Entrée de la vieille ville encadrée par deux pavillons qui datent du début du XVIIe siècle[1]. La maison de gauche, à l'angle du quai Jaudy et de la rue Renan, est classée Monument historique.
Tréguier est la capitale historique du Trégor. Cathédrale, ruelles et maisons à pans de bois comptent parmi les éléments caractéristiques de cette ancienne cité épiscopale.
Géographie
Description
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« C'est un vrai triangle dont les côtés sont formés par le Jaudy, le Guindy et la commune de Minihy[2] ».
La petitesse du territoire communal (153 hectares) bloque l'essor de la ville (même si, en 1836, Tréguier a annexé les Buttes, le faubourg de Kerfant et la chapelle Saint-Michel qui dépendaient jusque-là de la commune voisine du Minihy-Tréguier) et a longtemps freiné le réaménagement urbain. En 1927 a été percé le boulevard Anatole Le Braz, qui passe sous les voûtes de la mairie et permet un accès direct au pont franchissant le Guindy en direction de Plouguiel[3].
Tréguier est située au confluent du Jaudy et du Guindy ; la Rivière de Tréguier étant la ria ou l'estuaire, large de 250 à 500 mètres selon les endroits, commun aux deux cours d'eau, Tréguier occupant le site de leur presqu'île de confluence. Ces vallées découpent le plateau du Trégor et le centre de la ville s'étant implanté sur le promontoire entre les deux vallées. Celles-ci ont découpé le plateau du Trégor et la ville s'est développée sur les deux escarpements limitant ce lambeau de plateau jusqu'à la rive droite du Guindy et la rive gauche du Jaudy. Longtemps, les rives opposées du Jaudy et du Guindy opposées à Tréguier n'ont été reliées à la cité que par des bacs (bacs de Canada, attesté dès 1619, l'origine du nom est inconnue, et de Saint-Sul) pour franchir le Jaudy, ou au prix d'un assez long détour via un petit pont à hauteur du village du Guindy, pour rejoindre Plouguiel en franchissant le Guindy.
« Dès le XIVe un passeur de bac assurait la liaison très régulièrement entre Tréguier et la presqu’île : la redevance, droit féodal typique, était versée à l’évêque auquel appartenaient les deux rives, y compris le moulin. »
Le port, situé à 9 km de la mer, a une activité attestée dès le Moyen Âge (des bateaux de faible tirant d'eau pouvaient alors remonter l'estuaire et un trafic de sable, de pierre, de blé ou de lin créa à cet égard un véritable négoce jusqu'à la fin du XVe siècle. Situé sur la rive gauche du Jaudy juste avant la confluence avec le Guindy, il est désormais accessible, grâce à sa profondeur, à des bateaux d'assez fort tonnage et, si c'est encore un port de commerce au trafic modeste, c'est désormais surtout un port de plaisance équipé de cinq pontons flottants et d'une capacité d'accueil de 330 places[5].
Voies de communication
Tréguier n'est pas desservi par une voie expresse. La D 786, ancienne route nationale devenue départementale, la relie à Saint-Brieuc (direction vers ou depuis Rennes et Paris) et à Lannion où se trouve l'aéroport le plus proche.
Les gares les plus proches sont celles de Paimpol, Lannion, Guingamp et Saint-Brieuc.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 9,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 832 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Roche-Jaudy à 5 km à vol d'oiseau[9], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 887,1 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , Tréguier est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle appartient à l'unité urbaine de Tréguier, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tréguier, dont elle est la commune-centre[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
La commune, bordée par l'estuaire du Jaudy, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[18]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (83,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (71,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (83,2 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %), eaux continentales[Note 3] (8,3 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes monasterium Sancti Tutuali Pabut vers 1050, Sanct Pabu-Tual en 1086, Saint Pabu vers la fin du XIIe siècle, Seintpabu en 1230, Lantreguer en 1267, Lantriguier en 1296, Landreguer en 1330, Landriguier en 1376, Lantreguier et Tréguier en 1394, Lantreguer en 1441 et en 1468, Ploelantreguer en 1437 et en 1486, Ploelantreguier en 1543, Ploulan-Treguier en 1663[21].
Antérieurement le lieu était dénommé « Saint-Pabu », Pabu étant l'un des noms sous lesquels est connu saint Tugdual. Le monastère est dénommé « Saint Tutual Pabu » dans la Chronique de Nantes compilée vers 1050 et un acte de 1086[22] parle de Hugues de Saint Pabu-Tual, évêque de Tréguier (« episcopus Trigarensis »).
Trégor → Tréguier procèdent du nom des Tricorii > Trechor, ethnonyme gaulois dont le sens est « les trois troupes, les triples armées »[23], correspondant peut-être à trois peuplades gauloises[24],[25]. Il est composé de tri « trois » semblable au breton tri « trois » et corios (pluriel corii) proche du vieil irlandais cuire « troupe, armée » et du vieux breton cor- (élément de composé) « troupe »[23]. Tricorii rappelle immédiatement Petrucorii « les quatre armées » qui ont laissé leur nom au Périgord[23] et à Périgueux selon un processus similaire. Les Tricorii ne sont mentionnés ni parmi les peuples armoricains ni parmi ceux de Grande-Bretagne.
Le lieu entre dans l'histoire ou dans la légende vers 532-535 avec le moine gallois Tugdual qui y aurait fondé un monastère dénommé Lan Trécor en breton, devenu « Landreger », toponyme qui donnera son nom actuel à la ville[3], mais ce toponyme (sous la variante Landreguer) n'apparaît qu'en 1330.
Tréguier provient du démembrement de la paroisse primitive de l'ancienne Armorique, Ploulandreguer, qui englobait aussi outre le territoire de Tréguier, celui de Minihy-Tréguier[21].
