La colline est appelée Taumatawhakatangihangakoauauotamateaturipukakapikimaungahoronukupokaiwhenuakitanatahu[3],[4],[1] en maori de Nouvelle-Zélande ce qui signifie en français « Le sommet où Tamatea, l'homme aux gros genoux, qui dévalait, avalait et grimpait des montagnes, le marcheur invétéré, joua de sa flûte à un être cher »[5].
D'autres variantes existent comme Taumatawhakatangihangakoauauotamateapokaiwhenuakitanatahu[6], Taumata-whakatangihanga-kōauau-o-tamatea-turi-pūkaka-piki-maunga-horonuku-pōkai-whenua-ki-tānatahu[5], Taumata-whakatangihanga-kōauau-a-Tamatea-pōkai-whenua-ki-tana-tahu[7] ou une version plus longue, Taumata-whakatangihanga-koauau-o-Tamatea-haumai-tawhiti-ure-haea-turi-pukaka-piki-maunga-horo-nuku-pokai-whenua-ki-tana-tahu, qui signifie en français « La colline de la flûte jouée par Tamatea - qui explosa çà et là de très loin, a un pénis circoncis, érafla ses genoux en grimpant des montagnes, tomba à terre et encercla la terre - pour son être cher »[8]. Le nom de la colline est souvent raccourci en Taumata ou Taumata Hill afin de faciliter la conversation[9],[10].
Il est enregistré dans le livre Guinness des records, sous l'orthographe Taumatawhakatangihangakoauauotamateaturipukakapikimaungahoronukupokaiwhenuakitanatahu, soit 85 lettres, en tant que nom de lieu dans un système alphabétique latin le plus long au monde[11],[12],[13]. Le seul autre prétendant à ce titre est le nom complet de Bangkok, la capitale thaïlandaise, dont la transcription dans l'alphabet latin compte 163 caractères[14].
Ce toponyme a été créé par la tribu maori des Ngati Kere qui vivent dans la région[15]. Son étymologie repose sur une légende maori où Tamatea a pris part à la bataille de Matanui en compagnie de son frère contre la tribu des Ngati-Hine[9],[4],[3],[15]. Mais au cours des affrontements, ce frère a été tué et Tamatea, profondément affecté, a joué chaque matin pendant plusieurs jours une complainte au kōauau, une flûtemaori, sur les lieux du combat, à l'emplacement de la colline[9],[4],[3],[15]. Tamatea est un chef maori et l'ancêtre de nombreuses familles de Porangahau[4]. Cette filiation est toutefois incertaine puisque deux tribus, les Ngati Kahungunu et les Rangitāne, prétendent être ses descendants[16]. Le toponyme maori de la colline est un cas de taunaha whenua où un lieu est nommé par un chef ancestral selon un évènement de sa vie[17]. Ce genre de toponyme est caractérisé par l'incorporation de noms de personnes ce qui permet une légitimation des revendications territoriales d'une tribu[17].
Elle fait partie d'un ensemble de collines alignées entre les villes de Wimbledon au sud et Porangahau au nord, orienté nord-nord-est—sud-sud-ouest et parallèle à la chaîne Puketoi située à l'ouest[18],[2]. Cette chaîne de collines s'est formée par le jeu d'une des nombreuses failles qui parcourent la moitié orientale de l'île du Nord[19]. Cette faille passe à l'aplomb de la colline qui est constituée de grès, de marnes et de schistes datant du Crétacé[19].
Culminant à 305 mètres d'altitude[1], la colline est divisée en deux terrains privés[9], un au nord et l'autre au sud et dont la démarcation suit la ligne de crête[3],[2]. Ses pentes sont recouvertes de broussailles et de pâturages clos où paissent du bétail dont des moutons[4] et des bovins[20]. Ses bassins versants alimentent deux ruisseaux, un partant vers le nord et l'autre vers le sud, qui se jettent dans la rivière Porangahau au nord[2].
Son climat est le climat régional de la côte sud-est de l'île du Nord de type tempéré[21]. Il est caractérisé par des températures moyennes variant de 12 à 14 °C l'hiver et de 23 à 25 °C l'été, des précipitations venant généralement du sud et de l'est en hiver et atteignant 800 à 1 000 millimètres par an, des vents venant principalement de l'ouest avec parfois du foehn et un ensoleillement annuel de 2 000 à 2 200 heures[21].
Le sommet de la colline est accessible en trois à quatre heures de marche sur un sentier relativement facile mais non recommandé aux jeunes enfants[4],[3]. De là, le panorama permet d'observer les autres collines de la région ainsi que l'océan Pacifique en direction de l'est[4]. Un service de guide est proposé aux visiteurs[4]. Ces guides les accompagnent jusqu'au sommet de la colline et leur racontent la légende de Tamatea[4].
Un panneau de dix mètres de longueur indique la proximité de la colline[3]. Il est situé au départ de la balade, au bord de la Wimbledon Road, à cinq kilomètres au sud de Porangahau[3],[9], à hauteur du pont Mangamaire qui traverse la rivière du même nom[2].
Le toponyme a par ailleurs eu une valeur pédagogique dans une école primaire d'Auckland, la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, où un devoir donné aux élèves consistait à compter le nombre de lettres présentes dans le nom de la colline[13]. De façon plus anecdotique, la championne de tennis Martina Navrátilová explique avoir appris à prononcer ce mot à l'âge de dix ans et l'avoir utilisé bien plus tard pour remercier la population de Tamaki Makaurau(en) pour leur accueil[28].
Références
↑ ab et c(en) Lonely Planet, The East Coast, 2 p. (lire en ligne), p. 1
↑(en) Ken McGrath et Hugh Young, A review of circumcision in New Zealand, Éditions George C. Denniston, Frederick Mansfield Hodges et Marilyn Fayre Milos, (lire en ligne), p. 130
La version du 13 août 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.