Tigrane III (en arménienՏիգրան Գ) est un roi d'Arménie de la dynastie artaxiade qui règne de 20 à 6 av. J.-C.[1],[2],[3] (ou 12 av. J.-C. selon l'hypothèse minoritaire[4],[5]). Fils cadet d'Artavazde II, il parvient au trône après le meurtre de son frère Artaxias II. Son règne est marqué par l'établissement pacifique du protectorat romain en Arménie[4]. À sa mort, le trône est disputé entre les membres de sa famille.
Biographie
En 34 av. J.-C., lorsque Marc Antoine fait arrêter son père, toute la famille subit le même sort (à l'exception d'Artaxias) et est envoyée en Égypte, à Alexandrie[6], où Artavazde est décapité en 30 av. J.-C. sur ordre de Cléopâtre[7]. Il semble qu'Auguste, indigné par ce traitement, fait emmener la famille royale arménienne à Rome[7].
À la suite de la défaite de Marc Antoine lors de la bataille d'Actium en 31 av. J.-C., Artaxias récupère le trône d'Arménie avec l'aide de ses alliés parthes[8]. Auguste ne voit cependant pas d'un bon œil ce roi pro-parthe (voire anti-romain[9]), garde ses parents en otages[10], et charge en 20 av. J.-C.Tibère de le remplacer par son frère cadet Tigrane III[10], peut-être également à la demande des Arméniens[11]. Artaxias est entre-temps assassiné par le parti pro-romain de sa cour[8]. Tigrane III reçoit alors son diadème royal des mains de Tibère et règne jusqu'à environ 6 av. J.-C. ; à sa mort, une lutte de succession s'engage entre d'une part ses enfants Tigrane IV et Érato, et d'autre part Artavazde III[1], probablement un autre frère de Tigrane III[3].
Notes et références
↑ a et bGérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN978-2-7089-6874-5), p. 137.
↑Marie-Louise Chaumont, « L'Arménie entre Rome et l'Iran : I de l'avènement d'Auguste à l'avènement de Dioclétien », dans Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 9.1, 1976, p. 76.