Didier Delesalle est né à Dunkerque en 1967. Très tôt initié à la culture electro/dance de la scène bruxelloise, il s'installe dans la capitale au milieu des années 80, devient mannequin pour Jean-Paul Gaultier et côtoie très vite le milieu de la nuit parisienne. C'est un fan de la première heure de musique new wave, disco et même de Hi-NRG. Sa découverte de maxis de house américaine des débuts en fait un fan inconditionnel de Larry Heard (Mr. Fingers)[3] et de la techno de Détroit.
Quelques années plus tard, il est un des premiers artistes signés par Éric Morand, à la fin des années 1980, sur le label Fnac Music Dance Division[4]. Il collabore ainsi sur plusieurs maxis avec Ludovic Navarre (alias St Germain) sous les pseudonymes L'n'S, Nuages ou Soofle et Laurent Garnier sous le pseudonyme Choice (Acid Eiffel), tout en sortant ses propres disques sous le nom de Shazz, d'Orange ou d'Aurora Borealis (The Milky Way). C'est tout naturellement qu'il suit Eric Morand quand ce dernier crée, avec Laurent Garnier, le label F Communications[5].
À la fin des années 1990, Shazz quitte F-Com et signe avec une major, Columbia[6]. Pour la première fois, il entame une collaboration avec des musiciens, qui lui permettent d’élargir la palette de ses sons : trompette, basse, saxo, piano. Plusieurs maxis tirés de l'album Shazz bénéficieront de remixes d'artistes deep house et garage comme Blaze et Joe Claussel sur le label Yellow Productions[7]. Cet album sera nommé à la 14e cérémonie des Victoires de la musique dans la catégorie Album techno en 1999.
Avec son deuxième album In The Light de onze titres chez Epic[8], composé en l'espace d’un an, Shazz se dirige vers des compositions alliant house, pop et musique noire. Il reste ancré dans la musique électronique en faisant appel à DJ Gregory pour les programmations rythmiques de six morceaux, à Julien Jabre pour le mixage et à Alexandre Destrez pour les arrangements, avec qui il collabore depuis Back In Manhattan.
Son troisième album Beautiful[9] s'oriente davantage vers un format de chansons où les voix des chanteuses prédominent. On retrouve, là encore, Julien Jabre au mixage et Alexandre Destrez aux claviers.
Après une parenthèse électro-baroque, réalisée avec le contre-ténor Gérard Lesne et l'arrangeur Dominique Massa, pour aboutir au projet musical Human?[10], Shazz sort son quatrième album solo, Heritage, en sur le label Pschent[11]. Accompagné du chanteur et auteur américain Michael Robinson, Shazz s'est davantage dirigé vers la pop-électro, y incluant gospel, soul et blues. Le titre Mirage a été repris sur la compilation de l’hôtel Costes n°11 et sur la Costes Decade.
En 2015, dix ans après sa sortie, l'album Beautiful est réédité sur Batignolles Square le label de Shazz[12], en version définitive enrichie de titres inédits et de remixes tous réalisés à l'époque.
L'année 2016 est marquée par la sortie d'EPilogue, un EP constitué de 6 titres reliant Deep House et Downtempo. Les 3 premiers titres (1993, Cafuné, Back Home) sont un clin d’œil Deep House à ses premières productions sur Fnac Music Dance Division et les 3 titres Downtempo suivants (On Your Feet, AirKiss, So Sweet) rappellent les sessions Chillout des meilleures soirées de l’époque.
Le nouvel album solo de Shazz, « Transition To Disorder », est sorti en 2021, sur le label Batignolles Square. Véritable retour aux sources des premières productions de Shazz, masterisé par Chab (Grammy Awards pour Random Access Memory), Transition To Disorder est avant tout un album de producteur alternant titres Downtempo (« Ondulatoires », « Along The Coast » ou « Ryuchi »), Deep (« Yeah ! », « Drive » ou « Voyage »), Techno (« My Love » ou « Our Kingdom ») ou plus pop (« We Are One » ou « The Line »). Un CD autoproduit par Shazz a été édité pour cet album. En 2022, le titre « Our Kingdom » a été utilisé pour la campagne publicitaire télévisuelle et internet de la marque Eminence [13].