Tugdual est consacré évêque de Landreger vers 542. Il fut le premier évêque d'un siège épiscopal particulièrement important en Bretagne jusqu'à sa suppression lors de la Révolution française. Nous ne savons en réalité que peu de choses de l'existence de Tugdual, même pas la date précise de sa mort qui serait survenue un en 553, 559 ou 564. Il serait le fils d'Alma Pompa (sainte Pompée) et de Hoël Ier, 8e roi d'Armorique. Originaire de Grande-Bretagne, Tugdual aurait émigré en Armorique accompagné de sa mère. Il semble qu'autour de son monastère se soit rapidement constituée une importante agglomération.
C'est ainsi que Tréguier fut et demeure une étape obligée du Tro Breiz, pèlerinage aux sept saints fondateurs bretons.
L'ancienne cathédrale, probablement en bois, n'a laissé aucune trace ; on suppose qu'elle était située à peu près au même emplacement que l'édifice actuel et était dédiée à saint André.
En 848, Nominoë, roi de Bretagne, fit de cet évêché-abbaye un évêché séculier et Tréguier resta siège d'évêché jusqu'en 1790. Peu de temps après surviennent les premières raids vikings commandées par Hasting (en réalité Hásteinn, dont le nom est systématiquement latinisé en Hastingus, d'où la forme moderne Hasting). La ville est abandonnée quand un certain Gratien entreprit de relever la cathédrale (970) dédiée cette fois-ci à saint Tugdual. La tour nommée Hastings ou Hasting ferait référence au nom d'un chef Viking à qui la tradition attribue la destruction de Tréguier à la fin du IXe siècle, et non du célèbre Hasting[26], en réalité, cette tour date du XIIe siècle et aucun mobilier archéologique ne vient conforter l'hypothèse d'une présence viking à Tréguier.
Un autre ecclésiastique est à l'origine de la renommée de la ville : Yves de Kermartin, plus connu sous le nom de Yves de Tréguier ou saint Yves, le saint patron des avocats, né vers 1253 à Minihy, au manoir de Kermartin, défenseur des pauvres contre la puissance des riches. La cathédrale actuelle, de style gothique, fut ainsi édifiée (à partir de 1339 par l'évêque Richard du Poirier, en ce qui concerne le corps de l'église) à la gloire de saint Yves (canonisé en 1347) qui y fut enterré même si la guerre de Succession de Bretagne paralysa un temps les travaux qui durèrent près d'un siècle (1339-1435).
La paroisse de Tréguier « parrochia Trecorensis » est citée dès 1330. En 1412, Tréguier obtient le statut de ville[C'est-à-dire ?]. Un sénéchal ducal puis royal existait dans la ville dès 1260 et jusqu'en 1576. Par la suite, l'évêque de Tréguier, qui portait aussi le titre de « comte de Tréguier » avait pouvoir de haute et basse justice. Le revenu de son évêché était de 20 000 livres[27].
« Il se forma naturellement une petite ville autour de l'évêché, mais la ville laïque, n'ayant pas d'autre raison d'être que l'église, ne se développa guère. Le port resta insignifiant ; il ne se constitua pas de bourgeoisie aisée »[28].
De 1450 à 1479, fut construit autour de cette cathédrale un cloîtregothique qui abrite le tombeau de plusieurs défenseurs et religieux de la cité épiscopale dont Jean V, duc de Bretagne et Saint Yves, le patron des avocats. Ce cloître a même accueilli le marché de la ville, les marchands payant redevance aux chanoines.
Vers 1505, la duchesse Anne de Bretagne, reine de France, effectue un pèlerinage sur le tombeau de saint Yves.
Entre 1589 et 1592, la ville de Tréguier est ravagée à plusieurs reprises par les Ligueurs. Cette période de l'histoire de la Bretagne est synonyme de guerre de religion entre catholiques radicaux (soutenus par les Espagnols) et protestants (soutenus par le roi de France et l'Angleterre). Les catholiques faisaient partie de la Ligue ou Sainte Union et étaient dirigés par Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, les protestants et royalistes par le roi Henri IV. Tréguier se rangea du côté des royalistes ainsi que la ville de Lannion. La fin de cette guerre en 1598 aboutit à la reddition de Mercœur et par la proclamation du fameux édit de Nantes. Entre 1604 et 1616, Adrien d'Amboise est évêque de Tréguier.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Landreger était divisée en deux paroisses, celle de Saint-Sébastien de la Rive (« parochia Sancti-Sebastiani aliter de Ripa ») à l'est de la cathédrale et celle de Saint-Vincent de L'Hôpital à l'ouest de la cathédrale. La partie rurale, au sud, constituait le fief de l'évêque de Tréguier et forma par la suite la paroisse du Minihy-Tréguier[21].
« Les couvents pullulèrent à partir du XVIIe siècle. Des rues entières étaient formées des longs et hauts murs de ces demeures cloîtrée. L'évêché, belle construction du XVIIe siècle, et quelques hôtels de chanoines étaient les seules maisons civilement habitables. Au bas de la ville, à l'entrée de la Grand'Rue, flanquée de constructions en tourelles, se groupèrent quelques maisons destinées aux gens de mer »[28].
