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En 1957, le Syndicat intercommunal du lac d'Annecy (SILA) fut créé par huit communes pour sauvegarder le lac d'Annecy menacé par la pollution. Le , le SILA devient le Syndicat mixte du lac d'Annecy. Il réunit à l'heure actuelle (2019), 5 EPCI, représentant 74 communes, soit une population de 260 000 habitants.
Cette démarche de plus de 60 ans est celle d'un visionnaire, qui aujourd'hui, n'a plus le moindre contradicteur, ce qui n'a pas été le cas au début. La qualité du travail et de l'eau sont cités en exemple et le lac d'Annecy est considéré aujourd'hui comme le lac habité le plus pur du monde.[réf. nécessaire]
Carte des EPCI du SILA.
Syndicat intercommunal
Depuis très longtemps, Le lac d'Annecy servait de « tout à l'égout » pour toutes les communes riveraines du lac. Par exemple les commis d'hôtels et de commerces, la nuit venue, entassaient dans les barques de service les poubelles pleines d'ordures de toutes natures (débris de WC, bidets cassés, lambeaux de tapisseries, vélos, motos, sommiers et même des tonnage de viande avariée), pour les vider plus loin dans le lac. Ce qui n'était pas problématique lorsqu'il y avait peu d'habitants, ne le fut plus quand l'urbanisation devint galopante. Le lac peu à peu perdait ses qualités de pureté.
En 1957, démarrage de la construction du premier réseau complet d'assainissement avec collecteurs ceinturant complètement le lac, stations de pompage et une station d'épuration. Il sera terminé en 1976. Le , la compétence du SILA est étendue au traitement des ordures ménagères et en 1964, la première usine d'épuration des eaux usées est mise en service à Cran-Gevrier, elle restera en service jusqu'en 1997.
Le , le SILA devient à vocations multiples pour permettre son évolution vers des missions à caractère intercommunal : lutte contre la pollution, équipement du plan d'eau et de ses abords, environnement du bassin... En 1966, le suivi scientifique est mis en place. Il vise à évaluer l'impact des travaux réalisés et à détecter tout signe d'évolution laissant suspecter une dégradation des eaux et permettant de révéler des tendances de fond sur plusieurs années à partir des données statistiques. Il se fait en collaboration avec l'INRA de Thonon-les-Bains qui réalise les prélèvements et l'analyse des eaux.
En 1986, la nouvelle usine d'incinération des ordures ménagères est mise en service à Chavanod. Le , la compétence assainissement est étendue aux communes de l'arrière pays, il est dit « assainissement de deuxième ceinture ».
En 1994-1997, construction de la nouvelle usine de dépollution (UDEP Siloé) en remplacement de la première station d'épuration dont la capacité était devenue insuffisante. Désormais, le lac reçoit seulement les eaux de pluie et celles des sources et des cours d'eau qui l'alimentent.
En 2000, le syndicat a entrepris une démarche de trois années qui a été reconnue par une accréditation délivrée par la Cofrac. C'est ainsi la première collectivité publique ayant mené avec succès cette démarche à terme.
Depuis 2008, une vaste opération de rénovation des installations a été lancée et devrait se dérouler sur plusieurs années.
Syndicat mixte
Le Syndicat intercommunal du lac d'Annecy s'est officiellement transformé, le , en Syndicat mixte du lac d'Annecy pour se conformer à la loi sur l'intercommunalité de juillet 1999. Mais l'acronyme « Sila » est encore couramment employé, notamment sur leur site officiel.
Le SILA regroupe 5 groupements intercommunaux représentant 74 communes, soit plus de 260 000 habitants :
le collecte sélective des déchets ménagers y compris la collecte du verre ;
la construction et gestion des déchèteries ;
la collecte et le traitement des eaux usées pour six EPCI (établissement public de coopération intercommunale) représentant 50 communes et 187 000 habitants ;
le traitement et l'élimination des boues d'épuration ;
l'équipement et protection du lac d'Annecy, de son bassin et de ses affluents ;
le contrôle de la qualité de l'air ;
la participation aux études d'urbanisme d'intercommunales.
