Le stade de la Côte Feuillée possède cinq tremplins construits en 1989 et en 1995. Le plus grand tremplin est progressivement amélioré et il est devenu en 2010 un HS 118[note 2]. Le record du tremplin est détenu par le Suisse Sandro Hauswirth avec une distance de 121,5 mètres.
Géographie
Les tremplins se situent à Chaux-Neuve en Franche-Comté[2]. Cette petite commune du Doubs est située à 1 000 m d'altitude sur les montagnes du Massif du Jura et à 6 km au sud de Mouthe, village surnommé « La petite Sibérie de France » en raison de son record de basse température à −36,7 °C, la plus froide enregistrée en France[3]. Mouthe accueille traditionnellement l'arrivée de la Transjurassienne[4].
Histoire
Dès le début du XXe siècle, des concours de saut sont organisés à Chaux-Neuve[5],[6]. Un club, le Ski Club du Risoux, est créé en 1909[7]. En 1965, un projet de construction d'un tremplin olympique débute sous l'impulsion de la commune de Chaux-Neuve et d'une subvention de la Direction de Jeunesse et Sports, mais des problèmes dus aux travaux de terrassement et au financement ont conduit à l'abandon de celui-ci[2],[8],[7]. Vingt ans plus tard, les communes des environs décident de se joindre au projet et le stade voit le jour notamment en prévision des championnats du monde junior de ski nordique 1990[9],[2]. Le tremplin est construit entre 1989 et 1990 sous la direction de l'architecte Gérard Boucton[2]. La construction coûte environ 15 millions de francs[10]. Le tremplin est inauguré en , mais les championnats du monde juniors sont déplacés en raison du manque de neige à Chaux-Neuve[7]. Au mois de , le stade accueille une manche de la Coupe du monde B[2]. Depuis 1996, le stade accueille chaque année une épreuve de Coupe du monde de combiné nordique[2].
Le tremplin est reclassé en HS 100 en 2005[9]. En 2010, le plus grand tremplin est rénové pour la somme de 6 millions d'euros[9]. La piste a été allongée et réfrigérée, ce qui permet au tremplin de devenir un HS 118[9],[11]. En 2012, les tremplins sont équipés d'aire de réception en plastique afin d'être utilisés toute l'année[6].
Un temps évoqué comme possible tremplin pour les épreuves des Jeux olympiques de la jeunesse d'hiver de 2020[12], Chaux-Neuve n'est finalement pas retenu pour accueillir les épreuves de saut et de combiné nordique[13]. Le site des Tuffes est finalement choisi par le comité d'organisation[14]. En 2018, l'arrivée de la Transjurassienne est fixée aux pieds du tremplin pour la première fois en raison du faible enneigement à Mouthe[4].
Le stade de la Côte Feuillée possède cinq tremplins construits en 1989 et en 1995[2],[9]. Trois tremplins sont construits en 1989 : le K 90, le K 57 et le K 28[6]. Les deux tremplins d'initiation, le K 10 et le K 8 sont ouverts en 1995[9].
Le plus grand tremplin a progressivement évolué d'un K 90 vers un K 106 (HS 118)[9]. Il compte une piste d'élan de 98 mètres qui est réfrigérée depuis 2010[6],[11]. Depuis 2016, le K 57[note 1] dispose d'un système similaire[18]. L'aire de réception des tremplins est équipée d'une couverture plastique depuis 2012[6]. Petit à petit sont ajoutés des gradins, une tour de contrôle, une rotonde servant de vestiaire, de salle de presse, de salle d'arbitrage, un télésiège et des canons à neige[2]. Ces améliorations étaient nécessaires afin de maintenir le tremplin dans le circuit international[19],[20].
Plusieurs pistes de 1,5 km à 2,5 km existent à proximité du tremplin pour les courses de ski de fond[9]. En 2015, une passerelle est créée et le parcours des pistes modifié en 2016[22],[23]. La parcours passe de 2,5 km à 2 km ce qui signifie que les athlètes passent cinq fois dans le stade, que la piste est plus facile à maintenir enneigée et que les spectateurs sont plus condensés le long du parcours[24]. L'arrivée de la course de ski de fond a lieu sur l'aire de réception du tremplin[24].
Images des tremplins
Le bâtiment en haut du tremplin.
L'aire de départ du Grand tremplin.
Le Grand tremplin.
Ce que voit un sauteur lorsqu'il est assis.
La tour des juges.
La passerelle utilisée pour les épreuves de fond.
Événements organisés sur les tremplins
Coupe du monde de combiné nordique
Une épreuve de Coupe du monde est prévue en mais elle est finalement déplacée à Saint-Moritz en raison des conditions climatiques[25]. Deux ans plus tard, les bénévoles de trois clubs (l’AS Mouthe, le ski-club du Mont noir et le Risoux club) fondent l’association pour un stade nordique international afin de gérer l'organisation des événements internationaux sur le tremplin[25].