Les plans de Tréguier à l'époque montrent l'importance des constructions religieuses dans la ville entre le XVe et le XVIIIe siècle, avec de nombreux lieux de culte souvent aujourd'hui disparus (chapelle Saint-Ruellin, chapelle Saint-Fiacre, chapelle Saint-Michel, couvent Saint-François) ou existant encore comme l'Hôtel-Dieu fondé en 1654, tenu par les « Religieuses hospitalières de la Miséricorde de Jésus » qui suivaient la règle de saint Augustin (Augustines)[29] qui soignent les malades et recueillent les enfants abandonnés, auxquels s'ajoutent au XVIIe siècle un séminaire fondé en 1646 par l'évêque Balthasar Grangier de Liverdis et tenu par les lazaristes auquel s'ajoute un collège enseignant de la sixième à la classe de philosophie et destiné à la formation des futurs séminaristes, en 1625 le couvent des Ursulines, en 1667 le couvent des Sœurs de la Croix, en 1782 celui des Paulines) en plus de la cathédrale, du cloître, du palais épiscopal, des demeures des chanoines du chapitre de la cathédrale, les hôtels de la psalette (école de psaumes, chants religieux), de la chantrerie (chorale), etc.[3]. Il existait aussi au XVIIIe siècle un « hôpital général » tenu par les Paulines qui faisait en fait fonction d'hospice pour enfants et vieillards. « Les garçons hospitalisés font de la toile, les filles filent le lin et l'étoupe » écrit René Durand[30].
Sur le plan économique et commercial, la ville s'est peu développée, comme étouffée par l'existence d'un clergé dont la présence est partout sensible, ce qui a amené Renan, en son temps, à parler de Tréguier comme d'un « vaste monastère ».
Les Pardons de saint Yves étaient un moment très important dans la vie de la ville: « Ce jour-là, les hôtels regorgeaient de clients, et aussi les maisons particulières louaient aux voyageurs venus de toutes les diligences des environs. Les prêtres, arrivant en foule de tous les pays d'alentour, emplissent le séminaire qui déborde jusqu'en l'église où plus d'un bon abbé passe la nuit dans les stalles du chœur » écrit Constant de Tours en 1892. Il poursuit: « Dès le matin du grand jour, l'animation est extraordinaire : guirlandes de verdure, fleurs, décorations aux couleurs jaunes et noires […], arcs de triomphe […]. Des mendiants invraisemblables, un peuple de bohémiens en guenilles, grouille le long des chemins semés de fleurs : lépreux, nains, estropiés, amputés qui n'ont même plus une main à tendre et à qui l'on jette l'aumône dans une sébille posée à terre devant eux[31] ».
Cette impression est partagée par d'autres, par exemple Michel Salomon à la fin du XIXe siècle : « Bientôt je m'engageai dans une de ces longues rues bordées de couvents qui font la grave physionomie de Tréguier. Et bientôt après un détour, au fond d'une place plantée d'arbres, je vis se profiler sous un ciel pâle la silhouette de la cathédrale. […] Elle domine, elle écrase tout, altière au milieu de cette ville épiscopale dont elle fut la vie[32] ».
À la fin du XIXe siècle également, André Petitcolin écrit à propos de Tréguier : « L'ancienne cité épiscopale a l'austérité monacale […]. Elle est ville par ses demeures armoriées, ses tours carrées […] ; elle est village par ses granges, ses pigeonniers, ses cours de fermes[33] ».
Ernest Renan a décrit ainsi Tréguier : « Une ville tout ecclésiastique, étrangère au commerce et à l’industrie, un vaste monastère ou nul bruit du dehors ne pénétrait, où l’on appelait vanité ce que les autres hommes poursuivent, et où ce que les laïques appellent chimère passait pour la seule réalité. »
Révolution
En 1789, Tréguier est en majorité favorable aux idées nouvelles. Cela étant, certains s'opposent à ce mouvement révolutionnaire ; c'est le cas de l'évêque de Tréguier, Augustin-René-Louis Le Mintier. Comme il s'est exilé en Angleterre avec son valet, c'est une de ses fidèles, Ursule Taupin, qui va être victime de la Terreur et être guillotinée place du Martray pour avoir abrité chez elle des prêtres réfractaires. Son courage face à la mort a beaucoup marqué les trécorrois[34].
Son mari, Pierre Taupin, valet de l'évêque exilé, revient à Tréguier pour se venger. Soupçonné d'avoir assassiné dans son lit le chef du tribunal révolutionnaire qui a condamné sa femme et dispersé ses cinq enfants, il va par la suite semer l'effroi dans tout le Trégor[35]. Finalement attrapé, il est condamné et envoyé au bagne en Guyane. De manière rocambolesque[36], il s'en échappe et revient une nouvelle fois à Tréguier, pour prendre la tête d'une petite armée de chouans. La "bande à Taupin" terrorise les trégorrois, dans les villes énormément de moyens sont déployés pour s'en préserver. Il est finalement abattu au cours du combat de Tréglamus en 1800, lors d'une embuscade.
Au cours de l'hiver 1794, le bataillon des volontaires d'Étampes mit à sac tous les monuments religieux de la ville : ainsi disparurent presque tout le mobilier, la statuaire, l'orfèvrerie, les vitraux…
La cathédrale servit d'écurie et fut tellement saccagée qu'elle ne put servir au culte imposé de l'Être suprême (reconnaissance d'un être suprême et de l'immortalité). Ce culte s'opposait au culte de la Raison instauré par Chaumette en 1793.
XIXe siècle
Ernest Renan décrit la déchéance de Tréguier à la suite de la Révolution : « La Révolution, pour ce nid de prêtres et de moines fut en apparence un arrêt de mort. (...) Le Concordat supprima l'évêché. La pauvre ville, décapitée, n'eut même pas un sous-préfet ; on lui préféra Lannion et Guingamp, villes plus profanes, plus bourgeoises. (...) L'ancien séminaire servit à l'établissement d'un collège ecclésiastique très estimé dans toute la province[28].
