La sierra Morena est une chaîne de montagnes dans le Sud de l'Espagne, au nord de Cordoue. Peu peuplée, elle reste relativement isolée et sauvage. Elle abrite ainsi plusieurs zones naturelles protégées.
Toponymie
Le nom sierra Morena signifie littéralement « chaîne de montagnes brune », probablement en raison de la nature de ses roches et de la végétation. Elle est également mentionnée sous le nom de sierra Mariánica.
Géographie
La sierra Morena s'étend sur 450 kilomètres d'ouest en est dans le Sud de l'Espagne, séparant la Meseta au nord-est et la vallée du Guadiana du nord à l'ouest de la vallée du Guadalquivir au sud. La communication entre ses deux versants se fait principalement par le défilé de Despeñaperros. Elle culmine à 1 324 mètres d'altitude au pic Bañuelas ; le Corral de Borros s'élève à 1 312 m et le cerro de la Estrella à 1 298 m d'altitude. Si son altitude moyenne est relativement faible, elle présente un relief homogène. Le dénivelé est négligeable depuis la Meseta mais plus important depuis la dépression bétique.
Durant l'Antiquité romaine, tout ou partie de la sierra Morena est connue sous le nom de Marianus Mons. Le géographe Ptolémée[2] indique que Marianus Mons se trouve en Bétique. Son existence est rapportée par Tacite[3], à propos de l'exécution de Sextus Marius sur ordre de Tibère. Marius, l'homme le plus riche d'Espagne, y exploite des mines d'or comme concessionnaire du peuple romain. Faussement accusé d'inceste avec sa fille unique, il est jeté au bas de la roche Tarpéienne en 33 et sa fortune confisquée au profit de l'empereur.
le site naturel Sierra Pelada y Rivera del Aserrador ;
le site naturel Cascada de Cimbarra.
Une partie de cette chaîne montagneuse, en particulier pouvant être pâturée par le bétail, est reconnue réserve de biosphère par l'UNESCO depuis 2002, sous le nom de « pâturages de la sierra Morena »[9].
Dans la culture
La sierra Morena apparaît dans le roman Don Quichote (début du XVIIe siècle). Après que Sancho Panza et Don Quichotte ont libéré des forçats enchaînés par la Sainte-Hermandad en route pour les galères, l'écuyer suggère que son maître et lui se réfugient dans les montagnes. Là, Don Quichotte médite sur les fardeaux de la chevalerie[10]. Dans la satire Candide (chapitres 9 et 10), Voltaire y fait s'arrêter les deux personnages durant leur fuite de Lisbonne.
La sierre Morena jouit d'une forte réputation dans le folklore espagnol, avec des mythes sur les bandits (Los bandidos de Sierra Morena), un serpent géant (El Saetón de Sierra Morena), un enfant sauvage élevé par les loups, Marcos Rodríguez Pantoja[11], et bien d'autres[12].
Elle est mentionnée dans la chanson mexicaineCielito lindo (1882) et dans une des plus célèbres chansons traditionnelles espagnoles, Soy Minero (littéralement « Je suis mineur »), interprétée par Antonio Molina.