Ministre de la Défense de 1993 à 1995 sous le gouvernement de Hrant Bagratian, puis de 2000 à 2007 sous celui d'Andranik Margarian, il devient Premier ministre le , à la mort de celui-ci.
Redevenu Premier ministre en 2018 à l'issue de son mandat présidentiel et après avoir fait adopter une réforme constitutionnelle qui transforme le régime présidentiel en régime parlementaire, il démissionne six jours plus tard à la suite de la révolution arménienne de 2018, organisée contre la corruption et l'incarcération d'opposants politiques.
Sarkissian commence sa carrière professionnelle en 1975 à l'usine d'éléments électriques où il travaille jusqu'en 1979. Il commence alors sa carrière politique en entrant au comité de l'association jeunesse du Parti communiste de la ville de Stepanakert. Il gravit les échelons jusqu'à devenir premier secrétaire du comité régional du Haut-Karabagh.
Carrière politique
En 1990, Sarkissian devient député au Conseil suprême d'Arménie, puis après l'indépendance du pays en 1991, exerce, sous la présidence de Levon Ter-Petrossian, la fonction de ministre de la Défense de 1993 à 1995. Après avoir pris la tête du département de la sécurité d'État en 1995, il sera ministre de l'Intérieur et ministre de la Sécurité nationale jusqu'en 1999[2].
Robert Kotcharian, élu président de la République le , nomme Sarkissian au poste de chef d'État-major en 1999, puis de ministre de la Défense en 2000[2].
Premier ministre
Après la mort d'Andranik Margarian le [3], à six semaines des élections législatives du , Sarkissian est choisi le suivant pour le remplacer au poste de Premier ministre. Après les élections législatives, il est confirmé à ce poste le [2].
Serge Sarkissian est membre du Parti républicain depuis 2006. Il prend la présidence de son Conseil en juillet de la même année puis est élu à la présidence du parti en [2].
Sarkissian remporte l'élection présidentielle du dès le premier tour avec 52,82 % des voix selon les résultats définitifs de la Commission électorale centrale[4], mais l'opposition, emmenée par Levon Ter-Petrossian (président de 1991 à 1998), crie au scandale et à la fraude massive[5]. Selon les observateurs envoyés par l'OSCE, ces élections auraient pourtant grandement satisfait aux standards internationaux[6].
Candidat lors de l'élection présidentielle du , Sarkissian la remporte dès le premier tour avec 58,64 % des votes[9].
À nouveau Premier ministre sur quelques jours
Après avoir quitté la présidence le au terme de son deuxième mandat de cinq ans, Serge Sarkissian est élu Premier ministre le suivant par le Parlement avec 77 voixcontre 17, sur proposition de son successeur au poste de président, Armen Sarkissian[10]. Il avait pourtant précédemment promis de ne pas briguer ce poste[11]. Il forme son gouvernement le . En réaction, des manifestations sont organisées à partir du [12] par le chef de l'opposition, Nikol Pachinian, qui est finalement arrêté[13].
Il présente sa démission le , face aux manifestations qui secouent depuis onze jours le pays[14]. Nikol Pachinian est libéré dans la foulée ainsi que deux autres députés arrêtés la veille. Lors de l'annonce de sa démission, Sarkissian déclare que « Nikol Pachinian avait raison. Et moi, je me suis trompé. Le mouvement de la rue ne voulait pas que je sois Premier ministre. Je satisfais votre demande et je souhaite paix et harmonie à notre pays »[15]. Il ajoute qu'il n'a pas voulu utiliser la force pour disperser les manifestants[16]. Le premier vice-Premier ministre Karen Karapetian redevient Premier ministre par intérim[17].
Alors que le Parti républicain d'Arménie avait renoncé à présenter un candidat, Pachinian est le seul candidat en lice pour lui succéder[18]. Le , l'Assemblée nationale rejette sa candidature par 45 voix pour et 55 contre[19]. Le jour même, Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain et vice-président du Parlement, avait déclaré qu'« après la rencontre insatisfaisante d'hier, je suis convaincu que monsieur Pachinian ne peut pas être Premier ministre »[20].
Finalement le , des membres du Parti républicain suggèrent que lors de la nouvelle session d'investiture programmée le , le parti pourrait voter en faveur de Nikol Pachinian[21]. Le , Nikol Pachinian est élu Premier ministre d'Arménie par 59 voix favorables, soit six de plus que la majorité minimum requise[22]. Le président du groupe parlementaire du Parti républicain Vagram Bagdassarian affirme avoir fait primer « la stabilité du pays »[23].
Procès
Le , il est inculpé pour corruption et interdit de quitter le pays[24]. Son procès débute le [25].
Vie privée
Serge Sarkissian se marie en 1983 avec Rita Dadaian, professeur de musique à Stepanakert, née en 1962 et décédée le de la maladie à coronavirus 2019[1]. Le couple donne naissance à deux filles, Anouch et Satenik. Sarkissian est également grand-père d'une petite-fille, Mariam, et deux petits-fils, Ara et Serge[2].
Notes et références
Notes
↑Son prénom est le prénom en français Serge. Son nom de famille est basé sur le prénom Sargis Սարգիս qui signifie également Serge. Son nom signifie donc « Serge, fils de Serge ».
↑ abcdef et g(en) « Biography », sur president.am, The official site of the President of the Republic of Armenia (consulté le ).
↑(en) Ruben Meloyan et Emil Danielyan, « Armenian Prime Minister Dies Of Heart Attack » sur Radio Free Europe / Radio Liberty, 25 mars 2007, [lire en ligne (page consultée le 19 décembre 2008)].