Le territoire municipal de Sainte-Hermine s'étend sur 34,93 hectares. L'altitude moyenne de la commune est de 42 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 12 et 83 mètres[1],[2].
Situation
Sainte-Hermine était située sur le carrefour de deux routes nationales d'importance : la N 148, qui à son apogée était la route de Limoges à Noirmoutier, et la N 137 qui était la route de Bordeaux à Saint-Malo. Le déclassement des routes nationales a fait perdre l'importance de ce croisement.
L'autoroute A83 de Nantes à Niort est désormais la nouvelle voie de communication la plus importante.
Le chemin de fer (ancienne ligne de Chantonnay à Luçon) a laissé la gare de Sainte-Hermine vide de trains en 1946. La ligne de chemin de fer empruntait l’actuelle route de Nantes à Bordeaux[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 827 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sainte Gemme la Plaine_sapc », sur la commune de Sainte-Gemme-la-Plaine à 9 km à vol d'oiseau[6], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 809,1 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Sainte-Hermine est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Sainte-Hermine[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (84,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63,7 %), zones agricoles hétérogènes (11,6 %), forêts (7,8 %), zones urbanisées (7,4 %), prairies (5,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,6 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Sainte-Hermine tient son nom de la chapelle du château aujourd’hui disparu en mémoire de sainte Irmine, qui vécut au VIIIe siècle et mourut dès les premières années du IXe.
Durant la Révolution, la commune porte le nom d'Hermine-sur-Smagne[16] du nom de la Smagne, rivière qui traverse le village.
Au cours de la Révolution française, Sainte-Hermine est dans la tourmente. Une garde nationale est formée, mais le curé de la paroisse, Alexandre Gusteau, a refusé la Constitution civile du clergé de 1790 au même titre que son frère, Joseph Gusteau. Ce détail important laisse à penser que la population herminoise était plutôt, comme l'écrasante majorité de la population de la Vendée insurgée, contre la Révolution et sa haine du catholicisme. En application de la loi du 26 août 1792 qui condamne les prêtres réfractaires au bannissement, Alexandre Gusteau et son frère sont déportés en Espagne le 11 septembre 1792 : ils embarquent aux Sables-d'Olonne à bord du navire Marie Gabrielle pour un long exil, alors qu'ils sont pourtant originaires de Fontenay-le-Comte[17] : seul le curé de Sainte-Hermine en reviendra pour occuper à nouveau ses fonctions.
Sainte-Hermine se retrouva, comme des centaines d'autres paroisses de la Vendée insurgée, en plein cœur de la guerre de Vendée. Les gardes nationaux de Sainte-Hermine participèrent, du côté des Républicains, aux premiers affrontements, dont celui de la bataille de Pont-Charrault qui fut la première grande victoire vendéenne[18]. Sans que nous puissions dater précisément chaque prise et reprise de la ville, Sainte-Hermine a fait partie de ces paroisses au sein desquelles plusieurs batailles opposant les Vendéens aux Républicains ont eu lieu. À la veille de la troisième bataille de Luçon du 14 août 1793, les chefs vendéens se rassemblent à l'auberge du Bon Pasteur, à Sainte-Hermine. Charette, d'Elbée, Royrand, La Rochejaquelein, Lescure, Marigny et Joly y ont préparé le plan d'attaque de Luçon. Cette troisième bataille de Luçon fut l'une des batailles les plus meurtrières de la guerre, et une défaite pour les Vendéens. Les Herminois semblent avoir participé activement à la guerre du côté des Vendéens insurgés, catholiques et royalistes, et une grande partie d'entre eux ont, d'après l'historien Émile Gabory, participé à la tragique virée de Galerne : « les généraux républicains le constatent dans leurs Mémoires, ils ne trouvèrent pas un seul homme à Sainte-Hermine, à Chantonnay, aux Herbiers ; tout avait pris la même direction, tout avait fui vers la Loire ou gisait dans les rues, sur les bords de la route, dans les champs »[19].