La Restauration redonne à Tréguier une certaine importance religieuse : si la ville n'est plus siège d'évêché, un nouveau séminaire s'y ouvre après la tourmente révolutionnaire dès 1816, installé dans un premier temps dans l'Auberge du Lion d'Or, puis dans l'ancien collège, avant de réintégrer les locaux de l'ancien séminaire lazariste ; c'est là que le jeune Ernest Renan fit ses études secondaires entre 1832 et 1838 (un musée lui est dédié dans la maison qui le vit naître en 1823). Une nouvelle chapelle y est inaugurée en 1897. Ce collège où étudia Renan fut détruit en 1911 et se trouvait à l'emplacement de l'actuelle Place de République.
Le XIXe siècle est la période où Tréguier connaît un certain développement économique grâce aux cultures de légumes primeurs et à son activité portuaire. La pêche des poissons, crustacés, coquillages (huîtres) en Rivière de Tréguier y est active comme le prouve une réglementation datant de 1853[37]. En 1896, 230 bateaux montés par 390 hommes participent à la pêche aux huîtres sur les bancs naturels (la pêche ne dure que quelques heures un jour de mars) de la Rivière de Tréguier[38]. Cette activité décline progressivement : en 1904, 108 bateaux et, en 1905, 87 bateaux de Tréguier et des environs participent à la pêche aux huîtres par dragage[39]. On y arme aussi pour la pêche à la morue dans les parages de l'Islande.
Mais la commune n'a pas les moyens de s'ériger en véritable cité si l'on en croit ce témoignage daté de 1885 environ : « Tréguier est tout en bois et mal bâti. Ses rues sont raides, son pavé fatigant. Sa cathédrale est d'un gothique grossier, et par-dessus cela aussi sale que peut l'être une église bretonne[40] ».
Des descriptions plus flatteuses existent aussi : Anatole Le Braz, qui arrive par la Rivière de Tréguier, a écrit : « Tréguier surgit, lumineuse, poussée d'un seul jet, ainsi qu'une ville de rêve, avec les teintes pourprées de ses vieux toits, son peuple de clochetons et la flèche de sa cathédrale, toute rose […]. Tréguier m'apparût ce jour-là comme une cité merveilleuse au milieu d'un paysage enchanté »[41].
La situation en presqu'île de confluence de la ville était depuis toujours une gêne pour les communications terrestres vers les rives opposées du Guindy et du Jaudy: aucun pont n'existait et seuls des bacs permettaient de rejoindre Trédarzec. En 1834, la construction de la « passerelle Saint-François » permet aux piétons et aux chevaux de franchir le Guindy, donc d'accéder plus aisément à Plouguiel et en 1835 la construction du premier pont suspendu en Bretagne, le « pont Canada », à péage, dénommé ainsi car construit à l'emplacement de l'un des deux bacs qui partait d'un lieu-dit ainsi appelé, permet de franchir le Jaudy[42]. En 1832, M. Ozou, négociant à Tréguier propose ce projet. En 1833, débute la construction du pont, qui est achevé en . Le le pont Canada est ouvert à la circulation. La construction de ce pont suscita une vive opposition des habitants de La Roche-Derrien car il empêchait désormais la remontée des bateaux jusqu'à cette localité, c'est pourquoi il fut détruit en 1886, remplacé temporairement par un bac, puis par un pont métallique n'entravant pas la navigation car il disposait d'une travée mobile, lui-même remplacé[43] après la Seconde Guerre mondiale, en 1954[44]. En 1921, s'y est ajouté le pont du chemin de fer.
Le premier de ces ouvrages a été détruit en 1972, le second en 1952.
XXe siècle
La ville et le port sont ainsi décrits en 1904 : « Tréguier s'offre d'abord sous l'aspect de rues qui, de la place centrale, dégringolent avec une déclivité brusque jusqu'au semblant de port, à sec dès que commence à se produire le reflux. Un ou deux bateaux y somnolent. Ils y restent des jours, des jours, car surtout au pays trégorrois, les affaires sont lentes. Jadis régnait la richesse ; mais je ne sais quel air de lassitude et de renoncement pèse sur Tréguier. On dirait une ville pétrifiée[45] ».
Tréguier est desservie par le rail entre 1905 et 1948 par les Chemins de fer des Côtes-du-Nord. Tréguier était le point de jonction de deux lignes de chemins de fer départementaux, celle de Lannion à Tréguier par Petit Camp, et celle de Plouëc (voie étroite) elle-même reliée à Guingamp (voie normale, d'où un problème du transbordement des marchandises). Dans les années 1920, une voie ferrée dite d'« intérêt local » fut mise en place de Tréguier à Plouha.
Les Ponts noirs, ponts ferroviaires du début XXe siècle.
Les « Ponts Noirs », ponts ferroviaires.
Pont Canada construit en 1954 sur le Jaudy, et le port de plaisance à l'arrière-plan.
Querelles entre laïcs et catholiques au début du XXe siècle
Si Théodore Botrel chante « Le clocher de Tréguier[46] » en 1900, les premières années du XXe siècle vont voir cléricaux et laïcs s'opposer vivement à Tréguier.
La loi du 1er juillet 1901 sur les associations qui soumet les congrégations à un régime d'exception décrit au titre III de la loi a d'importantes conséquences à Tréguier, entraînant la fermeture des écoles congréganistes. Une École supérieure de filles est créée en 1905 et une de garçons en 1908, ancêtre de l'actuel lycée. La loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 provoque dans cette ville de violentes émeutes (querelle des inventaires) : l'inventaire des biens du Petit Séminaire est à cet effet conduit sous la direction du sous-préfet protégé par cinq brigades de gendarmerie et de quelques soldats et aura pour conséquence immédiate l'expulsion des enseignants qui trouveront refuge au collège Saint Joseph de Lannion.
