Teresa Milanollo, née le à Savillan dans le Piémont et morte le à Paris, est une violoniste et compositriceitalienne. Elle formait un duo célèbre, à la renommée européenne, avec sa sœur Maria-Margherita, de cinq ans sa cadette, elle aussi violoniste, morte jeune.
Biographie
Début et premiers succès
Domenica Maria Teresa Milanollo est la fille d’un fabricant de machine à tisser la soie.
C’est après avoir entendu un violon lors d’une messe, le , que la petite Teresa réclama avec insistance d’apprendre à jouer de cet instrument. Enfant prodige, elle est confiée à Giovanni Ferrera puis, à Turin, à Gebbaro et Giovanni Morra, musiciens de la Chapelle du Roi Charles-Albert. Elle fait ses débuts en 1836, à Mondovi près de Turin. Les remarquables dons de Teresa décident la famille à partir pour Paris, ville musicale par excellence. À Marseille, Teresa donne son premier concert triomphal en France. À Paris, elle suit l’enseignement de Charles Philippe Lafont qui l’encourage à entreprendre des tournées en Belgique, en Hollande et en Angleterre (1836-1837). De retour en France, en 1838, elle se produit dans le Nord de la France, avec sa sœur Maria-Margherita (1832-1848), sa cadette, à qui elle a enseigné le violon. En 1841, elle suit l’enseignement de François-Antoine Habeneck ; puis à Bruxelles, celui de Charles-Auguste de Bériot. Elle est donc héritière de l’école franco-belge de violon.
Un succès européen
Les deux sœurs font des tournées triomphales de concerts dans toute l'Europe jusqu’en 1848 : en France, Italie, Belgique, Hollande, Allemagne, Autriche, Suisse, Angleterre. La mort de Maria-Margherita emportée par la tuberculose le , interrompt leur collaboration artistique. Teresa très éprouvée, se réfugie dans la propriété acquise par son père en 1847 à Malzéville, près de Nancy. Après une interruption, en 1849, elle recommence à donner à des concerts, avec un succès toujours aussi constant.
C’est lors d’un concert donné à Strasbourg, le , qu’elle joue pour la première fois une Fantaisie de sa composition. Elle a publié des œuvres de plusieurs genres : Grande fantaisie élégiaque pour violon et piano, op.1 ; Ave Maria, chœur à 4 voix d’homme, op.2 ; Le baptême, extase, op.3 ; une transcription pour violon et piano de l’Ave Maria de Schubert, op.4 ; Variations humoristiques sur l’air de Malbrough, violon et piano ou quatuor, op. 5 ; Variations humoristiques sur le Rheinweinland d’André, op. 6 ; Lamento, morceau de salon pour violon, op.7 ; Impromptu pour violon, op.8 ; Litanies de la Ste Vierge en collaboration avec Théodore Parmentier.
Mariage et fin de carrière publique
La carrière de violoniste de Teresa Milanollo prend fin avec le concert du qu’elle donne la veille de son mariage avec le capitaine du génie d'origine alsacienne Joseph Charles Théodore Parmentier (1821, Barr-1910, Paris), à Malzéville. Elle l’avait rencontré lors des concerts qu’elle avait donnés en 1851 à Strasbourg. Théodore Parmentier, qui terminera général de division, possédait une personnalité hors du commun[1] : militaire, savant, poète, il était aussi un excellent musicien, compositeur et critique musical de la Revue et gazette musicale de Paris. Avec sa complicité, Teresa continue à jouer pour le cercle de leur connaissances et donne des concerts pour des œuvres de bienfaisance[2],[3],[4].
Teresa Milanollo décède le à Paris. Elle repose au cimetière du Père-Lachaise, dans le caveau Milanollo, aux côtés de sa sœur[5],[6] et de son époux mort en 1910.
↑Le Messager d'Alsace-Lorraine, 1910, 7 mai, p. 145-147, 8 mai.
↑François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. Tome 6. Paris, Firmin-Didot, 1875, p. 139-141. Supplément et complément publiés sous la dir. de Arthur Pougin, tome 2, Paris, Firmin-Didot, 1880, p.221.
↑« Thérèsa Milanollo ». In : Journal d’Alsace. Annales littéraires et artistiques, 1904, 5 novembre, p. 2..
↑The New Grove Dictionary of Women Composers, ed. by Julie Anne Sadie, Rhian Samuel. New York, W.W. Norton, 1994, p. 327.
↑Théophile Astrié, Guide dans les cimetières de Paris, (lire en ligne), p. 121