En 1996, il est organisé pour la première fois une manche de la Coupe du monde de combiné nordique qui rend hommage aux enfants du pays : Fabrice Guy et Sylvain Guillaume[26]. En 1999 et 2000, les épreuves sont organisées en collaboration avec les Suisses lorsque les manches se déroulaient encore en un week-end : le saut avait lieu à Chaux-Neuve le samedi et la course de fond au Brassus (Canton de Vaud) le dimanche[26],[27]. En raison d'un problème de droits télévisés, les compétitions ne peuvent être retransmises en direct[27],[28].
En 2003, l'épreuve accuse un déficit de 45 000 €[26]. En 2009, la compétition revient boostée par Jason Lamy-Chappuis[26]. L'épreuve rassemble environ 30 000 spectateurs internationaux en un week-end avec un budget d'environ 400 000 € et impliquant 400 bénévoles[26]. En 2012, trois courses sont organisées[29]. Alessandro Pittin réalise le triplé devant 15 000 spectateurs[30],[31]. En 2019, le « Triple » est organisée à Chaux-Neuve, en lieu et place de Seefeld in Tirol[32].
En quinze ans, cette épreuve est devenue un rendez-vous incontournable de la Coupe du monde de combiné nordique[26]. Elle est appréciée par de nombreux athlètes parmi lesquels Felix Gottwald, Mario Stecher ou Jason Lamy-Chappuis qui considère l'épreuve comme l'Alpe d'Huez du combiné[26],[33],[22]. En 2020, il n'y a pas d'épreuves de la Coupe du monde en raison des Jeux olympiques de la jeunesse d'hiver de 2020[34]. En raison de la pandémie de coronavirus, l'édition 2021 est également annulée[35]. En effet, les organisateurs ont besoin d'un nombre important de spectateurs pour équilibrer le budget de l’organisation et ils craignent une édition à huis clos[35]. La Coupe revient au calendrier en 2023[36]. En 2022, il est annoncé que les associations gérant l’organisation des coupes du monde de Chaux-Neuve et de la Station des Rousses (ski de fond) se regroupent au sein de Nordic Evenements[37]. L'édition 2023 est finalement annulée en raison du manque de neige[38]. De même en 2024, la compétition doit être annulée pour un manque de moyen financier[39].
Grand Prix d'été de combiné nordique
À la suite de l'annulation des épreuves de la coupe du monde 2024, le comité d'organisation se positionne pour accueillir des courses du Grand Prix d'été 2024[40],[41].
Autres compétitions
Construit dans l'optique des championnats du monde junior de ski nordique 1990 prévu fin , le tremplin est inauguré par un Coupe OPA le [7]. Cependant deux semaines plus tard, pour les championnats du monde juniors, la neige a fondu et la compétition n'a finalement pas lieu sur le tremplin[7].
Fabrice Guy : originaire de Mouthe[26], il est devenu champion olympique du combiné nordique à Albertville en 1992 et vainqueur de la Coupe du monde la même année[46].
Olivier Givre, Voyage dans le monde du saut : stade de saut à ski de la Côte Feuillée, Chaux-Neuve : un site, une histoire, Parc naturel régional du Haut-Jura, , 37 p..
Nordic Evénements, Dossier de presse Chaux-Neuve Coupe du Monde de Combiné Nordique 16-17 janvier 2016, , 9 p. (lire en ligne)..
Jacques Piguet, Épreuves internationales de ski Le Brassus Vallée de Joux, Jacques Piguet, , 336 p. (résumé).
[vidéo] « L'émission spéciale “Chaux-Neuve a 20 ans” », France 3 Franche-Comté, (lire en ligne).
Notes et références
Notes
↑ abc et dLe deuxième plus grand tremplin est un K 56 et HS 64 l'hiver et un K 57 et HS 60 l'été. Il est homologué par la FIS dans sa configuration hivernale.
↑HS : hill size [de hill, colline], sigle anglais utilisé pour « taille de tremplin ». Le chiffre associé correspond au plus long saut possible effectuable en sécurité.
↑Le point idéal
d’atterrissage sur la piste est le point K.
↑Depuis 2004, le FIS utilise le point HS pour définir la taille d'un tremplin (en lieu et place du point K). Le HS (hill size) est la longueur entre la fin de la piste d'élan et la fin de la zone d'atterrissage.
↑Philippe Bécret, Alexandre Capron, Arnaud de Prelle et Bruno de Waeghe, Projet Modélisation : Dimensionnement d’un tremplin de saut à ski, 2002-2003, 41 p., PDF (lire en ligne), p. 6.
↑(en) FIS, Jumping Hills - Construction norm 2018, PDF (lire en ligne).
La version du 26 juillet 2020 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.