Théorie des signatures

Sanguisorba officinalis, la grande pimprenelle. Son nom latin vient de la couleur rouge des fleurs, qui faisait croire à sa capacité d'absorber le sang. En réalité, ses propriétés hémostatiques seraient dues à la présence d'une concentration élevée de tanins dans les racines.

La théorie des signatures ou principe de signature est un mode de compréhension du monde dans lequel l'apparence des créatures, principalement des végétaux, est censée révéler leur usage et leur fonction. Elle s'applique surtout aux plantes médicinales, en vertu de leurs pouvoirs thérapeutiques.

Une théorie des signes indicateurs, développée depuis l'Antiquité puis dans l'Occident médiéval et pendant la Renaissance, a été reprise par de nombreux médecins, botanistes et alchimistes. Elle devient au XVIe siècle une théorie des signatures systématisée avec les figures marquantes que sont le Suisse Paracelse, qui formule le principe similia similibus curantur « les semblables soignent les semblables », et l'Italien della Porta, qui pousse la théorie à l'extrême.

Elle est largement contestée dès le XVIIe siècle et totalement abandonnée par le monde savant du Siècle des Lumières[1].

Historique

Représentation de la pulmonaire dans le Phytognomonica de Jean-Baptiste de Porta, évoquant la disposition du cœur et des poumons.

Antiquité

Dès l'Antiquité se forme la conception d'une relation triangulaire entre les hommes, les plantes et les dieux (ou les forces cosmiques, selon les civilisations). L'utilisation de plantes médicinales s'inscrit dans des « croyances phytoreligieuses »[2], où le cosmos lui-même apparaît comme un être vivant, dont toutes les parties (astrales, minérales, végétales, animales...) sont reliées par un phénomène de sympathie universelle. Ces conceptions se développent en Égypte, au Moyen-Orient, en Inde et en Chine[3].

Le monde grec reprend ces conceptions et ce savoir accumulé, les passant au crible de la réflexion théorique (Aristote, Platon) et de la pratique médicale (Hippocrate, Galien). Ainsi, le terme grec de pharmakon ou pharmaka (remède(s)) a pu être associé à l'égyptien ancien phrt nt hk, de même que le terme égyptien Kmt (noir) aurait donné le grec khêmia (magie noire) et, par l'intermédiaire du grec, l'arabe al-kimiya (alchimie)[2],[4].

Pour les médecins et botanistes grecs, les pharmaka sont les substances végétales à l'action ambivalente (remède ou poison) dont il faut maîtriser la dynamis ou potentialité d'action et de transformation. La première synthèse d'envergure sur la théorie de la dynamis est celle de Dioscoride dans son Traité de matière médicale.

En sus de la richesse des informations pratiques, du classement et de l'organisation du savoir, Dioscoride propose une théorie globale, où le pharmakon s'inscrit dans l'histoire de la création du kosmos ou cosmogonie. Par exemple, les parfums appartiennent à l'âge des dieux, et les minéraux à l'âge du fer. Les parfums, étant chauds, sont utilisés pour traiter les troubles gynécologiques, dus à un excès d'humidité. Les minéraux, froids, traitent les affections cutanées dues à un excès de chaleur[5]. Le principe appliqué ici est le principe des contraires : le médicament doit agir à l'inverse du processus de la maladie.

Durant l'Antiquité tardive, à partir du IIIe siècle ap. J.-C., une tradition alchimique se développe dans le contexte philosophique du néoplatonisme et de l'hermétisme, des traditions orientales, et des religions révélées (Kabbale, mystique chrétienne, alchimie en Islam...). Dans ce contexte, « la providence divine a voulu que l'homme soit accablé de maladies, mais en même temps, elle a pris soin de faire pousser des plantes appropriées à la guérison de chacun de ses maux »[6].

Moyen Âge

À partir de cette conviction, la phytothérapie médiévale s'oriente dans deux directions : l'une, astrologique, cherchant à mettre en rapport les plantes avec les astres, l'autre à définir les vertus des plantes d'après leur forme (feuilles), leur couleur, leurs appendices, leurs sucs, etc.[6].

La cosmogonie médiévale est représentée par la Genèse, où la création est le résultat du Verbe de Dieu. Tous les êtres de l'univers ont été créés pour servir l'homme, matérialisation de la parole divine, ils portent leur signification par eux-mêmes. Leur seule existence indique ce qu'ils sont et ce à quoi ils servent. C'est la théorie des signes ou des signatures, comme le tailleur de pierre qui imprime sa marque, Dieu a placé les siennes sur ses créatures. Il suffit de savoir les reconnaître.

Un exemple est celui de l’Hermodacte, ou « Doigt de Mercure », une mystérieuse racine[7], dont l'aspect évoque les déformations des doigts provoquée par la goutte. Cette racine est utilisée pour traiter les articulations, ainsi que le décrit Henri de Mondeville (1260 † 1320) : « Hermodactylus en grec, Doigt de Mercure, Colchicon, en arabe Surandjan ; on dit qu'il est la Thériaque des articulations ».

