La synthèse d'indole de Leimgruber-Batcho est une série de réactions organiques permettant de produire de l'indole à partir de 2-nitrotoluène (orthonitrotoluène)[1],[2],[3]. Découverte et brevetée en 1976, cette méthode permet de préparer de l'indole et des dérivés substitués avec un bon rendement dans des conditions de synthèse « douces ». Elle est tout particulièrement utilisée dans l'industrie pharmaceutique pour préparer des médicaments dont la structure contient des dérivés indolés.
Cette synthèse a été très utilisée dans l'industrie bien avant que la méthode soit publiée dans la littérature scientifique. La bonne maîtrise d'une méthode de synthèse de l'indole est en effet importante pour l'industrie pharmaceutique, de nombreux dérivés de l'indole étant utilisés comme principe actif dans des médicaments. Cette méthode est devenue une alternative très populaire à la méthode de Fischer, car de nombreux dérivés de l'ortho-nitrotoluène sont disponibles commercialement ou aisés à préparer.
La pyrrolidine réagit avec le diméthylacétal diméthylformamide en éliminant de la diméthylamine (DMA, gaz), ce qui permet de la rendre plus réactive. Le groupement méthyle du nitrotoluène peut être déprotoné, et le carbanion qui en résulte peut attaquer la pyrrolidine activée, ce qui conduit à l'énamine (2) avec une élimination simultanée de méthanol. Cette réaction peut également être mise en œuvre sans pyrrolidine en utilisant de la N,N-diméthylenamine, mais la réaction peut alors être nettement plus lente dans certains cas.
Les énamines intermédiaires sont liés électroniquement aux « oléfines push-pull », ayant un groupe nitro électro-attracteur conjugué à un groupe électro-donneur. Cette conjugaison étendue signifie que ces composés sont souvent d'une couleur rouge intense.
Variantes
Cyclisation réductive du dinitrostyrène
La cyclisation réductive du dinitrostyrène (2) est une autre méthode a prouvé son efficacité quand d'autres méthodes plus communes échouaient[7].
Elle part d'un dérivé de l'orthonitrobenzaldéhyde (ici le 3-méthoxy-2-nitrobenzaldéhyde), dont la fonction aldéhyde est transformé en deux étapes en 2-nitroéthylène, formant un dérivé du dinitrostyrène. Ce dernier est hydrogéné/réduit (dans cet exemple par le dihydrogène catalysé par le palladium sur carbone), et se cyclise en dérivé indolé.
La plupart des méthodes d'hydrogénation standards listé ci-dessus fonctionne pour cette réaction.