Les sites mégalithiques de la Creuse correspondent principalement à des dolmens simples, construits en matériaux locaux, présentant une grande continuité architecturale avec ceux des départements voisins. L'insuffisance du matériel archéologique recueilli ne permet pas des datations précises ni le rattachement à une ou plusieurs cultures néolithiques particulières.
La répartition des dolmens dans la Creuse s'apparente à un couloir d'environ 20 km de large traversant le département en diagonale du nord-ouest au sud-est. Bien que situés à proximité des cours d'eau, notamment ceux de la Creuse et de la Gartempe, les monuments n'ont pas pour autant été édifiés uniquement dans des vallées mais plutôt à une altitude moyenne (de 420 à 480 m d'altitude) dans des espaces ouverts, parfois sur des hauteurs, parfois sur des versants. On distingue ainsi deux ensembles géographiques : un premier groupe, correspondant aux rives de la Gartempe, incluant les dolmens de l'ouest du département, qui se prolonge dans le département de la Haute-Vienne et un second groupe, correspondant aux rives de la Creuse, qui se prolonge avec les édifices de l'ouest du Puy-de-Dôme[1]. Même en tenant compte de la possibilité des destructions qui seraient survenues, on peut constater l'absence de nécropole mégalithique[2], en dehors de celle de Marsac.
Architecture
A l'exclusion de deux édifices (Cabane de César, Pierre Cuberte), les dolmens de la Creuse sont très majoritairement des dolmens simples, de petites dimensions (1,20 à 3 m de longueur, 0,80 à 2 m de largeur), présentant une forte homogénéité avec les dolmens simples des départements voisins (Haute-Vienne, Indre), voire plus lointains (nord de la Dordogne, Charente). Les chambres funéraires sont généralement orientées autour d'un axe nord-est/sud-ouest mais pour de nombreux monuments, il est difficile de déterminer leur orientation en raison de leur état de délabrement. Les chambres sont de forme rectangulaire ou polygonale. Le système de fermeture a la plupart du temps disparu et demeure donc inconnu. Les orthostates sont de taille variable et ils sont parfois dressés dans le sens de la largeur. Les tables de couverture sont très variées, parfois totalement disproportionnées par rapport à leurs supports (Table des Chasseurs). Les tumulus sont en général de forme ronde, parfois ovale. Les matériaux de construction sont constitués par les roches locales, essentiellement granitiques et éventuellement volcaniques[3].
Datation
La datation des dolmens est particulièrement difficile dans la mesure où les édifices ont été retrouvés avec une chambre funéraire en médiocre état, de plus la prédominance des sols acides n'étant pas favorable à la conservation des ossements, les datations au radiocarbone sont impraticables[4]. La datation des menhirs est toujours problématique, et au cas particulier, beaucoup de monuments ont été qualifiés, à la fin du XIXe siècle/début XXe siècle, de "menhirs" sans aucun indice archéologique réel.
↑ a et bRoger Joussaume, Palets et minches de Gargantua : Mégalithisme dans le Centre-Ouest de la France, Association des Publications Chauvinoises, , 388 p. (ISBN979-1090534391), p. 268.
↑Roger Joussaume, Pierrick Fouéré, Roger Crédot et Jacques Roger, « Dolmens des Quatre Routes et de Bois Neuf III à Marsac (Creuse) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 99, no 1, , p. 52 (DOI10.3406/bspf.2002.12606, lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Pierre de Cessac, « Liste critique et descriptive des monuments mégalithiques du département de la Creuse », Revue archéologique, vol. 2, , p. 41-55 (lire en ligne).
G. Courty, « Essai d'inventaire des monuments mégalithiques de la Creuse », L'homme préhistorique, , p. 365-368 (lire en ligne).
C. Laborde, « Les mégalithes », Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, , p. 453-494
Claire Gautran-Moser, « Les dolmens de la Creuse dans leur contexte régional », Mémoires de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, vol. 39, no 2, , p. 383-430.
Dominique Vuaillat (préf. Claude Masset), « Bref bilan documentaire sur le mégalithisme du Limousin », dans La France des dolmens et des sépultures collectives (4500 - 2000 avant J.-C.), Paris, Éditions Errance, , 356 p. (ISBN2877721574), p. 179-185