La théorie des signatures ne se limite pas aux plantes médicinales, elle peut s'étendre à tous les objets de façon encyclopédique. Les bestiaires et les lapidaires sont des traités décrivant les vertus des animaux et des minéraux. Tout est signe et tout peut avoir du sens, que la donnée soit réelle ou imaginaire, en particulier pour exprimer la doctrine chrétienne. Ainsi les lionceaux naîtraient mort-nés pour ressusciter au troisième jour, à l'image de la résurrection du Christ. Cette signature fait du lion un symbole christique[8].

De la Renaissance aux Lumières

L'idée de signature est reprise par auteurs comme Otto Brunfels (1488-1534), Leonhart Fuchs (1501-1566), Nicholas Culpeper (1616-1654) et surtout Oswald Crollius (1560-1609) avec son Tractatus de signaturis.

La figure dominante reste celle de Paracelse (1493-1541), profondément chrétien, mais aussi érudit des traditions alchimiques, de la pensée grecque, et du folklore germanique. Il interprète la création divine comme un processus alchimique. En s'opposant à la logique d'Aristote et à la médecine de Galien, il veut fonder une médecine nouvelle sur une chimie (iatrochimie ou chimiatrie)[9].

Selon Paracelse, les formes sèches des plantes ne représentent que de la matière. Le pouvoir des plantes réside dans une essence qu'il appelle « archée », force divine (souffle de dieu), ou quintessence (littéralement ce qui est obtenu après une quintuple distillation ou sublimation).

Les trois lobes des feuilles d'Hepatica nobilis, ainsi que la teinte rougeâtre de la face inférieure, évoquent le foie, et ont longtemps fait croire que cette plante était efficace dans le traitement des affections de cet organe, d'où son nom.

La maladie est le résultat d'une force extérieure mauvaise qui s'attaque à l'archée d'un organe. Le traitement vise à restaurer l'archée malade par une archée médicamenteuse. Contrairement au principe de traitement par les contraires, le traitement se fait par action semblable. Une maladie provoquée par un poison doit être traitée par un poison semblable, la différence entre remède et poison résidant dans la préparation et le dosage[9],[10].

Pour ces plantes-médicaments, Paracelse se fait le défenseur de la théorie des signatures qu'il définit ainsi « tout ce que la nature enfante, elle le forme selon l'essence de la vertu qui lui est inhérente ». La forme est l'expression parfaite et indissociable d'une fonction. Ainsi les plantes à latex augmentent le lait chez la femme ou la puissance séminale chez l'homme ; les plantes charnues ou crassulantes (poussant en milieu aride, rocailles, entre les pierres des murs...) développent la chair chez les amaigris ; les plantes aux feuilles en forme de cœur, de poumon, ou de foie soignent les maladies correspondantes, etc.[11].

À la fin du XVIe siècle, la théorie des signatures atteint un point extrême avec la Phytognomonica de Jean-Baptiste de Porta (1539 † 1615). Ce dernier met en parallèle l'homme et les plantes, décrivant longuement toutes les analogies de forme et similitudes d'aspect comme autant d'indices d'utilisations. C'est un point d'orgue, après quoi la théorie décline peu à peu. Jugée catalogue caricatural, elle disparaît, du moins en tant que telle, à la fin du XVIIIe siècle, entre autres par l'ironie de Voltaire[12] et la nomenclature de Linné[13].

Exemples

Le latex jaune de la chélidoine lui valait sa renommée dans le traitement des ictères.
La vipérine commune, dont les ressemblances avec la vipère sont multiples (tige maculée de petites taches rappelant la peau de ce serpent, corolle à lobes inégaux évoquant la gueule de l'animal, style blanc ressemblant à sa langue bifide), était recommandée comme remède aux morsures de serpents.

Les exemples sont extrêmement nombreux, et de valeur très diverse, plus ou moins justifiée. La théorie des signatures associe ainsi l'intérieur comestible d'une noix, avec le cerveau humain[réf. nécessaire]. De même, pour l'aspect de leurs feuilles, fleurs ou graines :

  • Pulmonaire officinale (Pulmonaria officinalis) utilisée pour le traitement des affections respiratoires.
  • Hepatica nobilis, l'hépatique à trois lobes : utilisée pour le traitement des affections du foie, en raison des feuilles au-dessous rougeâtre, à trois lobes, comme cet organe.
  • Sagittaria sagittifolia, la sagittaire, était utilisée pour guérir les plaies occasionnées par les flèches.
  • Echium vulgare, la vipérine commune, était réputée guérir les morsures de serpent, ses graines ayant quelque ressemblance avec la tête d'une vipère[14].

