Selon le site de la société, Salamandre intervient dans les domaines de la stratégie et des opérations tactiques en Europe et à l'international[3].
Pour Frédéric Charpier, Salamandre « appartient au petit groupe des cabinets français spécialisés dans l'influence […] qui agit en appui du complexe militaro-industriel sous drapeau du « patriotisme économique »[4] ». Salamandre intervient dans des dossiers dits « sensibles »[5].
Pour les journalistes de Mediapart, Salamandre serait soit une société d’intelligence économique[6], soit une société de conseil, selon l’ouvrage de Karl Laske et Fabrice Arfi “Avec les compliments du Guide”.
Salamandre a constitué un conseil de supervision rassemblant des spécialistes du contre-espionnage, du renseignement et du complexe nucléaire[2]. Le Général François Mermet, ancien patron de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) et ancien directeur du Centre d'Expérimentations Nucléaires (CEN), est le premier à en faire partie, depuis 1998[2]. Il est rejoint par d'autres membres du complexe nucléaire comme Roger Baléras[10], ancien Directeur des Applications Militaires du Commissariat à l'énergie atomique (CEA)[2] et Jean-François Briand, ancien directeur de la Division Nucléaire puis Directeur International du Groupe Thomson-CSF.
Plus tard, en 2004, le conseil de supervision est renforcé par l'arrivée de Raymond Kendall[11], secrétaire général honoraire d'Interpol et membre du conseil de surveillance de l'Office Européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF), et de Michel Lacarrière, ancien Directeur du Renseignement de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) pendant dix ans et ancien directeur de cabinet de la Direction de la surveillance du territoire (DST)[12].
Interventions en milieu gouvernemental
Le créneau de Salamandre réside principalement dans la défense des intérêts français en matière de sécurité nationale et de techniques de pointe[4]. Selon Le Canard enchaîné, son fondateur se vante d'agir au nom des intérêts supérieurs du pays, mais profite en fait des conflits d'état-major pour proposer ses services aux plus offrants[13]. Le cabinet Salamandre a joué un rôle déterminant dans la bataille qui a secoué le groupe Safran et abouti à la victoire en , de son poulain Jean-Paul Herteman, ancien dirigeant de SNECMA appuyé par les anciens de Sagem[4]. Le cabinet Salamandre a également été à l'origine de l'affaire Gemplus, s'efforçant de contenir l'offensive de TPG (Texas Pacific Group) et de son PDG David Bonderman en contribuant à créer une alternative française en matière d'infrastructure cryptographique de confiance face à Verisign, soutenu par la NSA[4]. Salamandre est également intervenue sur les aspects stratégiques de dossiers comme Atos Origin ou encore ArcelorMittal.
Salamandre intervient essentiellement en milieu gouvernemental. En 2009, selon Challenges, le gouvernement aurait demandé aux entreprises à capitaux publics (Safran, Areva, EADS) de mettre un terme à leur contrat avec Salamandre et aux services secrets de cesser tout contact avec le fondateur de la société[13].
Pour Mediapart, la société a évolué par exemple dans l'entourage proche du Président de la République Nicolas Sarkozy[cit. 2], ce qui est toutefois contredit par Airy Routier avec qui Salamandre est en conflit en 2009[réf. nécessaire] , lui-même contredit par plusieurs autres sources[14],[15],[2].
En janvier 2020, selon Libération, « Salamandre tournoie autour du pouvoir en place, quelle que soit sa couleur politique » [16]. La société est ainsi successivement réputée proche des milieux Joxe, de Michel Rocard, de la droite française [16].
Proximité supposée avec la DGSE
La prédominance des profils issus du contre-espionnage et renseignement, notamment de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) et de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) , au conseil de supervision de Salamandre a été soulignée par plusieurs observateurs : ainsi, pour Pierre Péan, Salamandre est une société pionnière du renseignement privé en France, dont le conseil d'administration a vu passer plusieurs anciens membres de la DGSE[cit. 3]. « parmi les hommes passés au conseil d'administration de Salamandre après les services de contre-espionnage et de renseignement, plusieurs noms reviennent : le général François Mermet ou Michel Lacarrière[17]. ».
Pour Sophie Coignard, Salamandre est « une entreprise de conseil en stratégie considérée comme proche de la DGSE »[18].
La marque européenne Salamandre est déposée en 1998 par Pierre Sellier[20].
En 2012, selon Frédéric Charpier, la société n’employait pas plus de cinq collaborateurs autour de sept associés[4],[2]. Salamandre s'appuie sur un réseau de consultants et consultantes indépendants à Londres, Singapour[2] et Tel Aviv[4].
↑(en) « The Loopholes in OECD Pact », Intelligence Newsletter, :
« The Paris-based business intelligence and strategic consultants firm Salamandre has been attracting a lot of interest following the publication of a report on loopholes in the OECD convention on corruption. »
↑« Salamandre, évolue dans les cercles du pouvoir sarkozyste et qui a travaillé pour le marchand d’armes Ziad Takieddine. » Médiapart 31 août 2012.
« Salamandre Stratégie, société de renseignement privée, est l'une des premières à avoir été créées en France ; fondée par Pierre Sellier, elle a compté dans son conseil d'administration des anciens de la D.G.S.E. »