En 1903, une violente controverse à propos de l'érection de la statue d'Ernest Renan éclate à Tréguier[47],[48]. Le projet émane d'un groupe républicain « Les Bretons de Paris » et ne convainc pas immédiatement la municipalité car de son vivant Ernest Renan était fort mal vu par une bonne partie de la population de la ville, mais la décision est finalement prise par le Conseil municipal le , rencontrant aussitôt la vive opposition des milieux conservateurs et de Mgr Fallières, évêque de Saint-Brieuc et de Tréguier. De proche en proche les surenchères verbales, l’obscurantisme et l’intransigeance des parties en présence vont transformer le projet d’éloge littéraire en une ardente offensive républicaine destinée à réduire l’influence cléricale. La statue entérine en effet un authentique hommage à la Libre-pensée, au philosophe de la Raison et de la Science, à l'auteur de La Vie de Jésus, honni par l’Église. Le , le Président du conseilÉmile Combes vient en personne inaugurer la statue[49] et prononce un discours[50].
Les catholiques de Bretagne protestent (« Cœur de Jésus, sauvez la France, et délivrez-nous de M. Renan » récitait-on du vivant de Renan[51]) lancèrent une souscription nationale qui permit la réalisation par les Ateliers Yves Hernot de Lannion du « Calvaire de protestation » , dit aussi « Calvaire de réparation », sur les quais de Tréguier. Il fut inauguré en la solennité du Pardon de Saint Yves le par l'archevêque de Rennes, le cardinal Labouré. On peut lire sur le socle, en breton et latin, en réponse à Renan, la parole du centurion romain au pied de la croix, rapportée par les Évangiles : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. » Ce calvaire symbolise l'église ultramontaine triomphante du XIXe siècle confrontée aux Radicaux de la IIIe République[52],[48].
Inauguration du calvaire de protestation (1904) (1re photo).
Inauguration du calvaire de protestation (1904) (2e photo).
Forces de l'ordre devant le calvaire de protestation (1904).
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux morts porte les noms des 144 soldats morts pour la Patrie[53] :
Le Monument aux Morts de Tréguier fait état de 94 soldats Morts pour la France, dont 8 marins qui ont péri en mer[54].
Un centre d'aviation de l'US Navy, destiné à combattre les sous-marins allemands[55], s'est installé à Tréguier (en fait à Plouguiel en 1917-1918[56]), mais pendant quelques mois seulement.
L'Entre-deux-guerres
Dans son roman Sophie de Tréguier, qui obtint le Prix populiste en 1933, Henri Pollès, né à Tréguier en 1909, décrit notamment les préjugés, le poids des coutumes et de la tradition, et l'atmosphère de religion bretonne et populaire de Tréguier vers la fin du XIXe siècle[57].
Seconde Guerre mondiale
Le Monument aux Morts porte les noms des 46 soldats tombés au Champ d'Honneur. 6 d'entre eux ont péri en mer.
En , les combats pour la libération de Tréguier ont été longs et violents :
le , la quinzaine de gardes maritimes allemands, font sauter deux grues sur le port et incendient des bateaux de pêche avant de se replier sur Pontrieux sous la pression de la résistance locale : les Trécorrois en liesse se croient libérés... mais, dès le lendemain, 200 Allemands reviennent en force car ils n'ont pas pu s'échapper du Trégor pour fuir les troupes alliées ;
le , quatre avions américains bombardent Tréguier, visant le Gollot où les Allemands sont cantonnés, faisant 5 morts parmi la population civile et des dégâts matériels importants en ville. La voie de chemin de fer aux environs de la gare est touchée. Des résistants du maquis de Plouisy occupent ce jour-là brièvement la ville, libérant une vingtaine de Russes qui étaient prisonniers des Allemands au château de Bilo[58] ;
le , les FFI du maquis de Bégard et les résistants trécorrois obtiennent la reddition des Allemands. Tréguier est libéré pour la deuxième fois pendant quelques heures. Mais le même jour, soixante nouveaux soldats allemands réoccupent la ville et ce n'est que le que l'arrivée de troupes américaines ajoutée aux attaques des résistants permet la libération définitive de la ville après un ultime bombardement qui détruira une partie de la gare, 2 locomotives, 2 automotrices et 6 wagons. Les Américains font sauter le « pont Canada » (qui ne fut reconstruit qu'en 1954) car 300 soldats allemands occupent toujours l'autre rive du Jaudy.
Le le groupe A du 15th Cavalry Reconnaissance Squadron américain, qui était le matin sur une ligne Lanvollon - Pontrieux - La Roche-Derrien-Lannion, aidé par environ 300 résistants FFI, libère Tréguier (130 Allemands sont tués) et la majeure partie de la région, les Allemands gardant momentanément toutefois le contrôle de Lézardrieux et de Paimpol, ville qui ne fut libérée par les résistants que le [59].
Les combats du pour anéantir la présence allemande dans les parages de Tréguier provoquent ce jour-là l'explosion du pont du chemin de fer[60].
Au second tour des élections municipales de 2014 dans les Côtes-d'Armor, la liste DVG menée par Guirec Arhant remporte la majorité des suffrages exprimés, avec 520 voix (44,14 %, 17 conseillers municipaux et 4 conseillers communautaires élus), devançant celles menée par Patrick Fournis (DVD, 434 voix, 36,84 %, 5 conseillers municipaux et un conseiller communautaire élus) et par Yves Meunier (PS-PCF-EELV, 158 voix, 13,41 %, 1 conseiller municipal élu), lors d'un scrutin marqué par 22,49 % d'abstention[62]
Au premier tour des élections municipales de 2020 dans les Côtes-d'Armor, la liste menée par le maire sortant remporte la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 624 voix (78,10 %, 17 conseillers municipaux et 1 conseiller communautaire élus), devançant largement la liste menée par Yves Revault d'Allonnes (175 voix, 2 conseillers municipaux élus), lors d'un scrutin marqué par 46,63 % d'abstention[63].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[75].