Pour la couleur :

  • Sanguisorba officinalis, la pimprenelle. On pensait que sa couleur rouge était due à sa capacité d'absorber le sang, d'où son nom. Elle aurait des propriétés hémostatiques.
  • Chelidonium majus, la chélidoine : utilisée dans le traitement des ictères, à cause de la couleur de son latex. La plante présente bien des propriétés thérapeutiques, mais est également toxique.
  • Centaurea cyanus, le bleuet, par le bleu céleste de ses fleurs, pour traiter les affections oculaires.
  • Toute racine rouge est susceptible d'être utilisée contre les « maladies du sang  », les hémorroïdes, etc. comme celle de la ficaire qui évoque des veines hypertrophiées, ou celle de la ratanhia[15].

Il existerait un mythe universel des plantes à latex, réputées pour favoriser le lait, le sperme, la fertilité... et lutter contre tous les écoulements purulents. Il en est de même pour les plantes à résine censées favoriser la cicatrisation. Les plantes pubescentes (à feuille ou tige garnie de poils) étaient recommandées pour traiter la calvitie. Les lamiaceæ sont proposées contre la fièvre quarte (une forme de paludisme), car leur tige est à section carrée[15].

Les Orchis, et tout particulièrement l'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) étaient évoqués lors d'épisodes d'orchites, en raison de l'aspect des deux tubercules, rappelant des testicules. De nombreuses plantes « phalliques  » ont pu avoir une réputation aphrodisiaque, comme le saucissonnier en Afrique ou l'asperge en Europe[15].

Au XVIIIe siècle le pasteur Edward Stone fait le raisonnement suivant : le saule blanc, qui pousse dans les prairies inondées et les marécages doit guérir les fièvres et les rhumatismes provoqués par l'humidité. Il extrait de l’écorce du saule (déjà connue depuis l'antiquité) une poudre blanche, d'où sera isolée plus tard l'acide salicylique, précurseur de l’aspirine.

D'autres plantes sont censées traiter tous les maux, notamment les racines vaguement anthropomorphes, comme celles de la mandragore en Europe et du ginseng en Extrême-Orient.

Un missionnaire jésuite en Amérique du Sud, Nicolas Monardes (1569-1574), découvre la Passiflore (fleur de la passion). Il s'en sert pour représenter la Passion du Christ[16] auprès des indigènes : les filaments représentent la couronne d’épines, l'ovaire évoque l'éponge trempée dans du vinaigre au bout d'une tige, les sépales et pétales honorent les 10 apôtres restés fidèles, le pistil représente les 3 clous qui ont servi à crucifier Jésus, les étamines représentent les 5 plaies du Christ, les stigmates évoquent la croix. Ainsi la passiflore a eu une valeur de panacée durant plus d'un siècle. Au XXe siècle, on lui accorde une valeur sédative et analgésique[17].

Critiques

Les feuilles tachetées de la pulmonaire évoquaient la forme des alvéoles pulmonaires pour les anciens, qui l'utilisaient comme traitement des pathologies respiratoires.

La théorie des signatures a été diversement jugée selon les périodes. D'abord comme un système ridicule et naïf, une manifestation de sottises obscurantistes, contre lesquels la Raison, puis les sciences biologiques et physico-chimiques ont dû se construire. Ce jugement est dominant au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle[18].

Durant le XXe siècle, un nouveau courant apparait où la théorie des signatures et les mentalités occultes ou magiques sont vues comme une étape nécessaire et préparatoire, une sorte de passage obligé, vers la rationalité moderne. Il s'agit alors d'en montrer l'apport positif, ce en quoi la théorie des signatures peut être vraie et utile d'un point de vue contemporain.

Vers la fin du XXe siècle, les points de vue précédents sont jugés plus ou moins anachroniques ou anhistoriques (critique d'une histoire des sciences destinée à porter un message pédagogique). La théorie des signatures et les savoirs médiévaux ou de la Renaissance sont étudiés pour eux-mêmes, dans leur contexte culturel et historique (histoire des sciences confrontée à l'ethnologie).

Pour ce dernier courant, la distinction science/magie ou rationnel/irrationnel est une distinction moderne, guère pertinente pour cette période qui était porteuse d'une double tradition contradictoire. Des modes de pensée, incompatibles d'un point de vue moderne, pouvaient coexister, non seulement dans la société, mais aussi dans l'esprit de chaque savant de l'époque. Ce qu'on appelle raison n'était pas la propriété exclusive d'un groupe ou d'un individu[19].

Analyses

La place et le rôle de la théorie des signatures est aussi diversement appréciée, notamment dans le domaine de la théorie de la connaissance.

Priorité empirique

L'approche communément admise est celle de la priorité de l'expérience empirique. La connaissance des plantes aurait été acquise par des siècles, ou des millénaires, d'expériences alimentaires et sensorielles (odorat, goût, vécu corporel après ingestion...). De là viendrait l'idée d'un médicament d'autant plus efficace qu'il est désagréable, et la bonne réputation des plantes amères et astringentes[20]

La théorie des signatures serait alors une justification a posteriori, une opération mentale ou un jeu de l'esprit. Une analogie arbitraire est présentée comme un principe d'explication de type magique. Ces analogies peuvent varier pour une même plante : par exemple la pulmonaire peut être présentée par ses feuilles tachetées évoquant des crachats[6], ou des alvéoles pulmonaires[21], ce qui permet de dater historiquement une analogie. La signature serait ainsi un moyen mnémotechnique au sein d'un savoir encyclopédique médiéval fait d'accumulations mal ordonnées, favorisant la conservation et la transmission du savoir dans ces sociétés à traditions orales[22],[23]. La signature aurait été ainsi pendant des siècles un moyen pour « reconnaître la plante active et donc de se la procurer, en limitant au maximum les risques d'erreur »; notamment par rapport aux plantes toxiques[24].

