La seigneurie de Terrebonne a eu plusieurs illustres seigneurs, jusqu'à ce que le régime seigneurial soit aboli en 1854. En Nouvelle-France, un seigneur n'était pas forcément un noble; il suffisait d'acheter une seigneurie pour en devenir le seigneur. Le seigneur devait aussi prêter foi et hommage au roi de France et, ainsi, il devenait le vassal du roi, et le roi devenait son suzerain. Le seigneur avait le devoir de concéder des terres à des colons ou censitaires. Il avait le droit de percevoir des impôts auprès des colons dont il était le seigneur, comme le cens et la rente, de faire exécuter une corvée par eux et aussi de percevoir des taxes dans des moulins (on parle alors de moûtures pour la taxe) et des fours dits banaux (installations dont il avait le monopole). Le seigneur pouvait aussi avoir des vassaux, à qui il réservait une partie de son territoire (son domaine) pour leur donner un fief (ou un arrière-fief, du point de vue du roi). Ces vassaux devaient prêter foi et hommage au seigneur.
Lorsqu'un seigneur mourrait, sa veuve s'occupait de l'administration de sa seigneurie jusqu'à ce qu'il y ait un héritier (généralement le fils aîné) prêt pour la prendre en charge (c'est-à-dire : qui a l'âge, qui est disponible, qui est compétent, etc.) ou jusqu'à ce que la seigneurie soit vendue à quelqu'un d'autre.
Après la Conquête, les Britanniques vont maintenir le régime seigneurial en place, et tous les fiefs de la Nouvelle-France appartiendront désormais à l'Amérique du Nord britannique. Ils pourront à leur tour devenir seigneurs. Parallèlement, le système des cantons (townships) sera établi.
1766-1783 : Co-seigneur de Terrebonne (par sa femme Marie-Angélique de La Corne) avec les Douglas (enfants de Marie-Charlotte de La Corne) et avec François-Josué de La Corne (1750-1800). 1783-1784 : Procuration pour vendre Terrebonne en entier
Il est le seul signataire des actes de concessions entre 1780 et 1784, donc il est considéré comme unique seigneur de facto, mais pas de jure.
1854 : Abolition de tous les droits seigneuriaux, sauf la rente seigneuriale qui est changée en rente constituée. La Province du Canada commute de façon obligatoire tous les fiefs et les rotures en francs alleux roturiers, et rembourse aux seigneurs tous les droits par eux perdus, sauf la rente seigneuriale. La rente seigneuriale devient une rente constituée, une forme de dette perpétuelle rachetable en tout temps sur paiement d'un capital (100/6e de la rente constituée dans ce cas-ci, valant 16 années et ⅔ de rentes).
En 1925, Roderick B. Masson (surnommé « Roddy ») se voit contraint par la Cour supérieure du Québec de vendre par licitation ses immeubles. Le à 10h30, la vente aux enchères par licitation des droits sur les rentes constituées de la seigneurie de Terrebonne a lieu au palais de justice de Saint-Jérôme. Le notaire Ernest-Séraphin Mathieu emporte l’enchère.
En vertu de l'article 37 de la loi de 1854 (Province du Canada, 18 Victoria ch. 3), il est possible de qualifier le créancier de rentes constituées seigneuriales de « seigneur ».
13 ans, 3 mois et 5 jours
Ernest-Séraphin Mathieu meurt le . Son exécutrice testamentaire sera la Société d'administration et de fiducie (une société sise au 5, rue Saint-Jacques Est à Montréal). Ce sera elle qui va travailler avec le Syndicat national de rachat des rentes seigneuriales en 1940 pour parachever le rachat par l'État québécois de toutes les rentes constituées.
Frise chronologique des seigneurs de Terrebonne
Arrière-fiefs
En 1731, le seigneur Louis Lepage de Sainte-Claire concède l'arrière-fief Sainte-Claire à son frère Germain Lepage de Saint-François[3]. En 1797, la famille seigneuriale Jordan érige l'arrière-fief Granger, dans le village de Sainte-Anne-des-Plaines, pour Félix Granger[4].
Notes et références
↑Commission de toponymie du Québec, « Seigneurie de Terrebonne », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
↑« Historique », sur Collège Saint-Sacrement (consulté le )