Service historique de la Défense (AC 21 P 99970, AC 21 P 516 423) Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 417594, SHD/ GR 28 P 4 462 4, SHD/ GR 28 P 11 90)
Entrée dans l'administration des PTT (poste, télégraphes et téléphones) en 1924, reçue au concours des rédacteurs en 1942, Simone Michel-Lévy est nommée à la Direction régionale des téléphones à Paris, où elle s'occupe de la commutation des communications téléphoniques[1]. Il s'agit d'un lieu stratégique, dont elle fait avec Ernest Pruvost et Maurice Horvais une agence clandestine d'information, (réseau Action PTT)[2], en particulier vers la Normandie. Elle organise également un système d'acheminement du courrier vers l'Angleterre, détourne du matériel télégraphique et téléphonique pour les organisations résistantes, et sabote des départs pour le STO (Service du travail obligatoire).
À partir de l'automne 1942, le réseau Action PTT prend contact avec l'organisation civile et militaire ainsi qu'avec la Confrérie Notre-Dame, dont l'activité postale est désormais prise en charge par le réseau de Simone Michel-Lévy .
Arrestation, internement et déportation
Elle est arrêtée le par la bande de Christian Masuy (qui travaille pour l'Abwehr), trahie par le chef-radio de la CND (Robert Bacqué, alias Tilden). La trahison de Bacqué démantèle profondément la Confrérie Notre-Dame.
Simone Michel-Lévy est torturée par les hommes de Masuy ; sans avoir donné aucun nom[3], elle est internée à Fresnes, puis au camp de Royallieu.
Elle est déportée depuis Compiègne le , vers le camp de concentration de Ravensbrück, où elle arrive le . En avril de la même année, elle est transférée au Kommando de Holleischen dépendant du camp de concentration de Flossenbürg ; elle y travaille dans une usine fabriquant des munitions anti-aériennes.
Elle organise avec deux autres déportées, Hélène Lignier et Noémie Suchet, le sabotage de la presse à laquelle elles sont affectées ; le sabotage découvert, elles sont toutes les trois bastonnées devant l'ensemble des déportées, avant d'être condamnées à être pendues le , dix jours avant la libération du camp[4],[2].
Le conseil municipal de la ville d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a décidé le à l'unanimité de baptiser la rue proche du futur siège social d'Orange, rue Simone Michel-Lévy (inaugurée en juin 2021[7]).
Une plaque de marbre à sa mémoire est apposée au siège mondial d'Orange à Issy-les-Moulineaux (inaugurée en juin 2021[7]).
Un timbre-poste a été émis en son honneur en 1958 dans la série « Héros de la Résistance II »[9].
Elle fait partie des 16 femmes dont le parcours est présenté dans le cadre de l'exposition temporaire « Déportées à Ravensbrück, 1942-1945 » organisée par les Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) du au [10].
Bibliographie
Bruno Leroux, « Michel-Lévy, Simone », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la résistance: résistance intérieure et France libre, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN978-2-221-09997-1), p. 486-487.
« Quarante ans après l'histoire s'entrouvre. Les agents des PTT et la Résistance », Messages des PTT, no 342, .
« Simone Michel-Lévy », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, (ISBN9782356390332).
Catherine Valenti, Claude Plumail, Simone Michel-Lévy, Grand Angle, coll. « Compagnons de la Libération (collection dirigée par l'historien Jean-Yves Le Naour) »[7].
↑ a et bAnnie Pennetier et Françoise Strauss, Le Maitron : Les fusillés 1940 - 1944 (lire en ligne), « Michel-Lévy Simone »
↑Bruno Leroux, « Michel-Lévy, Simone », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la résistance: résistance intérieure et France libre, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN978-2-221-09997-1), p. 486-487.