De l'hypothèse à l'inconscient

D'autres considèrent que la priorité de expérience empirique ne va pas de soi[25]. La signature aurait pu agir comme une « hypothèse de travail ou à vérifier », les expériences retenues n'étant que les réussites renforçant le principe de signature[15], même si ce dernier s'avère bien souvent erroné ou sans valeur. La théorie des signatures serait ici une démarche a priori.

Cette démarche peut aussi mettre en jeu l'inconscient qui serait présent dans toute perception humaine. Les remèdes dits « absurdes » du Moyen Âge procèdent d'une tradition savante ancienne, mais aussi de métaphores rarement explicitées, souvent inconscientes[26]. Le psychisme humain conduisant à donner un sens à des coïncidences, notamment lors des reconnaissances des formes, les signatures seraient la manifestation d'un inconscient collectif selon l'approche de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung.

Approche linguistique

Portrait de l'Empereur Rodolphe II par Giuseppe Arcimboldo (1591), l'artiste a inversé la théorie des signatures, l'homme et le végétal se reflètent en jeu de miroirs.

De la magie

L'un des grands débats de la Renaissance est celui de la relation entre langage et réalité, entre la tradition d'Aristote où le mot est le signe arbitraire de la chose, et celle de Plotin où le mot exprime et possède l'essence et la puissance de la chose. En termes linguistique cela se traduit par la distinction, ou la confusion, entre signifié et signifiant. Dans la tradition occulte et magique, cette distinction n'existe pas, les mots sont traités comme équivalents aux choses, et peuvent même les remplacer[27].

Le nom est efficace par lui-même, ainsi la pierre appelée hématite dit elle-même qu'elle est efficace contre les hémorragies, par son etymon. L'étymologie peut être réelle ou imaginaire (par analogie de syllabes), elle n'en est pas moins toujours démonstrative[8].

Par la théorie des signatures, jointe à l'idée de correspondance par les semblables, Paracelse réalise une fusion cosmique. Le monde n'est pas seulement une « signature » de Dieu, l'homme porte en lui une signature qui lui permet d'accéder à la révélation de toutes les autres[28]. Là où les logiciens voient un principe d'analogie, les paracelsiens voient un principe d'identité dans un jeu de miroir sans fin. De là, le simili similibus curantur ou guérison par les semblables[29]. Ce principe d'identité occulte sera critiqué, entre autres par Francis Bacon, et finalement rejeté du monde universitaire vers la fin du XVIIe siècle[27].

À la nomenclature

Au début du XVIIIe siècle, les cultures, le bois et la forêt dominent toujours l'économie, la vie des métiers et des ateliers. Les navires qui partent d'Europe reviennent moins chargés d'or que d'arbres, de plantes, d'aromates et de graines[30]. Dans la profusion des descriptions et dénominations, un nouveau langage s'avère nécessaire. Il faut des terminologies nouvelles qui mettent fin au chaos des apparences trompeuses et périphrases confuses : « queue-de-renard », « herbe du diable », « pied-d'alouette », « sabot de Vénus », « barbe de Jupiter », « dent-de-lion »[31]...

« La nature nous déborde. Nous sommes fascinés par l'orgie des formes et la débauche des couleurs. C'est le langage qui nous sauvera de cette submersion. Avec et par lui, il faut trier : conserver et inscrire le fondamental, auquel le reste est subordonné[13] ».

Le système de Linné, se basant sur le système sexuel (nombre, proportion et situation des étamines par rapport au pistil) l'emporte sur tous les autres systèmes de classement. Linné fonde non seulement un dictionnaire, mais aussi une grammaire de la botanique, susceptible de rendre compte de toutes les espèces connues et inconnues, en deux mots latins de moins de 12 lettres chacun, accordés à la voix et à l'oreille (pas d'accumulation de consonnes). Ce n'est plus la magie, mais la logique d'une « algèbre florale » qui coïncide avec les végétaux[32]. Au milieu du XIXe siècle, le but semble atteint :

« Le botaniste sait, à la simple vue d'une feuille ou d'un fruit, déduire l'ensemble de l'arbre ou du végétal. Il ira plus loin. Avec quelques pétales, il déroulera l'univers en entier, parce que la géobotanique l'a informé que la plante implique un sol, un climat, une région, un milieu (...) La science n'est pas la magie, mais elle sait faire ce que l'autre revendique : le diagnostic prédit l'avenir. Elle énonce aussi " l'en deçà " qui n'est pas encore visible[33] ».

