Afin de fournir un moyen de transport aux Japonais appauvris par la guerre, Fuji Sangyō créa un petit scooter, le Rabbit(ja) S-1, en [3]. Ce véhicule a été grandement inspiré par le scooter Powell Streamliner utilisé par l'armée américaine[3]. Les matières premières étaient cependant encore soumises au rationnement[4]. Les ingénieurs de Fuji Sangyō, issus de l'aéronautique, décidèrent pour pallier ce problème de puiser dans le stock de pièces de la Compagnie aéronautique Nakajima[5]. L'influence aéronautique est également ressentie lors de la conception du premier autobus de la Fuji Kogyō. En [2], le bus « Fuji » entra en production et se distingua par sa structure monocoque, une première au Japon, ainsi qu'à son moteur positionné en porte-à-faux arrière[5].
En , à la demande du Commandant suprême des forces alliées, cinq zaibatsu dont Fuji Sangyō furent destinées à être dissoutes dans les années à venir[6]. Cette dissolution prendra effet en 1950 et la Fuji Sangyō fut alors divisée en douze entreprises différentes. Cinq de ces entreprises, Fuji Kōgyō, Fuji Jidōsha Kōgyō, Omiya Fuji Kōgyō, Utsunomiya Sharyō et Tōkyō Fuji Sangyō fusionnèrent le sous le slogan « Aircraft Again! »[7] et prirent le nom de Fuji Heavy Industries[5].
L’ascension de la Fuji Heavy Industries
Le premier avion réalisé par Fuji Heavy Industries, en , est un Beechcraft T-34A Mentor produit sous licence. Il avait été sélectionné par le gouvernement japonais pour équiper les futures Forces japonaises d'autodéfense en . Vingt appareils furent livrés par Beechcraft en puis Fuji prit le relais de la production. En tout, l'entreprise japonaise put fournir 173 avions[8].
Déjà bien implantée dans différents types de transport, Fuji Heavy Industries compte en 1954 gagner le secteur de l'automobile et ainsi fournir les nouveaux besoins des Japonais qui accompagnent la reprise économique du Japon[9]. Kenji Kita, le premier président de Fuji Heavy Industries, très favorable à ce projet, avait fait savoir à ses employés : « Si vous fabriquez une voiture, commencez par fabriquer une bonne voiture. »[10]. Il en résulta le prototype P-1, une berline pouvant transporter confortablement quatre adultes. Différents noms furent proposés, mais aucun n'était satisfaisant. C'est Kenji Kita qui décida de nommer la voiture Subaru 1500 car pour lui : « Les voitures japonaises doivent avoir un nom japonais. »[10]. Le nom de cette marque, tout comme son logo, font référence aux Pléiades[11]. En effet, Subaru est le nom japonais donné à cet amas de sept étoiles[11]. Également, Subaru signifie « rassembler », faisant écho aux rassemblement des cinq entreprises pour former Fuji Heavy Industries. Dans le logo, on retrouve ces entreprises sous la forme de cinq petites étoiles tandis que Fuji Heavy Industries est représentée par une étoile de plus grande taille[11]. La dernière étoile des Pléiades, absente du logo, représente la synergie entre ces différentes entités[11].
En , le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie propose un plan pour fournir au peuple japonais une voiture de petite taille et disposant d'une fiscalité réduite, la keijidōsha, permettant de remplacer les motocyclettes d'après-guerre[12]. Subaru dévoilera en le prototype K-10, préfigurant la Subaru 360 qui entrera en production en . Cette voiture est la première produite en série par la marque.
La marque Robin est déposée en pour la production de moteurs industriels comme des pompes ou des groupes électrogènes. Le nom « Robin » fut choisi afin de faire une analogie entre les moteurs et la signification anglo-saxonne de « Robin », le « Rouge-gorge », un oiseau qui selon la marque : « Est petit, travailleur, commence tôt le matin et travaille toute la journée. »[14].
