La seigneurie du Lac-Matapédia est un territoire forestier situé sur la rive nord du lac Matapédia dans la vallée de la Matapédia dans l'Est du Québec. La seigneurie est actuellement sous un contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MNRF)[1]. Il s'agit également du parc régional de la Seigneurie-du-Lac-Matapédia sur une partie de son territoire.
Toponymie
Le toponyme de la seigneurie vient du nom du lac Matapédia auquel elle est adjacente. Le terme Matapédia est d'origine micmacque et, dès les années 1600, on pouvait lire Matapeguia[2].
L'origine de ce toponyme serait le terme micmac matapegiag qui signifie « jonction de rivières »[3].
La seigneurie s'étire sur une lieue sur la rive nord du lac Matapédia[2]. Le territoire de la seigneurie couvre une superficie de 68,3 km2[1]. Autrefois, la seigneurie couvrait tout le territoire entourant le lac Matapédia.
Le , la seigneurie du Lac-Matapédia a été concédée à Charles-Nicolas-Joseph d'Amours de Louviers (ou Damour de Louvière) par le gouverneur de la Nouvelle-France, Frontenac, et l'intendant Champigny[2]. Charles d'Amours de Louviers mourut en 1728 sans léguer explicitement la seigneurie. Mais Marie-Françoise Damours de Louvières en avait hérité ; elle avait épousé Jean-Baptiste Moyse de Rémond et légua la seigneurie à leur fils Jean-Baptiste Raymond (1757-1825)[4]. Ayant eu des difficultés financières, celui-ci la vendit pour £700 en juin 1796 à Patrick Langan.
À l'origine, la seigneurie couvrait tout le territoire autour du lac Matapédia. Dans les années 1830, alors que le chemin Kempt et le chemin Matapédia se construisaient, il n'y avait aucune mention de cette seigneurie sur les cartes[5]. La paroisse de Sayabec fut érigée canoniquement en 1896 et comprenait une partie de la seigneurie du Lac-Matapédia[6]. Dans les années 1920, la paroisse de Sayabec comptait au-dessus de cinq cents familles[6]. Plus à l'est, vient la paroisse de Val-Brillant qui est entièrement comprise dans la seigneurie qui fut érigée canoniquement en 1889 à la demande de Pierre Brillant, surnommé le « Père de la Vallée »[7]. À l'extrémité orientale de la seigneurie du lac Matapédia où celui-ci devient la rivière Matapédia s'est développée la paroisse d'Amqui qui fut érigée canoniquement en 1889 et qui comprend une partie du territoire de la seigneurie[8]. La paroisse d'Amqui avait plus de 3 000 habitants dans les années 1920[8].
Quelques plages donnent sur le lac Matapédia sur le territoire de la seigneurie. Ces plages sont ouvertes au public. Certaines comme celle du chalet à Soucy sont aménagées.
Serge Courville et Serge Labrecque, Seigneuries et fiefs du Québec : nomenclature et cartographie, Québec (Québec), Faculté des Lettres de l'Université Laval,
Jos D. Michaud, Notes historiques sur la Vallée de la Matapédia, La voix du lac, , 254 p..
Michel Dompierre et Bertrand Leblanc, La Matapédia, Édition MRC de La Matapédia, (ISBN2-9808660-0-8).
Œuvre de collaboration, Atlas écologique de la MRC de La Matapédia, Édition MRC de La Matapédia, (ISBN978-2-9808660-4-3).
Michel Pelletier, Mon coin de pays... La Matapédia!, (ISBN2-9804604-0-0).
Eugène Rouillard, La colonisation dans les comtés de Temiscouta, Rimouski, Matane, Bonaventure, Gaspé, , 153 p..
DVD La Matapédia, un milieu de vie authentique, produit par le CLD de La Matapédia et la télévision communautaire vallée-de-la-Matapédia, textes de PLUME-ART, scénario et montage de Yidam Boudhi, 2009.