Toutefois, le succès de Linné reste limité à une nature comprise comme un ensemble d'espèces fixes. L'arrivée du Darwinisme, suivi de l'évolution biologique renouvelle entièrement le problème.

Postérité


Si la théorie des signatures, dans sa forme originale, a disparu du monde savant, elle reste présente dans la société et la culture.

Elle est encore mentionnée par des courants de médecine naturelle utilisant des plantes médicinales ou autres produits. Elle laisse des traces dans la symbolique des couleurs, des goûts, et des odeurs, que ce soit dans l'art floral, la grande cuisine, la dégustation des vins, ou la caractérisation des parfums.

En médecine même, le médicament placebo a fait l'objet d'études sur ses caractéristiques physiques. Un conditionnement exceptionnellement grand impressionne par sa taille, et exceptionnellement petit par sa puissance présumée. Pour les couleurs, le bleu clair est préférable pour les tranquillisants, le rouge ou jaune vif pour les stimulants, le marron pour les laxatifs, etc.[34].

Des courants écologiques actualisent les correspondances entre l'humain et le végétal : avec des auteurs comme Jean-Marie Pelt, ceux de l'hypothèse Gaïa, ceux posant les problèmes de biodiversité, etc.

Un courant « spiritualiste » d'observation des phénomènes a persisté jusqu'à nos jours, selon lequel la vision que nous avons du monde nous permet d'entrevoir sa nature essentielle. Un représentant récent de cette tendance est l'écrivain allemand Ernst Jünger.

Elle est aussi présente dans le monde de la communication, des signes, et de la publicité. Le traité Phytognomonica (1588) de della Porta, considéré comme un « paroxysme caricatural » de la théorie des signatures[11], a été aussi vu comme « le premier ouvrage de publicité par l'image »[35]. Une discipline comme la sémiotique fait de l'image (par ressemblance ou analogie) un type ou un fait de discours[36].

Un exemple fameux de campagne publicitaire fut celle de la Renault R14, le véhicule s'inscrivant dans l'image d'une poire, censée associer l'élégance aérodynamique avec la succulence d'une poire. Ce fut un échec commercial[37].

Dans le domaine artistique, des courants comme le surréalisme cherchent une autre réalité, par le biais d'associations énigmatiques, comme chez Magritte, posant à nouveau le problème des rapports de ce qui est visible et de ce qui est caché (occulte).

Littérature

Bibliographie

Textes historiques

  • Jean-Baptiste Porta, Phytognomonica, 1560 (lire en ligne).
  • F.V. Mérat & A.J. De Lens, Dictionnaire universel de matière médicale et de thérapeutique générale ; contenant l'indication, la description et l'emploi de tous les médicaments connus dans les diverses parties du globe, ed. J-B. Baillière, Méquignon-Mauvis, Paris, 1831 (lire en ligne).

