La tragédie de Superga, aussi appelée drame de Superga, est une catastrophe aérienne survenue le . Un vol spécial de la compagnie italienne Avio Linee Italiane, assuré par un Fiat G.212 transportant l'équipe de football du Torino Football Club, s'écrase sur la colline de Superga, dans les environs de Turin, provoquant la mort des 31 passagers et membres d'équipage. Les causes de cet accident sont multiples : faible visibilité liée à des nuages bas, manque d'indications radio, erreur de navigation.
Accident
L'avion décolle ce jour-là de Lisbonne où le Torino a disputé un match amical contre le Benfica pour le jubilé du capitaine portugais Francisco Ferreira. Il transporte l'équipe et les entraîneurs de l'équipe championne d'Italie, ainsi que des journalistes et dirigeants qui l'accompagnaient.
Des nuages bas réduisant la visibilité, les pilotes de l'avion, un Fiat G212, descendent à une altitude basse. L'appareil percute un mur de soutien à l'arrière de la basilique de Superga qui domine la colline. Les 31 personnes à bord sont tuées.
Cette catastrophe est la plus grande tragédie dans l'histoire du sport italien, faisant disparaître les joueurs d'une équipe légendaire qui avait remporté cinq titres consécutifs en Série A (1943, 1946, 1947, 1948 et 1949, le championnat ayant été suspendu pendant deux ans pendant la guerre).
Après ce drame, le Torino ne remportera qu'une seule fois le titre de champion, pendant la saison 1975-1976. De l'équipe type ne restait qu'un seul joueur, Sauro Tomà, qui n'avait pas effectué le déplacement pour cause de blessure. En outre, Ladislao Kubala, qui devait prendre l'avion, avait renoncé au déplacement à cause de la mauvaise santé de son fils.
Près d'un million de personnes assistèrent au cortège et aux funérailles à Turin.
Déroulement de l'accident
Le à 17 heures 03, l'appareil FIAT G-212 de la compagnie Avio Linee Italiane (ancêtre d'Alitalia), transportant l'équipe et l'encadrement du Torino A.C., s'écrase contre la partie inférieure de la basilique de Superga qui surplombe la plaine du Pô à quelques kilomètres de Turin[1].
Aux côtés des membres de l'équipage, dix-huit vedettes du football, les entraîneurs Erbstein et Lievesley, les dirigeants Agnisetta et Civalleri, le soigneur Corina, ainsi que les journalistes sportifs Casalbore, Cavallero et Tosatti, trouvent la mort dans cette catastrophe aérienne.
La nouvelle du crash se répand rapidement dans la population turinoise et notamment parmi la classe ouvrière qui soutient ce fier rival de la Juventus, le club de la FIAT. C'est Vittorio Pozzo, le sélectionneur de la squadra azzurra, vainqueur des Coupes du monde 1934 et 1938, qui reconnut les corps de ceux que l'on commença rapidement à appeler i caduti di Superga (tombés à Superga)[2].
De son côté, la FIFA décide de faire respecter une minute de silence sur les terrains de football du monde entier le dimanche7 mai, alors que le club argentin de CA River Plate joue plusieurs matches au profit des veuves et des orphelins des disparus.
Toutefois, c'est bien sûr à Turin que le choc est le plus durable et, depuis l'accident, dirigeants et joueurs se recueillent tous les ans à la basilique de Superga le 4 mai ou viennent dédier aux disparus les moments de joie (Scudetto en 1976, promotions en Serie A) devenus plus rares.
L'écrivain Dino Buzzati, alors journaliste au Corriere della sera consacre un émouvant article à cet événement, intitulé « Caduti a Superga » (Tombés à Superga), qui a été traduit et publié en 2014 dans le recueil d'articles de Buzzati intitulé Chroniques terrestres (Robert Laffont, collection Pavillons).
Victimes
18 joueurs, dont 8 internationaux italiens, trouvent la mort au cours du crash aérien. L'international français Émile Bongiorni, et le champion de France Roger Grava figurent parmi les victimes. Ils sont champions d'Italie 1948-1949 à titre posthume, l'équipe n'ayant pas été dépassée au classement.
↑Gén. Bollini, « Les circonstances de la catastrophe », L'Équipe, no 956, , p. 3 (lire en ligne).
↑ a et bFernand Albaret, « J'ai vu sangloter un enfant, pleurer une ville entière sur le passage de l'équipe morte ! », L'Équipe, no 958, , p. 1 et 5 (lire en ligne).
↑Général Bollini, « La Fédération italienne décide : Torino champion 1948-1949 : Aide aux parents des victimes, Italie-Autriche aura lieu », L'Équipe, no 958, , p. 1 et 5 (lire en ligne).
↑René Cotteaux, « Bongiorni, Grave et les meilleurs footballeurs d'Italie disparaissent tragiquement en pleine gloire sportive », L'Équipe, no 956, , p. 3 (lire en ligne).