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L'usine est créée en 1835[1], mais doit véritablement sa naissance à Charles de Morny, qui rachète en 1837 l'activité sucrière alors hébergée à côté du château de Bosredon[2].
Le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, doit quitter la vie militaire, étant blessé et malade[3]. Il développe alors de façon importante les activités de l'usine à partir des années 1850. En 1855, 24 000 tonnes de betteraves sont traitées, 71 000 tonnes en 1865[1]. L'usine profite du lobbying de De Morny à Paris, nommé délégué pour représenter les intérêts de la filière sucrière auvergnate. Il s'emploie à lutter contre les taxes sur le sucre hexagonal, destinées à favoriser le sucre produit aux colonies[1]. De Morny est ambitieux, il bénéficie du soutien des banques parisiennes et cherche à faire développer le réseau ferré du Massif central pour faciliter le transport des marchandises depuis l'usine[4]. Malgré la crise de 1840 et la taxation plutôt défavorable au sucre de betterave, l'activité se développe jusqu'en 1875, malgré l'instabilité du cadre législatif[5]. Entretemps la société est vendue le à la Société de Bourdon[6] après la mort de De Morny l'année précédente.
Après 1875 l'activité décline à cause de la concurrence internationale, en particulier venant d'Allemagne et d'Autriche[5],[7]. La production baisse, et la société cherche à augmenter le rendement en sucre de ses betteraves.
C'est en 1884 avec la promulgation de la loi Mazuriez qui change le mode de taxation des sucres que l'activité est relancée[8]. De 1884 à 1902, la société se développe et étend son réseau de collecte de betterave auprès des agriculteurs de la région[9]. La culture atteint son apogée vers 1900 avec 3 952 hectares destinés à la culture de la betterave dans le Puy-de-Dôme[9]. L'activité traverse ensuite une période d'instabilité, avec une baisse des prix à la suite de la Conférence Internationale sur le régime des sucres à Bruxelles en 1902 qui uniformise les prix du sucre[10]. Bourdon traverse bien la Première Guerre mondiale, en profitant de l'arrêt de l'activité des sucreries du nord de la France. Toutefois, à la fin de la guerre, la reprise de l'activité de ces dernières et un manque de main d'œuvre font baisser la production[11].
En 1920, les producteurs se regroupent pour former un syndicat, à l'initiative d'hommes politiques locaux[12], ce qui permet en particulier d'épauler les paysans face aux employés de Bourdon lors de la pesée de la production[12]. 1922 voit des conflits entre les producteurs et la société sur des irrégularités de part et d'autre lors de ces pesées[13].
Le site stoppe définitivement son activité en 2019
[14].
Contexte local
La sucrerie de Bourdon fait partie d'un complexe de culture de la betterave dans la plaine de la Limagne, une douzaine de sucreries sont recensées en 1838[15],[16]. Cet essor s'explique en partie par le fait que les terres de Limagne sont bien adaptées à la betterave à sucre[17], mais le principal moteur est dû aux subventions sur le sucre de betterave décrétées par Napoléon à la suite du blocus continental[18]. Toutefois, la plupart de ces sucreries sont de petites tailles, et elles disparaissent rapidement (Aulnat faillite en 1843, Mauzun en 1840, Lavort (Les Martres-de-Veyre) en 1841…)[15]. Les usines pâtissent de la loi de 1837 qui taxe le sucre de betterave afin de favoriser le sucre de canne des colonies, et aboutit à une crise dite la Question des sucres. Seule la sucrerie de Bourdon survit en Auvergne après 1844[19].
Localisation et bâtiments
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Elle comporte plusieurs bâtiments d'époques différentes. Le site comprend en particulier le château de Bosredon. Les ateliers construits entre 1853 et 1855 en pierre de Volvic sont dus à l'architecte Clermontois Agis-Léon Ledru[2].
Devenir du site
Une partie des bâtiments de l'usine sont détruits après sa fermeture. Le silo de stockage, la distillerie et les ateliers de maintenance sont conservés[2].
Une partie des archives de l'usine sont transférées aux archives départementales du Puy-de-Dôme et au musée Lecoq en 2022[3].
Bibliographie
Bernard Chabrillat, La sucrerie de Bourdon, 1835-1952 (Mémoire de Maitrise), Université Blaise-Pascal, , 266 p.
Georges Bontemps, « La sucrerie de Bourdon », Bulletin de l'Association des Amis du vieux Pont-du-Château, vol. 20, , p. 44-48 (ISSN1146-7517)..