Études

Notes et références

  1. Guy Ducourthial, Flore médicale des signatures : XVIe – XVIIe siècles, L'Harmattan, , 670 p. (lire en ligne)
  2. a et b S.H. Aufrère, Encyclopédie religieuse de l'Univers végétal, vol. 1 : Croyances phytoreligieuses de l'Egypte ancienne, Montpellier, Université Paul Valéry - Montpellier III, , 560 p. (ISBN 2-84269-310-8), p. 31-33.
  3. René Berthelot, La pensée de l'Asie et l'astrobiologie, Payot, coll. « Aux confins de la science », , p. 8.
    reproduction fac-similé de l'édition de 1938.
  4. A. Dauzat, Nouveau dictionnaire étymologique, Larousse, , p. 21.
  5. Alain Touwaide (trad. de l'italien), Stratégies thérapeutiques : les médicaments, Paris, Seuil, , 382 p. (ISBN 2-02-022138-1), p. 231-233.
    dans Histoire de la pensée médicale en Occident, vol.1, Antiquité et Moyen Âge, M.D. Grmek (dir.).
  6. a b et c M-J. Imbault-Huart, La médecine au Moyen Âge, éditions de la Porte Verte - Bibliothèque Nationale, , p. 129-130.
  7. Il s'agit peut-être d’Hermodactylus, ou d'une espèce non identifiée de colchique
  8. a et b V. Gontero-Lauze, Les Pierres du Moyen Âge, Anthologie des lapidaires médiévaux, Paris, Les Belles Lettres, , 222 p. (ISBN 978-2-251-44594-6), p. 10-11.
  9. a et b (en) Allen G. Debus, The French Paracelsians : the chemical challenge to medical and scientific tradition in early modern France, Cambridge/New York/Port Chester etc., Cambridge University Press, , 247 p. (ISBN 0-521-40049-X), p. 5-12.
  10. Allen G. Debus (trad. de l'italien), La médecine chimique, Paris, Seuil, , 376 p. (ISBN 978-2-02-115707-9), p. 43-44.
    dans Histoire de la pensée médicale en Occident, vol.2, De la Renaissance aux Lumières, M.D. Gmek
  11. a et b Georges J.-Aillaud, Les plantes aromatiques et médicinales, Association Méditerranéenne de Diffusion des Sciences et des Techniques, , p. 30-31.
    Catalogue de l'exposition « Plantes aromatiques et médicinales en Provence ».
  12. Il s'agit d'un passage des Facéties : diatribe du Docteur Akakia (1752-1753) « Hippocrate, Boerhaave, Chirac et Senac n’auraient jamais certainement deviné, en voyant l’arbre du quinquina, qu’il doit guérir la fièvre, ni en voyant la rhubarbe, qu’elle doit purger, ni en voyant des pavots, qu’ils doivent assoupir ».
  13. a et b F. Dagognet, Le catalogue de la vie, PUF, coll. « Galien », , chap. 1 (« Botanique et linguistique »), p. 20-22 et 58-60..
  14. Dictionnaire des Sciences Médicales, t. 58, Panckoucke, (lire en ligne), p. 169.
    article Vipérine
  15. a b c et d Pierre Delaveau, Histoire et renouveau des plantes médicinales, Paris, Albin Michel, coll. « Sciences d'Aujourd'hui », , 353 p. (ISBN 2-226-01629-5), p. 30-33..
  16. Dictionnaire des Sciences Médicales, t. 39, Panckoucke, (lire en ligne), p. 410
    article Passiflorées
  17. Thésaurus - Index, Encyclopaedia Universalis, , p. 2248.
    article Passiflore
  18. Par exemple, selon Guyenot « Tout cela est extrêmement enfantin et marque un véritable recul sur les travaux extrêmement sérieux des botanistes de la même époque » Les sciences de la vie aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, l'idée d'évolution, p. 15, Albin Michel, 1957.
  19. (en) Bryan Vickers, Occult & Scientific Mentalities in the Renaissance, Cambridge, Cambridge University Press, , 408 p. (ISBN 0-521-25879-0), p. 14-17 et 30-34..
  20. Delaveau 1982, p. 24.
  21. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolites, éditions Quæ, , p. 101.
  22. (en) Bradley C. Bennett, « Doctrine of Signatures: An explanation of medicinal plant discovery or Dissemination of knowledge? », Economic Botany, vol. 61, no 3,‎ , p. 246–255 (DOI 10.1663/0013-0001(2007)61[246:DOSAEO]2.0.CO;2).
  23. (en) Ulysses Paulino Albuquerque, Patrícia Muniz De Medeiros, Alejandro Casas, Evolutionary Ethnobiology, Springer, , p. 159.
  24. Jean-Marie Pelt, Drogue et plantes magiques, Horizons de France, , p. 43.
  25. M.C. Pouchelle, Corps et chirurgie à l'apogée du Moyen Âge, savoir et imaginaire du corps chez Henri de Mondeville, Flammarion, (ISBN 978-2-08-211139-3), p. 303 note 97.
  26. Pouchelle 1983, p. 304.
  27. a et b Vickers 1984, chap. 3, Analogy versus identity : the rejection of occult symbolism, 1580-1680., p. 95-97 et 106-107.
  28. Alexandre Koyré, Paracelse : (1493-1541), Allia, , 97 p. (ISBN 978-2-911188-35-0, lire en ligne), p. 56-57.
  29. Le simili similibus curantur est souvent cité et compris dans le contexte homéopathique. Selon Alexandre Koyré, le sens original dans le contexte paracelsien est : « comment connaître quelque chose dont on serait complètement et parfaitement étranger ? (...) Pas de connaissance sans sympathie, et pas de sympathie sans similitude. C'est le semblable qui connait son semblable ; c'est par ce qui est en nous que nous pouvons connaitre ce qui est semblable en dehors de nous. » (Koyré, Paracelse, 1997, p. 25).
  30. Dagognet 1970, p. 17-19.
  31. Dagognet 1970, p. 27.
  32. Dagognet 1970, p. 39-41.
  33. Dagognet 1970, p. 176.
  34. B. Lachaux et P. Lemoine, Placebo, un médicament qui cherche la vérité, Auckland/Bogota/Paris, Medsi / McGraw-Hill, , 147 p. (ISBN 2-86439-169-4), p. 40.
  35. F. Ghozland, Pub & Pilules, Histoires et communication du médicament, Toulouse, Milan, , 183 p. (ISBN 2-86726-309-3), p. 178.
  36. D. Bougnoux, Sciences de l'information et de la communication, Paris, Larousse, coll. « Textes essentiels », , 808 p. (ISBN 2-03-741010-7), p. 163-168.
  37. « La poire de discorde », sur fastncurious.fr, 2012. (consulté le )

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Untuk kompetisi tahun ini, lihat L-Men of The Year 2023. The New L-Men of The YearThe New L-Men of The YearTanggal pendirian2004; 20 tahun lalu (2004)TipeKontes priaKantor pusatJakarta, IndonesiaJumlah anggota Mister WorldMister SupranationalMister InternationalBahasa resmi Bahasa IndonesiaOrganisasi indukNutrifood IndonesiaSitus webhttp://www.l-men.com The New L-Men of The Year (atau lebih dulu dikenal sebagai L-Men of The Year, disingkat LoTY) adalah kontes pria yang diadakan oleh Nutr...

