Le , Mozart expédiait à Salzbourg deux menuets et promettait le plus rapidement possible le reste de la sérénade. Mais, alors que le compositeur avait presque achevé son travail, Haffner annula probablement sa commande, et la partition tomba dans l’oubli.
En décembre, Mozart reprit sa partition pour l’un de ses concerts à venir. Il la modifia légèrement en fonction de sa nouvelle destination : la Symphonie no 35 en ré majeur « Haffner » était née.
La première édition a été réalisée en 1785 par Artaria, à Vienne.
Cette symphonie conserve en grande partie son caractère original de sérénade. Elle est légère et gaie comme la Symphonie no 4 en la majeur « Italienne » de Felix Mendelssohn, quoique, comme celle-ci, elle comporte des séquences de discrète mélancolie, telles que, dans le premier mouvement par exemple, le second thème, tout empreint d'une sourde et pensive inquiétude.
Le premier mouvement noté Allegro con spirito, est dramatique et brillant ; d’une énergie peu ordinaire, il semble l’échafaudage d’un drame, oscillant entre joie et inquiétude, qui échappe à l'atmosphère galante de Salzbourg et dans lequel se profile de nouveaux horizons, au-delà de ceux de la musique de cour.
Le mouvement lent, noté aujourd’hui Andante, est profondément lyrique, empreint d’une grâce vaporeuse.
Le menuet (forme A-B-A), très joyeux et animé dans ses parties A, comporte un trio (nom de la partie centrale de tout menuet, ou partie B) plein de gravité enjouée.
Le finale est une véritable explosion de bonne humeur, aux doubles croches galopantes, qui doit être joué « le plus vite possible », et qui n'est pas sans rappeler, notamment par son thème d'ouverture, l'exubérant finale de L'Enlèvement au Sérail, son premier opérasingspiel, aux étourdissantes turqueries et contemporain de la Symphonie Haffner.