Le syndicalisme chrétien est né à la fin du XIXe siècle sous l'impulsion de personnalités catholiques et de l'Église catholique, pour ne pas laisser au socialisme le monopole de l'organisation des travailleurs.
Origines
Les précurseurs
Les théologiens avaient noté, avant les textes fondateurs de la doctrine moderne sur ce sujet, le message social de la Bible, qui fait abstraction des questions matérielles pour s'intéresser à l'homme : saint Thomas d'Aquin s'intéressa à ces questions, suivi par le dominicainflorentinsaint Antonin dans la Summa Moralis, un des premiers traités exposant une vision économique du monde. Les établissements hospitaliers étaient ainsi à l'origine religieux.
Le texte fondateur du syndicalisme chrétien est l'encycliqueRerum Novarum publiée le par le pape Léon XIII. Elle a été écrite face à la montée de la question sociale. Il y condamne « la misère et la pauvreté qui pèsent injustement sur la majeure partie de la classe ouvrière » tout autant que le « socialismeathée ».
D'autres encycliques viendront compléter ce texte fondateur : Quadragesimo Anno (1931), Mater et magistra (1961), Laborem Exercens (1981) et Centesimus Annus (1991). Le pape Jean-Paul II condamnera plusieurs fois l'ultra-libéralisme, tout en écrivant en 1991 qu'il « semble que le marché libre soit l'instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre efficacement aux besoins ». Il mentionne la responsabilité des États dans l'élaboration des mécanismes de marché (Centesimus Annus, 1991).
Quelques syndicats
Les principaux syndicats chrétiens en Europe sont :
Les syndicats chrétiens disposaient d'une organisation internationale, d'assez petite taille, la Confédération mondiale du travail. Celle-ci s'est dissoute à fin 2006, comme la Confédération internationale des syndicats libres. Les organisations de ces deux internationales ont alors fondé, avec d'autres syndicats, la CSI Confédération syndicale internationale.
Orientation politique
Le syndicalisme chrétien éprouve quelques difficultés à affirmer son identité. La CFTC pense à trouver une voie médiane entre marxisme et libéralisme ; la référence à la religion est parfois nulle dans certains cas, nulle à la base (dirigeants musulmans…).
Dans les pays d'Europe centrale, Solidarność et Cartel Alfa étaient tout autant des syndicats que des organisations combattant le communisme dans leurs états ; l'état communiste disparu, certains dirigeants se sont révélés plus des adversaires des partis de gauche que des défenseurs des syndiqués, d'où de sévères débats internes.