La salle des fêtes est décorée dans des nuances de ton rouge, elle est ornée de boiseries surchargées de dorures, de colonnes en stuc (flanquées de lourds doubles rideaux rouges), de nymphes (réalisées par Jean-Baptiste Lavastre, Camille Lefèvre et Édouard Pépin), de sculptures décoratives (de Florian Kulikowski, Hamel et Bouet)[1].
Scène de théâtre
Dans le mur ouest est aménagée une petite scène de théâtre, entourée de coulisses et loges d'artiste de part et d'autre et en sous-sol. En effet, jusque dans les années , un spectacle était proposé aux invités après le dîner, et Louis de Funès y joua notamment pour Charles de Gaulle.
Tapisseries
Les murs sont recouverts de six tapisseries des Gobelins du XVIIIe siècle :
la tapisserie Le Mois de décembre : Les Patineurs appartenant à la suite des Mois de Lucas, réalisés en d'après Lucas de Leyde ;
une tapisserie appartenant à la suite des Nouvelles portières de Diane réalisée entre et d'après Pierre-Josse Perrot pour Stanislas Leszczynski, beau-père du roi Louis XV.
La salle des fêtes est le principal lieu pour les réceptions et les dîners d'État, ces derniers étant organisés de concert par les cuisines du palais et la cave à vin du palais[2]. Le palais possède 10 000 pièces d'argenterie, 7 000 verres et carafes en cristal et 9 300 assiettes ; la majorité des pièces sont des porcelaines de Sèvres. Un dîner officiel au palais dure moins d'une heure (il était de 2 h 30 min sous le général de Gaulle, qui l'avait auparavant raccourci en faisait passer le nombre de plats de cinq à trois) ; des menus datés disposés près des assiettes sont préparés pour les invités[3]. Le couple présidentiel conserve le dernier mot dans le choix des menus[4],[5].
Histoire
Sous la Troisième République
Le président de la RépubliqueSadi Carnot fait construire la salle des fêtes par l'architecte Adrien Chancel, sur la base des plans d'Eugène Debressenne. La demande de Carnot provient de sa préoccupation eu égard au lustre de la fonction présidentielle. La construction commence en , et la salle est inaugurée le à l'occasion d'une fête réunissant 8 000 invités, dans le cadre de l'exposition universelle se tenant cette année-là à Paris, quand bien même sa décoration, inachevée, se poursuit jusqu'en .
Afin de mettre les invités à l'abri des intempéries et aménager un vestiaire, Sadi Carnot fait également édifier une verrière le long de la façade nord du bâtiment principal, donnant sur la cour d'honneur, baptisée sous la IIIe République la « Cage aux singes », car c'est là que se réalisaient les photographies de famille des gouvernements lors de leur mise en place[2].
En , Cécile Carnot suggère qu'en décembre soit installé un sapin de Noël dans la salle des fêtes pour organiser un « Noël des enfants pauvres ». Depuis lors, la salle des fêtes accueille chaque année un grand sapin de Noël[2].
Sous la Quatrième République
La « Cage aux singes » est entièrement détruite en par Vincent Auriol, qui à la place fait installer les actuels vestiaires au sous-sol, étant reliés au vestibule par des monte-charge[1].
Le président François Mitterrand fait percer dix portes-fenêtres dans les murs Sud et Est donnant sur le parc[8], tandis qu'à l'origine, la salle était cloisonnée sur ses deux longueurs.
François Hollande fait restaurer la pièce afin d'améliorer son étanchéité à la suite d'une averse s'étant infiltrée par les toits de la salle[2].
En , Emmanuel Macron fait retirer les rideaux de couleur rouge de la salle[9]. Il y tient trois conférences de presse :
↑ a et bDominique Frémy, Quid des présidents de la République… et des candidats, Paris, Robert Laffont, , 2e éd., 717 p. (ISBN2-221-05360-5), « Les Résidences du président : palais de l'Élysée », p. 118–127.
↑Maxime Tandonnet, chap. 18 « Charles de Gaulle, « guide de la France » : – », dans Histoire des présidents de la République : Vingt-quatre hommes et la France, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 668), , 700 p. (ISBN978-2-262-06915-5, lire en ligne), p. 397–454.