Le monument aurait servi de cachette au recteur de Pornic, l'abbé Galipaud, entre 1793 et 1796. Il est décrit dès 1825 par P. Grelier comme un monticule d'origine anthropique comportant deux « grottes ». En 1837, un dénommé Charpentier déblaye partiellement les deux cavités de l'édifice et y découvre des fragments de poterie, des ossements d'animaux et une hache triangulaire en calcaire aux bords tranchants d'environ 20 cm de long. En 1839, François Verger, inspecteur des Monuments Historiques, reprend la fouille des deux chambres et y recueille de nouveaux tessons de céramique, des ossements d'animaux, une gouge et une hache polie en serpentine[1].
Jean L'Helgouach et Henri Poulain y mènent une campagne de fouille moderne (1975-1977), qui permet de découvrir devant les murs de façades des poteries (bols, bouteilles, coupes) qui ont été datées de la période chasséenne[2]. Ces poteries sont exposées au musée Dobrée de Nantes[3]. Le matériel lithique était composé d’éclats de débitage de silex et quartzites[2].
Le monument a été classé au titre des monuments historiques en 1889, et en 2006[4].
Description architecturale
Le tumulus des Mousseaux se présente sous la forme d'un cairn qui occupe un espace trapézoïdal de 18 mètres sur 14, sur une hauteur de 1,90 mètre. Avec sa couverture de pierre et de terre d'origine, il devait s'élever à environ 5 mètres. La structure du cairn est composé de trois enceintes trapézoïdales qui enserrent les deux tombes transeptées qui s'ouvrent vers le sud-est[5], en direction de la position du lever du soleil au moment du solstice d'hiver. Les deux entrées sont distantes de 4,70 mètres[2].
Le jour du solstice d'hiver le soleil illumine l'entrée située côté sud-est, à neuf heures du matin précisément.
Les tombes ont été construites en blocs de grès provenant du Pays de Retz ou de la baie de Bourgneuf mais les pierres constituant le cairn sont des micaschistes prélevés sur place[5].
La tombe A, située dans la partie sud du cairn est le modèle typique de la tombe transeptée[2]. Une allée couverte mène à une chambre terminale quadrangulaire de 7,5 m² et, de part et d'autre de cette allée s'ouvrent deux chambres latérales[5] d'une superficie respective de 3 et 3,45 m². Pour schématiser, l'ensemble parfaitement symétrique dessine ainsi une forme de croix de Lorraine.
La tombe B est elle dissymétrique, elle ne comporte qu'une seule chambre latérale, l'ensemble dessinant un « F ». La chambre terminale est aussi plus petite (5 m²). Cette dissymétrie résulterait d'une contrainte technique : la création de deux chambres parfaitement symétriques aurait généré au centre du tumulus un espace perdu assez important et augmenté en proportion la superficie totale du cairn[2].
Galerie
Façade avant
Chambre terminale A
Chambre terminale B
Façade arrière
Lumière solaire entrant dans le tumulus au solstice d'hiver.
↑Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, vol. 2, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN978-2-84234-040-7, LCCN00357670), p. 954
Jean L'Helgouach, « Le cairn des Mousseaux à Pornic (Loire-Atlantique) », Bulletin de la Société polymatique du Morbihan, vol. 104, , p. 161-172
Jean L'Helgouach, Mégalithes en Loire-Atlantique : recherches récentes autour de l'estuaire de la Loire, Nantes, Association d'Études Préhistoriques et Historiques des Pays de la Loire, , 24 p. (ISBN2-905407-01-8)
Jean L'Helgouach et Henri Poulain, « Le cairn des Mousseaux à Pornic et les tombes mégalithiques transeptées de l'estuaire de la Loire », Revue archéologique de l'ouest, no Tome 1, , pp. 15-32 (lire en ligne)
Michel Tessier, Erwan Geslin, Philippe Forre et Françoise Poinsot, « Un toit pour nos aieux, le mégalithisme en Pays de Retz (Loire-Atlantique) », Bulletin Etudes de la Section Nantaise de Préhistoire, no 26, , p. 18.