De nombreuses études à partir de 2009[1] ont débattu sur l'hypothèse que Torosaurus serait en fait la forme adulte de Triceratops et que, par principe d'antériorité, le synonyme juniorTorosaurus devrait laisser la place au genre Triceratops[2].
Étymologie
Contrairement à ce que l'on pensait parfois, Torosaurus ne signifie pas « reptile taureau » mais « reptile perforé ». C'est en 1891 que le paléontologue Othniel Charles Marsh le nomme ainsi à cause des deux grandes ouvertures se trouvant dans sa collerette.
En 1889, John Bell Hatcher découvre un crâne de Torosaurus, à Niobara County dans le Sud-Est du Wyoming et l'envoie à Othniel Charles Marsh qui en 1891 le nomme Torosaurus latus. Ce crâne appartient aujourd'hui au musée Peabody à New Haven, dans le Connecticut.
Des fossiles de Torosaurus ont été découverts dans les états américains du Wyoming, Montana, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Utah et dans la province canadienne de Saskatchewan.
La dernière espèce a été tout d'abord décrite par Gilmore en 1946 sous le nom de Arrhinoceratops utahensis. En 2005, Sullivan et al. réétudient les fossiles et le classe comme étant Torosaurus utahensis, un peu plus ancien que T. latus[3].
Description
Torosaurus mesurait 7,6 à 9 mètres de long, environ 3 mètres de haut. C'était un grand cératopsidé, possédant l'un des plus gros crânes connus chez un animal terrestre, qui pouvait atteindre 2,6 mètres de long (mais le Pentaceratops avait une tête plus grande atteignant 3 mètres), tant et si bien que, en excluant la queue, la tête de l'animal occupe la moitié de son corps[4].
Il était doté de trois cornes : une petite située sur le nez et deux longues et pointues au-dessus des yeux. Les muscles des mâchoires de Torosaurus sont parmi les plus puissants chez les dinosaures, seuls les grands tyrannosauridés avait une mâchoire plus puissante. En coordonnant ses muscles avec son bec tranchant et ses 600 dents, Torosaurus pouvait cisailler et mâcher presque tous les végétaux, et aussi broyer les os. Son grand corps puissant et bien charpenté était très stable; cependant, à cause de son poids et de ses petites pattes, il ne pouvait se déplacer rapidement, handicap assez important face aux attaques des dinosaures carnivores. On[Qui ?] a longtemps pensé que sa grande collerette et ses cornes le protégeaient, mais plus récemment cette hypothèse a été contredite par le fait qu'elle est constituée d'os fins et ne pourrait jamais stopper la morsure d'un gros théropode[réf. nécessaire]. Elle devait servir à la parade nuptiale, on peut d'ailleurs observer un dimorphisme sexuel de la collerette[réf. nécessaire]. On suppose que cette dernière était nervurée d'un réseau de vaisseaux sanguins qui pouvait colorer afin d'attirer les femelles ou d'intimider un adversaire[réf. nécessaire].
Paléobiologie
Torosaurus, comme tous les cératopsidés, était herbivore. Il broutait la végétation basse, il se nourrissait de plantes prédominantes du Crétacé comme les fougères, les cycadophytes et les conifères[réf. nécessaire]. Il devait se servir de son bec pour arracher les feuilles ou les aiguilles des plantes et laissait ensuite la nourriture se décomposer par fermentation dans son intestin rempli de bactéries[réf. nécessaire].
Certaines recherches en ontogenèse entre 2009 et 2011 sembleraient indiquer que Triceratops est la version juvénile de Torosaurus, ce dinosaure changeant radicalement de morphologie entre ses premières années et l’âge adulte. Ainsi la collerette s'allongerait considérablement avec l'âge de l'animal et, parallèlement, de larges ouvertures apparaîtraient dans la collerette des « Triceratops » qui deviendraient à l'âge adulte des « Torosaurus »[2],[6],[7],[8].
Plusieurs publications[9],[10],[11] ont par la suite rejeté cette hypothèse en argumentant sur :
la présence de véritables différences morphologiques entre les deux genres ;
la découverte de Torosaurus presque adultes (sub-adultes) ;
des proportions crâniennes variant de façon indépendante à l'âge des animaux ;
l'apparition supposée des perforations avec l'âge ne correspond pas à une séquence ontogénique habituelle chez les cératopsiens.
Torosaurus apparaît dans la série télévisée d'animationaméricano-canadienne : Dino Riders. Le cératopsien apparaît dès l'épisode 5, intitulé "Les alliés de poids". L'épisode lui est consacré comme l'indique le titre américain de l'épisode "Toro, Toro, Torosaurus". L'animal devient la contrepartie Valorienne du tricératops des troupes Rulons. Cette série d'animation étant le support commercial à une gamme de jouets, le torosaurus sera commercialisé dès la première vague disponible dans le commerce, se plaçant comme l'une des plus grosses pièces [1] ;
↑(en) Scannella, J. and Horner, J.R. (2010). Torosaurus Marsh, 1891, is Triceratops Marsh, 1889 (Ceratopsidae: Chasmosaurinae): synonymy through ontogeny . Journal of Vertebrate Paleontology, 30(4): 1157 - 1168
↑ a et b(en) Scannella, J. and Horner, J.R. (2010). "Torosaurus Marsh, 1891, is Triceratops Marsh, 1889 (Ceratopsidae: Chasmosaurinae): synonymy through ontogeny ." Journal of Vertebrate Paleontology, 30(4): 1157 - 1168. DOI10.1080/02724634.2010.483632
↑(en) Sullivan, R. M., A. C. Boere, and S. G. Lucas. 2005. Redescription of the ceratopsid dinosaur Torosaurus utahensis (Gilmore, 1946) and a revision of the genus. Journal of Paleontology 79:564-582
↑(en) Lull, R.S., 1933, A revision of the Ceratopsia or horned dinosaurs, Memoirs of the Peabody Museum of Natural History 3(3): 1-175
↑Barry Cox, R.J.G Savage, Brian Gardiner, Colin Harisson, Douglas Palmer, Dinosaures et autres animaux de la préhistoire [« The Simon & Schuster Encyclopedia of Dinosaurs and Prehistoric Creatures: A Visual Who's Who of Prehistoric Life »], Cologne, Könemann, (ISBN3-8290-6573-6)