En 2021, la commune comptait 2 409 habitants[Note 5], en évolution de −2,47 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Tréguier en 2007 a 396 habitants de moins qu'en 1793. C'est en 1872 que le maximum de population est atteint : 3 815 habitants, soit une augmentation de 751 habitants en trois-quarts de siècle, mais le déclin est ensuite brutal, surtout entre 1876 et 1881 : perte de 486 habitants en 5 ans, dont la cause reste à trouver. De 1881 à 1982, la stagnation est remarquable : à un siècle d'intervalle, la population est quasi identique par delà quelques fluctuations intermédiaires en dents de scie. Depuis 1982, le déclin a repris, Tréguier ayant encore perdu 451 habitants en 17 ans entre 1982 et 1999, même si le résultat du recensement de 2007 montre une quasi stabilisation de la population.
En 2007, Tréguier avait 466 jeunes de moins de 20 ans (17,4 % de la population totale) et 1 081 personnes de 65 ans et plus (40,5 % de la population totale), donc une structure par âges très vieillie qui explique l'énorme déficit naturel avec un taux de natalité de 6,9 pour mille et un taux de mortalité de 38,0 pour mille en 2007[77]. En 2008, Tréguier a comptabilisé 21 naissances et 106 décès. Tréguier est un exemple de localité en crise démographique. Le centre hospitalier de Tréguier « constitue un pôle de santé et d'hébergement, spécialisé dans le traitement et le soin des pathologies du grand âge et de la dépendance »[78].
Cette crise démographique est due à des causes multiples : les Côtes-d'Armor sont le département le moins dynamique des départements bretons, Tréguier est excentré par rapport aux axes de circulation moderne et son port inadapté aux trafics actuels, la petitesse du territoire communal oblige les jeunes couples, dans le cadre de la périurbanisation à se loger dans les communes avoisinantes (la commune du Minihy-Tréguier a par exemple gagné 375 habitants entre 1968 et 2007) et les activités économiques à s'y développer : aucun des cinq « parcs d'activités »[79] de la Communauté de communes des trois rivières n'est implanté sur le territoire de Tréguier faute de place.
Langue bretonne
Le nom en breton de la commune est Landreger.
À la rentrée 2017, 36 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue catholique (soit 11,9 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[80].
Économie
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Lieux et monuments
Le centre-ville de Tréguier, la « vieille ville »[81], un tiers du territoire communal, est un secteur sauvegardé, ce qui est contesté par ceux qui refusent que la cité devienne une « ville-musée » mais approuvé par d'autres[82].
« Tréguier compte 57 maisons à pans de bois ce qui la place au 7e rang des villes bretonnes après Rennes (286), Vannes (171), Morlaix (127), Vitré (119), Dinan (115), et Quimper (74). Mais elle est au premier rang pour la densité[83]. »
no 14, inscrite partiellement en 1964, puis en totalité en 2007[86], la maison saint-pierre, dite à « Pondalez » très semblable à celle qui abrite le musée de Morlaix.
Le Monument aux morts, surnommé « La douleur », œuvre du sculpteur Francis Renaud, illustre la douleur d'une bretonne en cape de deuil. C'est Marie-Louise Le Put qui servit de modèle : elle a perdu sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale ses trois fils et son mari.
Monument aux morts de Tréguier (22) sculpté par Francis Renauc (1887-1973) : La Douleur
La « statue d'Ernest Renan », par Jean Boucher, érigée en 1904 sur la place du Martray, suscita maintes polémiques à l'époque de sa mise en place. On y lit, gravé sur le socle: « Ernest Renan, né à Tréguier le 28 février 1823. On ne fait de grandes choses qu'avec la science et la vertu. La foi qu'on a eue ne doit jamais être une chaîne. L'homme fait la beauté de ce qu'il aime et la sainteté de ce qu'il croit. E. R. »
Mairie de Tréguier, ancien évêché.
Maisons à pans de bois rue Ernest Renan.
La rue Ernest Renan et ses maisons anciennes; la cathédrale à l'arrière-plan.
Dessin dans Le Petit Journal des incidents de 1903 liés à l'inauguration de la statue d'Ernest Renan.
Caricature de 1903 à propos de l'inauguration de la statue.
Maison natale d'Ernest Renan, classée en 1944[106], et devenue un musée consacré à sa vie et à son œuvre. Cette maison à colombages du XVIe siècle abrite des souvenirs d'Ernest Renan, manuscrits, portraits ; une salle présente un montage vidéo évoquant la vie de l'écrivain, les lieux qu'il fréquenta.
Cathédrale Saint-Tugdual, place du Martray, classée par la liste des monuments historiques protégés en 1840 au titre des monuments historiques[107]. Datant des XIVe et XVe siècles (construite entre 1339 et 1435), elle possède trois tours qui dominent le transept. Celle du sud s'élève à 63 mètres et date de 1785, elle laisse voir à sa base le « porche des cloches » qui date de 1438 et est surmonté d'une fenêtre flamboyante. La tour du Sanctuaire, de style gothique occupe la croisée et reste inachevée. La tour Hastings est la plus ancienne : de style roman, elle est une survivance de l'ancienne cathédrale du XIIe siècle.
Près du porche sud, un groupe statuaire du XVe siècle se remarque : « Saint Yves entre le riche et le pauvre ». La cathédrale contient aussi : des enfeus datant du XVe siècle de chevaliers en armure ; un reliquaire du chef de saint Yves dans une châsse en bronze doré datant du XIXe siècle ; un gisant de Jean V, duc de Bretagne, datant de 1945 : le tombeau de saint Yves, datant de 1890, de style néogothique : Saint Yves œuvre de Jean-Marie Valentin (1823 - 1896) mention honorable en 1888 ; 48 stallesRenaissance dans le chœur avec leurs miséricordes sculptées.
