkana nomadism : coping with an unpredictably varying environment, Human Relations Area Files, New Haven, Conn., 1985, 378 p.
(en) P. H. Gulliver, A preliminary survey of the Turkana, a report compiled for the Government of Kenya, University of Cape Town, 1951, 281 p.
(en) Hans-Egil Hauge, Turkana religion and folklore, Universitet Stockholm, 1986, 73 p.
(en) John Lamphear, « The people of the grey bull: the origin and expansion of the Turkana », in The Journal of African History, 29, 1, 27–39, (1988)
(en) John Lamphear, The scattering time : Turkana responses to colonial rule, Clarendon Press, Oxford, 1992, 308 p. (ISBN0-19-820226-1)
Paul Lester, Contribution à l'anthropologie de l'Afrique orientale : Les Tourkana et les Kikouyou, Éditions du Muséum, Paris, 1944, 55 p.
(en) J. Terrence McCabe, Cattle bring us to our enemies : Turkana ecology, politics, and raiding in a disequilibrium system, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2004, 301 p. (ISBN0-472-06878-4)
(en) Itaru Ohta, Bridewealth negotiations among the Turkana in Northwestern Kenya, The Center for African Area Studies, Kyoto University, 2007, 152 p. + 2 CD
(en) M. J. Ong'any, Bibliography on Turkana, Institute for Development Studies, University of Nairobi, 1981, 34 p.