 

 

Modern FamilyGenre Sitcom mockumentary Pembuat Christopher Lloyd Steven Levitan Pemeran Ed O'Neill Sofía Vergara Julie Bowen Ty Burrell Jesse Tyler Ferguson Eric Stonestreet Sarah Hyland Ariel Winter Nolan Gould Rico Rodriguez Aubrey Anderson-Emmons Jeremy Maguire Reid Ewing Penggubah lagu temaGabriel MannPenata musik Gabriel Mann Daniel Licht (episode pilot) Negara asalUnited StatesBahasa asliEnglishJmlh. musim11Jmlh. episode250 (+1 special)ProduksiProduser eksekutif Steven Levitan C...

Untuk serial televisi, lihat Carabinieri (serial TV). Arm of Carabineers Arma dei CarabinieriSimbol heraldik CarabinieriAktif13 Juli 1814Negara Kerajaan Sardinia Kerajaan Italia Republik Sosial Italia ItaliaTipe unitGendarmerie (carabiniers)PeranPolisi militer dan pakar umum dalam pelayanan permanen dari keamanan publik; angkatan bersenjataJumlah personel109,499 anggota bersenjataBagian dariKementerian PertahananMarkasRoma, ItaliaMotoNei Secoli Fedele(Kepercayaan sepanjang berabad-abad)H...

 

 

Welsh footballer and manager For other people named John Charles, see John Charles (disambiguation). John CharlesCBE Charles with Wales in 1954Personal informationFull name William John CharlesDate of birth (1931-12-27)27 December 1931[1]Place of birth Swansea, WalesDate of death 21 February 2004(2004-02-21) (aged 72)Place of death Wakefield, EnglandHeight 6 ft 2 in (1.88 m)Position(s) Centre-forward, centre-backYouth career1946–1948 Swansea Town1948–1949 Leeds...

 

 

Government ministry of Thailand This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Ministry of Interior Thailand – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (January 2017) (Learn how and when to remove this message) Ministry of InteriorกระทรวงมหาดไทยSeal of Rajasiha [...

Julian Glover nel 2014 Julian Glover (Londra, 27 marzo 1935) è un attore britannico. Indice 1 Biografia 2 Filmografia parziale 2.1 Cinema 2.2 Televisione 3 Doppiatori italiani 4 Altri progetti 5 Collegamenti esterni Biografia Nella sua lunga carriera Glover ha preso parte a diversi film di successo. Compare in L'Impero colpisce ancora (1980), nel ruolo del generale imperiale Maximilian Veers. È stato uno dei tanti villain antagonisti di James Bond in Solo per i tuoi occhi (1981), dove inter...

 

 

British racing driver (1914–1958) For other people named Peter Whitehead, see Peter Whitehead (disambiguation). Peter WhiteheadNationality BritishBornPeter Nield Whitehead(1914-11-12)12 November 1914Menston, Yorkshire, EnglandDied21 September 1958(1958-09-21) (aged 43)Lasalle, FranceFormula One World Championship careerActive years1950–1954TeamsFerrari, (incl. non-works)non-works Alta and CooperEntries12 (10 starts)Championships0Wins0Podiums1Career points4Pole positions0Fastest ...

 

 

South Korean rapperIn this Korean name, the family name is Kim. CheetahBackground informationBirth nameKim Eun-youngBorn (1990-05-25) May 25, 1990 (age 33)Busan, South KoreaGenresKorean hip hopOccupation(s)RapperYears active2010–presentLabelsMLDKorean nameHangul치타Revised RomanizationChitaMcCune–ReischauerCh'it'aBirth nameHangul김은영Revised RomanizationGim Eun-yeongMcCune–ReischauerKim Ŭnyŏng Musical artist Kim Eun-young (Korean: 김은영; born May 25, 1990), kno...

本條目存在以下問題,請協助改善本條目或在討論頁針對議題發表看法。 此條目需要編修,以確保文法、用詞、语气、格式、標點等使用恰当。 (2013年8月6日)請按照校對指引,幫助编辑這個條目。(幫助、討論) 此條目剧情、虛構用語或人物介紹过长过细,需清理无关故事主轴的细节、用語和角色介紹。 (2020年10月6日)劇情、用語和人物介紹都只是用於了解故事主軸,輔助�...

 

 

Campionato Austriaco 2003Österreichischer Meister 2003 Competizione Campionato austriaco Sport hockey su pista Edizione 12ª Organizzatore ORS Luogo  Austria Partecipanti 4 Formula girone unico all'italiana Sito web ORS Risultati Vincitore  Dornbirn(3º titolo) Retrocessioni - Statistiche Incontri disputati 12 Cronologia della competizione 2002 2004 Manuale Il Campionato Austriaco 2003 è stata la 12ª edizione dell'omonimo torneo riservato alle squadre di hockey su pista aus...