La cathédrale est érigée en basilique mineure en 1947. Son pavillon a été restauré en 2003, à l'occasion des cérémonies commémoratives du 700e anniversaire de la mort de saint Yves. Il est exposé dans le chœur, de même que le tintinnabulum, les deux insignes de toutes les basiliques.
Cathédrale: la tour Sud et la tour du Sanctuaire.
La cathédrale vue de la Place du Martray.
Cathédrale Saint-Tugdual : la nef et le chœur.
Les trois tours de la cathédrale vues du cloître.
Vitraux du chœur de la cathédrale.
Le cloître de la cathédrale (1468).
Le cloître gothique.
Groupe statuaire de saint Yves entre le riche et le pauvre (XVe siècle).
Le trésor de la cathédrale[108]. montre de beaux meubles (chapier et meuble Renaissance, calices, ciboires, chasubles, étoles, chapes)
Le cloître, adossé à l'évêché, est accessible à partir du transept de la cathédrale. Il forme un quadrilatère irrégulier et est constitué d'une quarantaine d'arcades de style gothique, en granite provenant de l'Île-Grande et de Pluzunet. Au milieu de la cour intérieure gazonnée se trouve un calvaire provenant de la chapelle de Keralio, en Plougrescant. La galerie de circulation présente de nombreux gisants du XVe au XVIIe siècle.
Couvent des Augustines, rue de la Chalotais, inscrit en 1997 au titre des Monuments historiques. La chapelle Sainte-Marie-Madeleine, est classée depuis 1999[109] ;
église Saint-Michel, allée de Saint-Michel, dont le clocher datant de 1474 est classé en 1930 au titre des monuments historiques[111] ; la nef n'existe plus.
Chapelle Notre-Dame, rue Chanterie (école Notre-Dame).
Chapelle du grand séminaire, place de la République.
Petite chapelle, place de la République (terrain privé).
Le Calvaire de la Protestation, qui date de 1904, œuvre du sculpteur Yves Hernot, fut érigé en signe de protestation par les catholiques à la suite de l'érection de la statue d'Ernest Renan, place du Martray. Sous un relief représentant Saint Yves entre un homme riche et des pauvres, avec des statues de saint Tugdual, fondateur de Tréguier, et de saint Brieuc. Ils sont entourés de statues représentant des saints de « combat spirituel » : saint Maurice, saint Georges, Jeanne d'Arc et saint Louis. Ils sont flanqués de saint Pierre et saint André.
La chauve-souris et le cloître de la cathédrale de Tréguier :
« Au temps jadis, une souris vint à demander l'hospitalité à une hirondelle qui avait bâti son nid dans une vieille cheminée et couvait ses œufs ; celle-ci, que son mari avait abandonnée, y consentit, mais à la condition que, durant trois jours, la souris couverait à sa place. La souris accomplit sa tâche, puis elle partit. Voilà les petits éclos, mais ils étaient couverts de poils au lieu des plumes, et ils avaient une tête et un corps de souris, avec des oreilles et des ailes crochues comme le diable. L'hirondelle en mourut de chagrin ; après ses funérailles, la reine des hirondelles fit enfermer les orphelins dans le cloître de la cathédrale de Tréguier et leur défendit, sous peine de mort, de ne jamais sortir à la lumière du soleil. Voilà pourquoi on ne voit jamais de chauve-souris pendant le jour[112]. »
Le duc Jean V de Bretagne (1389-1442), inhumé en la cathédrale de Tréguier, dans la chapelle qu'il avait fait construire en l'honneur de Saint-Yves, où son gisant se trouve toujours dans le monument reconstruit au XVIIe siècle.
Adrien d'Amboise (1551-1616), évêque de Tréguier de 1604 à 1616, fit reconstruire le palais épiscopal détruit pendant les guerres de religion.
Augustin-René-Louis Le Mintier (1729-1801), dernier évêque de Tréguier avant la suppression du siège en 1790. Il fit construire en 1785, la flêche de la cathédrale de Tréguier. Son tombeau est situé dans la cathédrale de Tréguier, face au gisant du duc Jean V de Bretagne.
Charles Tixier Damas de Saint-Prix, né le à Tréguier (fils de Charles-Jean-André Tixier Damas, comte de Saint-Prix, qui fut maire de Ploujean, et d'Émilie Barbe Guiton), décédé le à Ploujean, avocat, lieutenant de louveterie entre 1855 et 1883, chasseur de loup dans le centre de la Bretagne (il séjournait pendant la saison de chasse à Kerbournet en Saint-Servais). Il est évoqué à de nombreuses reprises dans le livre de Frank Davies : Chasse aux loups et autres chasses en Bretagne publié en anglais en 1875[115].
Ernest Renan (1823-1892), écrivain, philologue , historien du christianisme, membre de l'Académie française et de l'Académie des Inscriptions et belles-lettres, professeur au Collège de France , auteur de la Vie de Jésus (1863).
Anatole Le Braz (1859-1926), écrivain et poète ; le Bois du Poète où est conservé son tombeau lui est dédié.
Les armoiries de Tréguier se blasonnent ainsi : « D'azur au vaisseau équipé et habillé d'argent, surmonté à dextre d'un écusson du champ chargé de trois fleurs de lys d'or et à senestre d'un écusson d'hermine plain ».
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Ils avaient pour fonction de surveiller la rivière et le port dont les eaux baignaient jadis les murs. Ils servaient également à la perception de l'octroi et de greniers à grains. Cf Yannick Pelletier, Tréguier, éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 9.