La production de la Subaru 1000 débute en octobre1965. Elle est la première voiture japonaise à traction avant à être produite en série et introduit l'architecture moteur « boxer », désormais marque de fabrique de la marque. Cette architecture était inspirée de l'aéronautique[15]. Le même mois, le groupe inaugure quatre divisions : automobile, matériel, matériel roulant et bus, aérospatiale avant d'investir de nouveaux locaux, en janvier1966, dans le quartier d'affaires de Nishi Shinjuku, alors en plein développement[2]. L'année 1965 aura également vue le premier vol du Fuji FA200 Aero Subaru, le premier avion léger conçu et construit au Japon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale[2].
En juillet1968, Robin devient le motoriste de la marque américaine Polaris.
Cependant, cette croissance flatteuse n'avait pas permis à Fuji Heavy Industries d'être compétitif à l'étranger. Depuis 1961, une discussion au sein du ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie visait à faire fusionner plusieurs entreprises du secteur automobile afin qu'elles puissent résister à la concurrence américaine[16]. Entre 1966 et 1968, Fuji Heavy Industries se verra proposer par le ministère des offres de fusion avec Isuzu et Mitsubishi, qui n'aboutiront pas[16]. En , Nissan, à la suite de ces discussions, entra à hauteur de 20 % dans le capital de Fuji Heavy Industries[17].
Le début des années 1970 se révèlera être un frein au développement du groupe, notamment à cause du choc pétrolier de 1973. La fin de cette décennie sera quant à elle plus fructueuse avec la signature en d'un contrat entre Boeing et le groupe japonais pour la production de pièces de Boeing 767. Un an plus tard, Fuji livre des autorails à Hokkaidō, les Ōzora Express.
En 1982, afin d'accroître la capacité de production de Subaru, la fabrication des moteurs et transmissions fut transférée de l'usine historique de Mitaka à la toute nouvelle usine d'Ōizumi, près d'Ōta[18].
Une expansion d'ampleur mondiale
En , Subaru met sur le marché la Legacy, un modèle d'une importance majeure pour la marque car il remplace la Leone qui était alors le seul modèle de la gamme. Afin de s'assurer de la mise en avant de son modèle, Subaru engagea en 1990 une Legacy RS dans le Championnat du monde des rallyes.
Après avoir participé au développement du Boeing 777 pendant l'année 1991, Fuji Heavy Industries commencera son assemblage en décembre 1992 dans l'usine de Handa. Fuji Heavy Industries sera par ailleurs nommée « sous-traitant de l'année » par la marque américaine en [19].
Après avoir cherché un nouvel investisseur pour soutenir son développement, Fuji Heavy Industries passe sous le contrôle de l'américainGeneral Motors en pour 1,4 milliard de dollars, soit 20 % de son capital[20]. Le constructeur américain, également propriétaire de Suzuki, fait signer entre les deux constructeurs japonais une alliance technique[20].
En , Suzuki annonce la vente de sa participation dans Fuji Heavy pour 515 millions de dollars[21].
la division d'industrie mécanique qui vend des moteurs, des pompes et des générateurs sous le nom de Subaru-Robin en Amérique du Nord et sous Robin partout ailleurs. Cette division construisait, depuis 1968, sous le nom "l'Étoile", des moteurs des motoneiges pour Polaris mais la coopération s'est arrêtée en 1998 quand Polaris a commencé à construire des moteurs, même si Fuji reste un des fournisseurs de Polaris pour les pistons. Ainsi Fuji a fourni plus de 2 millions de moteurs pour des motoneiges Polaris, ATV, watercraft et les véhicules utilitaires[24] ;
Les quatre divisions de la société partagent de manière intensive leurs avancées technologiques, il y a ainsi d'importants transferts technologiques entre la division aéronautique et celle de l'automobile. L'exemple le plus notable est peut-être le moteur à plat (Boxer) utilisé dans toutes les automobiles Subaru modernes.
Direction
Subaru est dirigé depuis par Yasuyuki Yoshinaga, nommé en remplacement de Ikuo Mori[25].
↑ abc et dMaggie MacNab, Decoding Design : Understanding and Using Symbols in Visual Communication, HOW Books, , 224 p. (ISBN978-1-4403-1531-2 et 1-4403-1531-0), p. 160-161