L'expédition qui entraîna sa mort fut lancée en grande pompe le de l'île de Danskøya à l'extrémité nord-ouest de l'archipel de Svalbard, au-delà du cercle polaire arctique. L'ingénieur Knut Frænkel[1] et le photographe Nils Strindberg[1] étaient également de la partie. Les aventuriers avaient également emporté une grande quantité de vivres et d’instruments scientifiques. Le ballon utilisé, nommé Le Pôle Nord, jauge 5 400 mètres cubes et a été financé par Alfred Nobel, Oscar Dickson, Otto Nordenskjöld et le roi Oscar II[3].
Le vapeur Virgo dépose les aventuriers le 23 juin 1896 dans l'ouest du Spitzberg en face de l'île des Danois. Le ballon est gonflé le 23 juillet. Le 14 août Otto Sverdrup inspecte le ballon et se montre sceptique. Plusieurs essais sont infructueux. Andrée revient un an plus tard à l'île des Danois (30 mai 1897) à bord du Svenskund. Le nouveau ballon, l' Oern (Aigle) est prêt le 11 juillet[3].
Après plusieurs messages optimistes envoyés par l'intermédiaire de carriers (un type de pigeon voyageur), tout contact avec l'expédition est rompu pendant plus de trente ans[4]. Le 14 mai 1899, deux pêcheurs trouvent sur une plage au nord de l'Islande une bouée et le 27 août 1900, une seconde bouée est découverte au nord de la Norvège. Les recherches expédiées sont infructueuses[3].
Le 6 août 1930, des pêcheurs à la baleinenorvégiens du navire Bratvag découvrent la dépouille d'Andrée ainsi que ce qu'il restait de l'expédition sur Kvitøya (dont le nom signifie « l'île blanche »)[1], à l'extrémité nord-est de l'archipel. Les journaux et les pellicules retrouvés sur place indiquent que le ballon s'est écrasé sur la banquise trois jours seulement après le décollage, et que les membres de l'expédition ont réussi à se frayer un chemin à travers la glace jusqu'à Kvitøya, échouant dans leur tentative de rejoindre l'archipel François-Joseph. Andrée, Frænkel et Strindberg ont réussi à survivre jusqu'en octobre, avant de périr.
Andrée est enterré au Norra begravningsplatsen à Stockholm. Un musée lui est consacré dans sa ville natale. Une île du Svalbard, Örnenøya, a été nommé du nom du ballon qu'Andrée avait utilisé pour son expédition[5].
Littérature
Le roman de Per Olof SundmanLe Voyage de l'ingénieur Andrée avec pour narrateur Knut Fraenkel relate ses aventures[6].
↑Alexandre Tarrieu, Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne, vol.1 : A-E, éditions Paganel, 2019, p. 45
↑ ab et cPaul-Émile Victor, Les Explorations polaires, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 298
↑Jules Rouch, Le Pôle Nord, Flammarion, 1923, p. 182.
↑(nb) « Örnenøya », sur data.npolar.no (consulté le ).
↑Per Olof Sundman, Le Voyage de l'ingénieur Andrée, NRF Gallimard, 1970 (original en suédois publié en 1967)