Ruppert et Mulot est le binôme formé de Florent Ruppert, né en , et de Jérôme Mulot, né en , des auteurs de bande dessinée français. Ils cessent de collaborer en 2023 après que Ruppert est mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles qu'il dément.
Jérôme Mulot et Florent Ruppert se rencontrent à l'École nationale supérieure d'art de Dijon. Ils créent le fanzine Del Aventure, qu'ils distribuent en festival, et que Killoffer remarque. Déjà, ils ont mis au point leur méthode de travail : chacun participe au dessin et au scénario. Les histoires sont des dialogues graphiques entre les deux auteurs.
Ils sont publiés dans des revues alternatives à petite diffusion (Bile Noire, Le nouveau journal de Judith et Marinette) en 2004. Jean-Christophe Menu, enthousiasmé par les planches publiées dans Ferraille Illustré no 26, en , leur propose de travailler avec l'Association. Safari Monseigneur, paru dans la collection Ciboulette fin 2005 leur accorde une plus large audience. Dès lors[Quand ?], Ruppert et Mulot font partie de l'équipe de l'Association, participant à L'Éprouvette (dans le premier numéro duquel ils dévoilent leur originale méthode de dédicace[Laquelle ?]), Lapin, et sortant chez cet éditeur deux autres albums en 2006.
Leur travail, qui propose une nouvelle approche de la narration et du découpage, notamment par l'usage de l'« arborescence » (série de phylactères alternés verticaux) et de l'improvisation, reçoit un très bon accueil, comme en témoigne le prix « Essentiel Révélation » accordé à Panier de Singe au Festival d'Angoulême 2007[1].
Fin de la collaboration
En mai 2023, une enquête de Mediapart met Florent Ruppert en cause pour des faits d'agressions sexuelles qu'il nie[2]. En août et septembre 2021, il est visé par deux plaintes, l’une pour « agression sexuelle », l’autre pour « viol » ; la procédure est classée sans suite en août, le parquet considérant que « l’infraction étant insuffisamment caractérisée »[2]. En septembre, il est exclu de l’atelier qu’il avait cofondé[2]. Mediapart mentionne une dizaine de témoignages de femmes le mettant en cause à des degrés très divers[2].
Les révélations interviennent quelques mois après l'affaire Bastien Vivès qui a révélé les dysfonctionnements d’une partie du milieu et a permis l'émergence d'un mouvement #MeToo de la bande dessinée[1],[3].
Jérôme Mulot dit être « tombé des nues » en découvrant l'existence des plaintes, et annonce sur son compte instagram en avril 2023 qu'il met fin à leur collaboration, tout en saluant « le courage des femmes qui ont pris la parole et [en] leur apport[ant son] soutien public »[2],[1].
Œuvres publiées
Jérôme Mulot et Florent Ruppert sont chacun scénaristes et dessinateurs de toutes ces histoires et ouvrages.
↑Vincent Bernière, « Ruppert et Mulot : La Technique du périnée », dans Les 100 plus belles planches de la BD érotique, Beaux-Arts éditions, (ISBN979-1020402011), p. 192-193
↑Vincent Bernière, « La Grande Odalisque, par Bastien Vivès, Florent Ruppert et Jérôme Mulot », dans Les 100 plus belles planches de la bande dessinée, Beaux-Arts éditions, (ISBN9791020403100), p. 86-87
↑Benjamin Roure, « « La Grande Odalisque », Prix Landerneau BD 2012 », BoDoï, (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
Julie Delporte, « Une analyse du ludique dans La Maison close », dans Comix Club no 11, , p. 34-49.
(en) Bart Beaty, « 'C'est pas du tout ce que tu penses': Improvisational Narrative Strategies in Ruppert and Mulot's La Maison close1 », European Comic Art, Brooklyn, vol. 3, no 1, , p. 81-103
Jérôme Mulot (interviewé), Florent Ruppert (interviewé) et Lucie Servin, « Ruppert & Mulot : le parti-pris des pirates », Les Cahiers de la bande dessinée, no 7, , p. 40-51