↑Adolphe Guillou, Essai historique sur Tréguier, par un Trécorrois, imprimerie Francisque Guyon, Saint-Brieuc, 1913, réédition Laffitte Reprints, Marseille, 1979.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cXavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, (ISBN2-87772-237-6), p. 125.
↑Michel Priziac et Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, Kidour, , p. 73.
↑Pierre Barbier, Le Trégor historique et monumental, Presses bretonnes, , p. 232.
↑Benjamin Jollivet, Monographies des villes et villages de France. Côtes-du-Nord. Arrondissements de Lannion et Loudéac, Volume IV, 1859, Réédition Res Universis, 1990.
↑ ab et cErnest Renan, "Souvenirs d'enfance et de jeunesse", Paris, Calmann-Lévy, 1897.
↑Ministère de la Marine et des Colonies. Décret du 4 juillet 1853 portant règlement sur la police de la pêche maritime côtière dans l'arrondissement de Brest, précédé de documents concernant la pêche et la domanialité maritimes ; dispositions spéciales au quartier de Paimpol, pages 179-226, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5835859p.image.hl.r=Tr%C3%A9guier.f181.langFR.
↑Philippe Gestin, « Guirec Arhant remporte le scrutin : Dans un duel qui s'annonçait serré à Tréguier, Guirec Arhant a finalement obtenu 44,1 % des voix. Il devance de 86 voix Patrick Fournis, qui obtient 5 sièges au conseil municipal », Le Trégor, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Nécrologie. Armand Fournis ancien maire », Le Télégramme, (lire en ligne)« Impliqué dans la vie de la cité, il a été l'adjoint de Joseph Nicolas auquel il a succédé en 1971 pour un mandat de maire de Tréguier. Une vie bien remplie pour celui qui sera président de l'AST, du Sivom qui sera transformé plus tard en communauté de communes, et médecin des sapeurs-pompiers ».
↑« Tréguier. L’ancien maire, Claude Nicol, s’en est allé : Claude Nicol, maire de Tréguier (Côtes-d’Armor) de 1989 à 1995, est décédé. Ses obsèques seront célébrées lundi 24 février 2020 », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )« En accédant à la mairie en 1989 après un mandat de conseiller municipal dans l’opposition, l’homme fait revenir Tréguier dans le giron de la droite après douze années à gauche. Claude Nicol succède ainsi à Robert Le Gulluche dans le fauteuil de maire, où il demeure jusqu’en 1995 ».
↑« Patrick Toularastel tête de la liste d'opposition : Nous annoncions dans notre édition d'hier mercredi que Patrick Toularastel, actuellement porte-parole de la minorité au sein du conseil municipal, venait d'affirmer qu'il mènera la liste d'opposition face à Bernard Cohan aux élections municipales », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le )« Il suit ainsi les traces de son père Yann Toularastel qui fut conseiller durant cinq mandats et de son oncle Claude Nicol, maire de 1989 à 1995. Agé de 49 ans et père de deux enfants, il a été pendant dix ans artisan tapissier indépendant avant de reprendre, en association avec son frère Jean-Marie, l'affaire d'ébénisterie de son père ».
↑« Tréguier. Patrick Toularastel nouveau maire : La salle d'honneur de la mairie était comble, samedi matin, pour suivre l'élection du maire et des adjoints, qui s'est déroulée dans une atmosphère plutôt tendue, les élus de la majorité sortante n'ayant pas caché leur déception », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le )« Michel Sohier, représentant le groupe de la minorité, «devant le plébiscite exceptionnel de la tête de liste Patrick Toularastel au 1 er tour», a annoncé que la minorité ne présenterait pas de candidat. Patrick Toularastel a été élu avec les 19 voix de la majorité et quatre bulletins nuls ».
↑« Michel Sohier a annoncé son retrait, mais... Ca dépend, s'il y a du vent… », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )« À 73 ans, Michel Sohier, le professeur de mathématiques, retraité de l'Éducation nationale, socialiste pur et dur, a six mandats à son compteur. « Je suis élu depuis 1977. Quatre mandats de conseiller municipal (1977 à 1983 - 1983 à 1989 - 1989 à 1995. 2001 à 2008), un mandat de premier adjoint, de 1995 à 2001, et maire depuis 2008. » À l'automne de son mandat de maire, Michel Sohier n'est plus aussi catégorique qu'avant l'été dernier, quand il déclarait ne pas se représenter aux élections municipales de mars 2014 ».
↑« Derniers vœux pour Michel Sohier et Michèle Spieser », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )« Michel Sohier confirme ainsi qu'il ne sera pas candidat à sa succession en mars prochain ».
↑Erwann Hirel, « Municipales. La liste « Tréguier en grand ! » de Guirec Arhant : Le maire sortant de Tréguier Guirec Arhant présente une liste « renforcée » afin de poursuivre le développement de la ville. », Le Trégor, (lire en ligne, consulté le )« Maire sortant de Tréguier et vice-président de Lannion Trégor Communauté, Guirec Arhant a présenté la liste sous la bannière « Tréguier en grand » qu’il conduira aux élections municipales et communautaires. ».
↑« Municipales à Tréguier. Guirec Arhant réélu maire à l’unanimité : Exceptionnellement le nouveau conseil municipal de Tréguier (Côtes-d’Armor) a tenu son assemblée plénière, ce samedi 23 mai, au matin, dans la salle des fêtes. Mesures de distanciation obligent », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )« Le premier tour des élections municipales du dimanche 15 mars 2020 ne laissait aucun doute quant à la réélection de Guirec Arhant, confortablement installé dans son fauteuil de maire, avec 624 voix pour sa liste « Tréguier en grand », face aux 175 voix pour la liste « Tréguier solidaire » conduite par Yves de Revault d’Allponnes ».
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