S Sagittae, appelée également par sa désignation de Flamsteed10 Sagittae, est une étoile variable céphéide classique de la constellation de la Flèche qui varie entre les magnitudes 5,24 et 6,04 sur une période de 8,382 jours[1]. Sa désignation d'étoile variable « S Sge » indique qu'elle fut la deuxième étoile variable découverte dans la constellation. L'astronome amateur irlandais John Ellard Gore fut le premier à observer sa variabilité en 1885, et Ralph Hamilton Curtiss découvrit sa vitesse radiale variable en 1903–04[10]. Harlow Shapley observa en 1916 que son spectre et celui d'autres céphéides variait avec la luminosité, enregistrant un type spectral F0 avant le maximum, F4 au maximum, et G3 juste avant le minimum de luminosité[11].
S Sagittae est une supergéante jaune-blanc qui varie entre les types spectraux F6Ib et G5Ib. Elle est environ six ou sept fois plus massive et cinq mille fois plus lumineuse que le Soleil et est située à environ 2 000 années-lumière de la Terre[1]. Son rayon vaut 58,5 fois celui du Soleil[5]. Le rayon, la température, la luminosité et la couleur varient tous pendant que l'étoile pulse lors de sa période de huit jours. La période s'accroît lentement au cours du temps[1].
S Sagittae serait un système double ou triple avec une étoile compagne plus chaude de la séquence principale sur une orbite de 676 jours. La compagne, et son éventuel compagnon plus faible, sont seulement détectables à partir des variations de vitesse radiale dans les raies spectrales de la primaire céphéide et d'un excès d'ultraviolet. L'analyse du spectre indique une étoile de type spectral A7V à F0V, qui devrait être 1,5 à 1,7 fois plus massive que le Soleil. Cependant, la masse mesurée de la compagne est supérieure à 2,8 masses solaires, ce qui suggère fortement que cette compagne est elle-même une étoile binaire[7].
↑(en) D. Pourbaix, A. A. Tokovinin, A. H. Batten, F. C. Fekel, W. I. Hartkopf, H. Levato, N. I. Morrell, G. Torres et S. Udry, « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy and Astrophysics, vol. 424, no 2, , p. 727 (DOI10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode2004A&A...424..727P, arXivastro-ph/0406573)
↑ ab et c(en) P. Moskalik et N. A. Gorynya, « Mean Angular Diameters and Angular Diameter Amplitudes of Bright Cepheids », Acta Astronomica, vol. 55, , p. 247 (Bibcode2005AcA....55..247M, arXivastro-ph/0507076)
↑ a et b(en) V. V. Kovtyukh, F. A. Chekhonadskikh, R. E. Luck, C. Soubiran, M. P. Yasinskaya et S. I. Belik, « Accurate luminosities for F-G supergiants from Fe ii / Fe i line depth ratios », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 408, no 3, , p. 1568 (DOI10.1111/j.1365-2966.2010.17217.x, Bibcode2010MNRAS.408.1568K)
↑ a et b(en) Nancy R. Evans, Douglas L. Welch, Mark H. Slovak, Thomas G. Barnes et Thomas J. Moffett, « The orbit and companion of the Cepheid S SGE – A probable triple system », Astronomical Journal, vol. 106, , p. 1599 (DOI10.1086/116750, Bibcode1993AJ....106.1599E, arXivastro-ph/9706292)
↑(en) John A. Aldrich, « A study of S Sagittae », Publications of the Observatory of the University of Michigan, vol. 4, no 5, , p. 75–92 (Bibcode1932POMic...4...75A)
↑(en) Harlow Shapley, « The variations in spectral type of twenty Cepheid variables », The Astrophysical Journal, vol. 44, no `, , p. 273–91 (DOI10.1086/142295, Bibcode1916ApJ....44..273S)