Le 21 janvier 1794, les colonnes infernales du général Louis-Marie Turreau se mettent en marche : elles doivent appliquer, avec plus d'efficacité qu'auparavant, les lois des 1er août et octobre 1793. Les colonnes de soldats républicains ont pour ordre de tout brûler et de tout massacrer en Vendée insurgée. Pourtant, la Grande Armée Catholique et Royale, avec les dizaines de milliers de civils qui la suivait, ont déjà été massacrés au Mans et à Savenay en décembre 1793, et Noirmoutier a été reprise par les Républicains le 3 janvier, empêchant ainsi totalement les Vendéens de représenter une sérieuse menace militaire. Ce fut sans justification d'ordre militaire que le plan de Turreau, approuvé par le Comité de salut public, a été exécuté. « Seuls 13 bourgs doivent être épargnés : Clisson, Montaigu, La Châtaigneraie, Argenton, Fontenay, Sainte-Hermine, Chantonnay, Saint-Vincent, Machecoul, Cholet, Bressuire, Chalonnes Saint-Florent ; ceci non par souci d'humanité, mais parce qu'ils devaient servir de points de départ, de ralliement, et de ravitaillement. Plusieurs subirent ensuite le sort commun »[20]. Sainte-Hermine, qui était pourtant tombée sous le contrôle des Républicains, et qui devait être épargnée, a fini par subir le sort commun. Le comité de surveillance révolutionnaire de Fontenay écrit, à celui de Niort, cette lettre datée du 4 avril 1794 : « Frères et amis. Un voile sombre et funèbre se répand sur la partie saine et fidèle du département de la Vendée. Hâtons-nous de prévenir les suites du plus cruel incendie. Nos premières sentinelles, les avant-postes que nous opposions à nos ennemis déclarés, n'existent plus. Les patriotes des parages de Sainte-Hermine, les postes du Simon, La Vineuse, la Réorthe, Sainte-Pexine, ne sont plus que des monceaux de cendres. Les ordres barbares du scélérat Huché, général à Luçon, sont des attentats les plus formels à la chose publique »[21]. Après ces événements, le général républicain Jean-Baptiste Huché est arrêté sur ordre du Comité de surveillance de Luçon pour avoir commis des crimes contre des patriotes, le 9 avril 1794. Mais le 17 avril 1794, les Représentants en mission Hentz et Francastel arrivent à Luçon, mettent en état de siège la ville et font arrêter les membres du Comité responsables de l'arrestation du général Huché qui a finalement été libéré et réintégré dans l'armée sévissant en Vendée, en tant que général de division. Ce fut l'ultime preuve que ce général, surnommé « le boucher de la Vendée », ne faisait qu'exécuter les ordres venant de la Convention et du Comité de salut public[22].
En 1808, la commune absorbe celle voisine de Saint-Hermand[16], alors peuplée, au recensement de 1800, de 550 habitants[23] ; Saint-Hermand avait, durant la Révolution, porté le nom d'Hermand-le-Guerrier[23], mais aussi le nom d'Hermine-sur-Smagne[24].
L'inauguration de la statue Clemenceau (place Clemenceau), la seule que le Tigre inaugura de son vivant, eut lieu le dimanche . De nombreux hommes politiques se sont inclinés devant le monument, notamment Vincent Auriol, Gaston Monnerville, de Gaulle, Jacques Chirac... Lors de la visite en Vendée du général de Gaulle en 1965, ce monument fit l'objet d'une tentative d'attentat de la part de membres de l'OAS, dirigés par Jean-Jacques Susini. Georges Clemenceau passa son enfance au château de l'Aubraie, à La Réorthe, tout près de Sainte-Hermine et fut d'ailleurs médecin à Sainte-Hermine et il lui garda un attachement certain.
En , à la suite de l'évacuation des habitants de Charleville (Ardennes), et plus largement de l'ensemble des habitants des Ardennes, vers la Vendée, Sainte-Hermine devient la préfecture du département des Ardennes, pour la durée de la guerre[25].
Dès l’aube de cette matinée du 4 novembre 1960, la Smagne était sortie de son lit. Elle recouvrait déjà les prairies situées en amont et en aval du pont de la Poste. Les crues étaient fréquentes à cette époque. Dès 8 heures, la Smagne se transforma en torrent, le niveau s’élevait sans discontinuer. Vers 10 heures, l’eau commença à envahir la rue Clemenceau. A 13 heures, la hauteur de l’eau atteint son apogée. De la Mairie jusqu’à la rue de l’If, la violence du courant interdisait l’accès aux maisons se trouvant sur ce parcours. Nonobstant, des voitures amphibies venant de Bretagne et se dirigeant vers La Rochelle arrivèrent à Sainte-Hermine dans le courant de l’après-midi. Ce sont elles qui délivrèrent les Herminois bloqués dans leur habitation.[réf. nécessaire]
En 1971, la commune de Sainte-Hermine fusionne avec Simon-la-Vineuse[16], alors peuplée, au recensement de 1968, de 487 habitants[26]. Le projet de fusion entre Sainte-Hermine et Simon-la-Vineuse n’est pas nouveau. Il y a quelques années déjà, Monsieur Hirtz, Sous-Préfet de Fontenay-le-Comte, avait entretenu sur l’initiative du gouvernement. C’était l’époque où fusionnèrent Chantonnay, le Puy-Belliard et St-Mars-des-Prés – Les Herbiers, le Petit-Bourg et Ardelay– La Roche-sur-Yon, le Bourg et Saint-André d’Ornay – Mouzeuil et Saint-Martin-sous-Mouzeuil – Fontenay-le-Comte et Charzais.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[37].
