Ce genre a été décrit pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) dans son ouvrage Systema naturae avec pour espèce typeTalpa europaea, la Taupe d'Europe, dont il s'agit du représentant le plus éminent, avec l'une des plus grandes aires de répartition connues, couvrant une grande partie de l'Eurasie. Ses autres représentants se trouvent en majorité dans le bassin méditerranéen ainsi qu'au nord et à l'ouest de l'Asie.
Le genre Talpa, avec quelques autres genres de l'est et du sud-est de l'Asie, se situe dans la tribu des Talpini, qui regroupe essentiellement des représentants fouisseurs. Celle-ci fait elle-même partie de la famille des Talpidae, dont certains membres ne vivent que partiellement sous terre, se déplacent en surface ou sont adaptés à un mode de vie semi-aquatique. Traditionnellement, la famille des Talpidae est classée dans l'ordre des Insectivora, un regroupement qui est progressivement abandonné au XXIe siècle car il s'agissait d'un taxon poubelle dont les membres n'avaient aucun lien de parenté. Elle est actuellement incluse dans l'ordre des Eulipotyphla, aux côtés des musaraignes et des hérissons[1],[2],[3].
Ces groupes se distinguent entre eux par la morphologie de la quatrième vertèbre sacrale. Au sein du clade europaea, la Taupe européenne se différencie par l'absence de membrane recouvrant ses yeux[2],[5].
Le genre Talpa est originaire d'Asie à la fin du Miocène et s'est répandu en Europe au Pliocène. C'est au cours de ces deux périodes que les processus de spéciation ont eu lieu et ils semblent avoir été influencés par les changements des niveaux d'humidité. Les oscillations climatiques du Pléistocène ont probablement provoqué les extinctions et les expansions qui ont abouti au schéma de répartition actuel de la plupart des espèces du genre[6].
↑(en) Kai He, Akio Shinohara, Kristofer M. Helgen, Mark S. Springer, Xue-Long Jiang und Kevin L. Campbell, « Talpid Mole Phylogeny Unites Shrew Moles and Illuminates Overlooked Cryptic Species Diversity. », Molecular Biology and Evolution, vol. 34, no 1, , p. 78–87
↑ ab et cDon E. Wilson, Russell A. Mittermeier et Paolo Cavallini, Handbook of the mammals of the world, vol. 8: Insectivores, Sloths, Colugos, Barcelona, Lynx Edicions, (ISBN978-84-16728-08-4), p. 613–614
↑ a et bSadık Demırtaş, Metin Silsüpür, Jeremy B. Searle, David Bilton & İslam Gündüz, « What should we call the Levant mole? Unravelling the systematics and demography of Talpa levantis Thomas, 1906 sensu lato (Mammalia: Talpidae). », Mammalian Biology, vol. 100, , p. 1–18 (DOI10.1007/s42991-020-00010-4)
↑(en) Violaine Nicolas, Jessica Martínez-Vargas & Jean-Pierre Hugot, « Talpa aquitania sp. nov. (Talpidae, Soricomorpha), a new mole species from SW France and N Spain. », Mammalia, vol. 81, no 6, , p. 641–642 (DOI10.1515/mammalia-2017-0057, lire en ligne)
↑(en) P. Colangelo, A.A. Bannikova, B. Kryštufek et V.S. Lebedev, « Molecular systematics and evolutionary biogeography of the genus Talpa (Soricomorpha: Talpidae) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 55, no 2, , p. 372–380 (DOI10.1016/j.ympev.2010.01.038)