Âgé de 32 ans, désemparé devant sa surdité naissante (devenue totale vers 1814), il quitte Vienne au printemps 1802, sur les conseils de son médecin personnel Johann Adam Schmidt(en), pour reposer ses oreilles dans la campagne du village autrichien de Heiligenstadt. Il sombre alors dans le désespoir tragique, confie ses affaires à son jeune frère Karl van Beethoven(en), avec lequel il se dispute fréquemment, et rédige son ultime Testament de Heiligenstadt (retrouvé après sa disparition). La composition de cette Sonate à cette période, marque les débuts de sa « période héroïque triomphante » où il décide finalement de triompher de son mal en « transcendant sa musique et son œuvre ». Il cite en 1802 « Je suis peu satisfait de mes travaux jusqu’à présent. À dater d’aujourd’hui, je veux ouvrir un nouveau chemin. ». Il va alors se consacrer à ses compositions innovantes, avec sa grande force de caractère, avec en particulier sa Symphonie n° 3 opus 55 dite « Héroïque » de 1805.
Cette Sonate pour piano-forte n° 17 en ré mineur reflète cette période de « tempête intérieure » de Beethoven, à la fois de virtuose prolifique en composition et en succès et à la fois pleine d'introspection et de doutes sur sa surdité naissante[1],[2].