En 2021, la commune comptait 2 951 habitants[Note 3], en évolution de +2,32 % par rapport à 2015 (Vendée : +4,91 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,0 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28.3 % la même année, alors qu'il est de 31,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 443 hommes pour 1 487 femmes, soit un taux de 50,75 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,16 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[39]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,3
90 ou +
3,9
7,8
75-89 ans
10,5
16,5
60-74 ans
16,7
18,3
45-59 ans
17,2
19,0
30-44 ans
18,8
15,5
15-29 ans
14,5
21,7
0-14 ans
18,4
Pyramide des âges du département de la Vendée en 2021 en pourcentage[40]
Eugène Hamayon à sa retraite, en 2000, s'installe à Sainte-Hermine ; grâce à l'appui des élus, il ouvre son deuxième club de boxe française, après celui de Trappes dans les Yvelines, avec un effectif de quatorze licenciés. En 2009, il est élu président départemental, et avec lui, le club herminois va connaître son heure de gloire en 2010 avec le titre de championne du monde remporté par Mélissa Imbert[41], membre du club. De nombreux champions et vice-champions de Vendée sont également issus de ce club.
Économie
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Logis du Petit-Magny (à voir : la tour d'escalier, la chapelle, les cheminées intérieures) ; inscription par arrêté du [43].
Manoir de la Petite-Coudraie (XVIIe et XVIIIe siècles), inscription par arrêté du [44].
Marché couvert (les halles), inscription par arrêté du [45].
Un monument représentant Georges Clemenceau avec ses poilus au milieu des tranchées, est localisé à l'intersection de la route Nantes à Bordeaux et de Niort à la Roche-sur-Yon. 46° 33′ 19″ N, 1° 03′ 41″ O. Réalisée par les sculpteurs François-Léon Sicard et Paul Belmondo, il a été inauguré par le Tigre lui-même en . La statue a été décapitée par les troupes d'occupation. La tête, conservée à la « maison de Georges Clemenceau » de Saint-Vincent-sur-Jard, a été restaurée par la suite. Cette sculpture est inscrite aux monuments historiques depuis 1998[46].
Patrimoine religieux
Église Notre-Dame de Sainte-Hermine et ancien ossuaire. Inscription par arrêté du [47].
Église Saint-Pierre de Simon-la-Vineuse : chapelle du XVe siècle + étapes de constructions jusqu'au XIXe siècle, inscription par arrêté du [48].
Temple protestant, inscription par arrêté du [49].
Cimetière protestant, inscription par arrêté du [50].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Au moment de son élection, Philippe Barré appartient au Mouvement démocrate. Dans la fédération vendéenne de la formation, il occupe successivement les fonctions de délégué départemental à partir de 2011 et de président entre 2012 et 2020. Il indique en 2024 qu’il n’est plus encarté politiquement depuis les élections de 2021[33],[34],[35].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean Artarit, Fontenay-le-Comte sous la Révolution, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 490 p. (ISBN978-2-911253-61-4), p. 107
↑Jean Artarit, Fontenay-le-Comte sous la Révolution, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 490 p. (ISBN978-2-911253-61-4), p. 124
↑Émile Gabory, Les grandes heures de Vendée, Paris, Perrin, , 345 p., p. 115
↑Simone Loidreau, Les colonnes infernales en Vendée, Hendaye, EDIPRO, , 180 p. (ISBN978-2-917756-09-6), p. 30
↑Alain Gérard, Les archives de l'extermination, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 688 p. (ISBN978-2-911253-55-3), p. 437
↑Alain Gérard, Les archives de l'extermination, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 688 p. (ISBN978-2-911253-55-3), p. 422 à 464
Note : La commune absorbante et l’année de fusion sont indiquées entre parenthèses à la suite du nom de l’ancienne commune ; lorsqu’une commune issue d’un regroupement est composée en italique, cela signifie qu’une nouvelle entité est créée.