Les deux propositions sont approuvées à d'écrasantes majorité de plus de 98 % des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 98,36 %. En conséquence, la république est officiellement proclamée le .
Contexte
Acte d'union de 1918
En réaction au mouvement indépendantiste islandais, le Danemark et l'Islande, alors autonome, entament des négociations en 1917 qui aboutissent à la réunion d'une commission parlementaire dano-islandaise en à Reykjavik afin de renégocier le statut de l'Islande. Cette commission aboutit à la rédaction de l'Acte d'Union dano-islandais. Approuvé par référendum en octobre 1918, il fait de l'État autonome islandais un État souverain et indépendant, tout en restant un royaume en union personnelle avec le Royaume de Danemark, c'est-à-dire conservant le même souverain. L'acte voit par ailleurs l'Islande confier au Danemark la gestion des affaires étrangères du royaume[1]. Approuvé par la population à une très large majorité de 92,55 % des suffrages exprimés, l'acte d'union est voté à l'Althing le 10 novembre 1918, et entre en vigueur le 1er décembre suivant[1]. Le jeune royaume adopte par la suite une nouvelle constitution le [2].
L'acte ne peut être renégocié avant une période de vingt cinq ans. Il prévoit des conditions d'abrogation très difficiles à mettre en œuvre, avec un minimum de trois ans de négociations suivies d'un vote à la majorité qualifiée des deux tiers des membres de l'Althing, puis d'un référendum approuvé à la majorité des trois quarts des suffrages exprimés, couplé à une participation minimale de trois quarts des inscrits islandais[1],[3],[4],[5].
L'Acte d'Union dano-islandais de 1918 étant renégociable au bout de vingt-cinq ans, cette échéance arrive à son terme à la fin de l'année 1943, alors que le Danemark est toujours occupé par l'Allemagne et se trouve donc dans l'impossibilité de renégocier le traité. L'Althing décide alors d'agir unilatéralement, malgré l'opposition de certains intellectuels et personnalités politiques islandais, et le choc ressenti par certains Danois[8].
Les Islandais se prononcent à plus de 98 % pour la fin de l'union avec le Danemark, ainsi que pour la constitution républicaine. La république d'Islande est proclamée à Þingvellir le , date anniversaire de la naissance du dirigeant indépendantiste historique, Jón Sigurðsson. Sveinn Björnsson en devient le premier président. Cet événement marque la fin de la lutte pour l'indépendance en Islande : le est depuis célébré tous les ans comme fête nationale islandaise[11].
Étant donné que le Danemark était encore sous occupation allemande, de nombreux Danois se sentent à l'époque offensés par le fait que cette étape ait été franchie dans cette situation. En dépit de cela, le roi de Danemark, Christian X, envoie un message de félicitations au peuple islandais[8].
↑ a et b(en) Dieter Nohlen et Philip Stover, Elections in Europe : A Data Handbook, Nomos Verlagsgesellschaft, , 2070 p. (ISBN978-3-8329-5609-7), p. 961-966.