 

 

Einfahrtsgebäude des KZ Auschwitz-Birkenau; Ansicht von innerhalb des Geländes (2004) Vernichtungslager (Polen) Auschwitz-Birkenau Stammlager Monowitz Majdanek Treblinka Sobibor Kulmhof Belzec Vernichtungslager auf dem Gebiet des heutigen Polen Vernichtungslager (Belarus) Bronnaja Gora Maly Trostinez Vernichtungslager auf dem Gebiet des heutigen Belarus Vernichtungslager, auch Todeslager oder umgangssprachlich emphatisch Todesfabriken genannt, werden eine Reihe von besonderen Konzentrations...

Divinity school at Harvard University in Cambridge, Massachusetts Harvard Divinity SchoolCoat of armsTypePrivate nonprofit divinity schoolEstablished1816Parent institutionHarvard UniversityAffiliationBoston Theological Interreligious ConsortiumDeanMarla F. Frederick[1]Academic staff131[2]Students377[2]Doctoral students108[2]LocationCambridge, Massachusetts, United States42°22′48″N 71°06′47″W / 42.38006°N 71.11298°W / 42.38006...

 

 

This template does not require a rating on Wikipedia's content assessment scale.It is of interest to the following WikiProjects:Stub sorting This template is maintained by WikiProject Stub sorting, an attempt to bring some sort of order to Wikipedia. If you would like to participate, you can choose to improve/expand the articles containing this stub notice, or visit the project page, where you can join the project and see a list of open tasks.Stub sortingWikipedia:WikiProject Stub sortingTemp...

 

 

Questa voce sull'argomento centri abitati della Pomerania Occidentale è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Goleniówcomune LocalizzazioneStato Polonia Voivodato Pomerania Occidentale Distretto Goleniów AmministrazioneSindacoRobert Krupowicz (Indipendente sostenuto da PiS) TerritorioCoordinate53°33′38.16″N 14°50′17.52″E53°33′38.16″N, 14°50′17.52″E (Goleniów) Superficie443,06 km² Abitanti35 747&...

A Republikanska futbolna grupa 1968-1969 Competizione A Profesionalna Futbolna Grupa Sport Calcio Edizione 45ª Organizzatore BFS Luogo  Bulgaria Partecipanti 16 Risultati Vincitore  CSKA Sofia(14º titolo) Promozioni  Dunav Ruse Marek Dupnica Retrocessioni  Dobrudža Lokomotiv Sofia Statistiche Miglior marcatore Petăr Žekov (36) Incontri disputati 240 Gol segnati 713 (2,97 per incontro) Cronologia della competizione 1967-1968 1969-1970 Manuale La A ...

 

 

Questa voce o sezione sugli argomenti battaglie e storia d'Italia non cita le fonti necessarie o quelle presenti sono insufficienti. Puoi migliorare questa voce aggiungendo citazioni da fonti attendibili secondo le linee guida sull'uso delle fonti. Segui i suggerimenti dei progetti di riferimento 1, 2. Battaglia di Ceresoleparte della guerra d'Italia del 1542-1546Movimenti prima della battaglia: avanzata da Asti delle truppe imperiali in rosso e in blu le truppe del conte di Enghiend pr...

 

 

Species of bat Lesser horseshoe bat In France Conservation status Least Concern  (IUCN 3.1)[1] Scientific classification Domain: Eukaryota Kingdom: Animalia Phylum: Chordata Class: Mammalia Order: Chiroptera Family: Rhinolophidae Genus: Rhinolophus Species: R. hipposideros Binomial name Rhinolophus hipposideros(Bechstein, 1800) Lesser horseshoe bat range Lesser horseshoe bat in flight The lesser horseshoe bat (Rhinolophus hipposideros) is a type of small European and North A...

Japanese ski jumper Kaori Iwabuchi岩渕 香里Iwabuchi in Hinzenbach, 2014Country JapanBorn (1993-04-28) 28 April 1993 (age 31)Ueda, Nagano Prefecture, JapanSki clubKitano Construction Corp.World Cup careerSeasons2012–2022Starts144 Medal record Women's ski jumping Junior World Championships Erzurum 2012 Team NH Updated on 12 February 2024. Kaori Iwabuchi (岩渕 香里, Iwabuchi Kaori, born 28 April 1993) is a Japanese ski jumper.[1] She has competed at World Cup lev...

 

 

Multi-sport event in Hiroshima, Japan XII Asian GamesHost cityHiroshima, JapanMottoAsian HarmonyNations42Athletes6,828Events337 in 34 sportsOpening2 October 1994Closing16 October 1994Opened byAkihitoEmperor of JapanClosed byAhmad Al-Fahad Al-SabahPresident of the Olympic Council of AsiaAthlete's OathRyohei KobaTorch lighterAki IchijoYasunori UchitomiMain venueHiroshima Park Main StadiumSummer← Beijing 1990Bangkok 1998 →Winter← Sapporo 1990Harbin 1996 U...