C'était l'une des compagnies les plus importantes du bassin, produisant 675 000 tonnes par an vers 1930.
En 1923, à la suite d'une crise de mévente (due principalement aux frais de transport du minerai élevés), la compagnie dressa un programme de rénovation concentrant l'activité sur les charbons les plus rentables. Afin de valoriser les charbons de qualité inférieure, elle installe deux batteries de 50 fours à coke destinés à traiter le tiers de la production et plusieurs usines pour le traitement des sous-produits (production de gaz pour Saint-Étienne et l'industrie lourde, fabrication d'ammoniaque synthétique et de ciment).
Après un déficit commercial record de 960 000 francs en 1925, la compagnie affiche 4 millions de bénéfices en 1926. Mais les années suivantes, la conjoncture internationale (fin des grèves en Angleterre) et régionale (crise de la métallurgie) provoque un effondrement des cours qui favorise la pénétration des charbons d'autres bassins.
Le , un terrible incendie au puits Villier conduit à l'arrêt des trois quartiers les plus productifs. Dans un contexte social troublé (grève générale pour l'augmentation des salaires en ), privée d'une bonne partie de ses recettes la compagnie est criblée de dettes.
En 1854, elle hérite, lors de la division du monopole, de l'ancien secteur des Houillères Réunies de Saint-Étienne et de l'ancienne Compagnie des Mines de fer de Saint-Étienne. Elle bénéficie également d'un emplacement géographique assez avantageux le long de l'embranchement ferroviaire du Pont-de-l'Âne à L'Estivalière, la gare et le tunnel de Terrenoire sous la ligne de partage des eaux assurant la liaison entre vallées du Rhône et de la Loire.
Action des Houillères de St.-Étienne
Bien après la nationalisation de 1945, les mineurs de l'Ouest stéphanois continuèrent parfois à nommer la division Est du bassin la "Grande Compagnie". Les exploitations Est et Ouest bien qu'elles se touchent au niveau de la 15e couche au nord de la ville, elles ne furent jamais directement reliées par un travers-banc.
Concessions
Lors de la division, elle obtient les exploitations de l'Est stéphanois, le quartier du Marais, l'ancienne commune d'Outre-Furan, Terrenoire et Le Treuil (l'actuelle place Carnot et la plaine Achille). Officiellement, elle hérite des concessions suivantes :
La Roche
Méons
Le Treuil
Bérard
Côte Thiollière
Terrenoire
Chaney
Grand-Ronzy
Le gisement présentait de nombreuses couches de bonne qualité mais souvent exploitées depuis plusieurs siècles.
S'ajoutait ici aux contraintes communes aux autres exploitations du bassin (nature friable des terrains, présence de failles, présence de travaux anciens) la proximité des zones urbanisées qui conduit au développement de techniques de remblayage hydraulique. Ces dernières ne pallièrent que partiellement aux nombreux dégâts de surface dont l'indemnisation absorbait des sommes importantes à la fin des années 1930.
Installations jour
Puits d'extraction :
Puits St.-Louis (dont il ne reste aujourd'hui que le bâtiment du transformateur électrique).
Puits Villier (point de résurgence des eaux de mine)
Puits de la Chaux
Puits Neyron
Puits Jabin
Puits de service :
Puits du Bardot (dont une grande partie de bâtiments du jour sont aujourd'hui réutilisés).
Puits des Flaches
Puits de la machine (Terrenoire)
Puits d'exhaure :
Puits de la pompe
Puits Thibaud
Puits du Chêne
Puits Frotton
Puits Saint-Antoine
Le triste bilan humain
Elle fut directement responsable des trois catastrophes les plus meurtrières du bassin à la fin du XIXe siècle :
Une première fois au puits Jabin – Accident du - 70 morts sur 92 ouvriers du fond
Une deuxième fois puits Jabin – Accident du - 186 morts sur 211 ouvriers
Aux puits Verpilleux et St.-Louis – Accident du – 207 morts sur 214 ouvriers. Ce fut la catastrophe la plus importante du bassin.
Plus que le grisou, c'est probablement l'embrasement des poussiers en suspension qui fut à l'origine de ces catastrophes.
La main-d'œuvre étrangère
Par la suite, les houillères de Saint-Étienne firent appel à de la main-d'œuvre étrangère dès la fin du XIXe siècle pour compenser le turn over important.
En 1913, les puits Verpilleux et Mars employaient près d'une cinquantaine d'ouvriers espagnols et une vingtaine d'autres dispersés sur le reste de l'exploitation. Cette petite communauté, logée en baraquements ou au château de Méons, verra ses effectifs augmenter, entraînant la construction d'une colonie espagnole. Progressivement, les Espagnols investiront le quartier du Soleil.
En 1930, pour 4 144 la compagnie déclarait employer officiellement[4] :