Shaul nait à Belgrade le dans une famille juive d'origine hongroise. Après le début de la Seconde Guerre mondiale, ses grands-parents maternels sont déportés à Auschwitz. En avril 1941, les Allemands bombardent Belgrade. Sa famille s'enfuit en Hongrie où ils se réfugient dans un monastère, essayant de cacher leurs origines juives. Ils sont capturés par les Allemands en 1944 et déportés au camp de Bergen-Belsen. En décembre 1944, le Comité d'aide et de sauvetage parvient à payer une rançon en nature aux nazis. En échange d'une livraison de 10 000 camions, 100 000 Juifs devaient être libérés. Bien qu'aucun camion n'est livré, 1 700 Juifs peuvent quitter le camp, parmi lesquels Shaul et sa famille. Ils embarquent à bord du train Kastner et se réfugient en Suisse. Ils retournent vivre à Belgrade après la guerre et émigrent dans le nouvel état d'Israël en décembre 1948[1],[2],[3],[4].
Shaul fait ses débuts en athlétisme à l'âge de 15 ans en course à pied. Lors d'entraînements durant son service militaire, on lui dit qu'il possède d'excellentes capacités physiques. Il s'essaie d'abord à la discipline du marathon mais n'obtient pas de bons résultats. Il change de discipline et se spécialise dans la marche athlétique[7],[8].
En 1963, il remporte le premier de ses 28 titres nationaux[3].
Il prend part aux Maccabiades de 1969 à Ramat Gan et remporte la médaille d'or sur les épreuves du 3 000 mètres marche en établissant un nouveau record des jeux avec le temps de 35 min 4 s 13 ainsi que du 10 kilomètres marche[2].
Le matin de l'attaque, il est réveillé par son voisin de chambrée qui lui annonce que l'entraîneur Moshe Weinberg est mort. Réalisant qu'il se passe quelque chose de grave, il s'habille et sort de sa chambre. Il assiste à une tentative d'intervention de la part d'un garde non-armé, prévenu par une femme de ménage. Enfilant son survêtement, il quitte sa chambre et s'enfuit en courant, leurrant les terroristes qui le voient et croient que tout le monde a quitté l'appartement 2. Il court jusqu'au bâtiment abritant l'équipe américaine. Les terroristes ayant cru que les autres membres de l'appartement 2 se sont enfuis avec Shaul Ladany, ils relâchent leur attention, permettant aux membres présents de s'enfuir. Arrivé au bâtiment de l'équipe américaine, Shaul réveille le coach Bill Bowerman. Ce dernier retient Shaul Ladany en lieu sûr, puis prévient la police et fait appel aux Marines afin de protéger leur bâtiment[13],[14],[15],[16].
Ayant disparu des lieux et réfugié dans les bâtiments de l'équipe américaine, Shaul est dans un premier temps listé parmi les victimes dans les premiers rapports de presse[14],[10].
Carrière ultérieure
Après les événements de Munich, il se rend en Suisse à Lugano pour participer à l'édition inaugurale des championnats du monde de 100 kilomètres marche malgré les réticences de l'Association israélienne d'athlétisme. Il domine la concurrence et s'impose en 9 h 38 min 56 s 4[17].
En 1973, il participe à ses secondes Maccabiades et remporte deux médailles d'or sur les épreuves du 20 kilomètres marche et du 50 kilomètres marche[18]. Il décroche à nouveau une médaille d'or lors des Maccabiades de 1977 sur la distance du 50 kilomètres marche.
↑ a et b(en) « Conversation with Shaul Ladany, Olympian who Survived the Holocaust & Munich Massacre », Sports History Weekly, (lire en ligne, consulté le )
↑(he) דנה פלג, « בגיל 81 ההלך האולימפי שאול לדני מספר איך שרד את השואה », Ynet, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Neil Amdur, « Ladany, an Ultimate Survivor, Recalls Painful Memories », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Simon Reeve, One Day in September: The Full Story of the 1972 Munich Olympics Massacre and the Israeli Revenge Operation "Wrath of God", New York, Arcade Publishing, , 304 p. (ISBN9781628729221)