Certaines opérations ou équipements peuvent concerner un seul ou plusieurs établissements adhérents.
En 2002, inauguration de l'usine de valorisation énergétique Sinergie, en remplacement de la première usine d'incinération. Cette nouvelle structure exploite le potentiel énergétique des déchets ménagers (110 000 tonnes) et des boues de stations d'épuration (30 000 tonnes). Elle intègre le traitement complet des fumées avec quatre années d'avance sur les obligations règlementaires. La vapeur d'eau produite à 260° alimente une turbine pour la production d'électricité et sert à fournir du chauffage et de l'eau chaude à 2 500 logements grâce à un réseau de 4,5 km qui alimente deux chaufferies centrales qui desservent un quartier de Seynod.
En 2004, mise en place du Service public de l'assainissement collectif permettant le contrôle des 5 500 installations d'assainissement non collectif recensées sur le périmètre pour une maîtrise complète des rejets d'eaux usées. Ce service est financé par une redevance spécifique à la charge des détenteurs des systèmes d'assainissements privés.
Le , le président Pierre Hérisson annonce la candidature officielle du bassin du lac d'Annecy à l'inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
En 2022, il modifie ses statuts en intégrant la compétence grand cycle de l'eau et regroupe deux communautés de communes supplémentaires : Rumilly Terre de Savoie et Usses et Rhône.
Les moyens
Le SILA, c'est :
10 millions de m3 puisés annuellement dans le lac pour alimenter le réseau d'eau potable (sur une réserve de 1 125 millions de m3.
1 200 km de collecteurs (en moyenne, 10 km de nouveaux collecteurs sont construits chaque année) et 76 stations de pompage ;
7 usines de dépollution des eaux usées d'une capacité de 278 000 équivalent-habitants ;
15,5 millions de m3 d'eaux usées provenant de 50 communes (185 000 habitants) sont traitées chaque année ;
1 usine d'incinération « nouvelle génération », l'usine Sinergie à Chavanod, traite 105 000 t d'ordures ménagères et 25 000 t de boues d'épuration, produit 40 millions de kWh d'électricité et de l'eau chaude pour 2 200 logements.
Son budget 2006 s'est monté à 82 millions d'euros avec un budget pour les travaux neufs et la réhabilitation à plus de 4 millions d'euros.
Le budget 2007 c'est :
Tarifs : 96 € la tonne pour les traitements des déchets - 1,25 €/m3 (collectif), 0,32 €/m3 (non collectif) pour la redevance assainissement.
Investissements : 1 602 563 € dont la modernisation de l'usine d'incinération Sinergie.
Fonctionnement : 9 294 151 € - 190 salariés
Controverse
Depuis l'an 2000, la SILA aurait souscrit des emprunts, dits « structurés » ou « Helvetix », basés sur le Franc suisse lesquels se révèlent extrêmement coûteux du fait de la baisse de l'euro par rapport au franc suisse (1,66 en 2002 à 1,15 en 2011)[2].
Un nouveau projet est en cours d'étude : la mise en place d'un service très élaboré de bateaux « vaporetto » de transport de personnes en complément du service actuel, plutôt tourné vers le tourisme.
50 ans du SILA
Le lundi ont été célébrés les 50 ans du SILA en présence de nombreuses personnes dont Bernard Accoyer le président de l'assemblée nationale et député-maire d'Annecy-le-Vieux, de parlementaires, du préfet de Haute-Savoie, du maire de Cran-Gervrier, du président et des vice-présidents du SILA et en présence des familles de Paul-Louis Servettaz et de M. Janin. Après un discours du président du SILA, du maire de Cran-Gevrier et du président de l'assemblée nationale, des plaques ont été posées en l'honneur de Albert Janin et Louis Lagrange.