Cette rue commerçante se trouve dans le bas de Suresnes, au sein du quartier historique. Elle est accessible en voiture par le boulevard Henri-Sellier, qui permet de rejoindre Paris, et en train par la gare de Suresnes-Longchamp.
Il s'agit de l'une des plus anciennes rues de Suresnes. La voie porte à l'origine le nom de rue D'En-Haut, par opposition à la rue D'En-Bas (actuelle rue des Bourets). Ces deux axes parallèles coincés entre le mont Valérien et la Seine marquent alors les limites ce « paisible village de cultivateurs et de vignerons » que le développement des transports au XIXe siècle (trains, routes, pont) participera à désenclaver[3],[4], permettant à Suresnes de s'urbaniser et de devenir une ville industrielle. Les nouvelles usines et logements ouvriers sont alors érigés à la place de propriétés bourgeoises et aristocratiques de l'Ancien Régime construites autour du village aux XVIIe – XVIIIe siècles, par des bourgeois et aristocrates parisiens en quête de lieux de villégiatures proches de la capitale[5].
Cette rue s'est ensuite appelée « rue du Moutier » (ancienne forme de monastère, parfois mal orthographiée rue Dumontier). Non loin, la « place du Moutier » en conserve encore le souvenir. La rue s'est par la suite appelée « rue de l'Église »[6] car elle bordait l'église Saint-Leufroy (démolie en 1906). Sous l'Ancien Régime, la maison presbytérale donnait sur cette rue. L'historien de Suresnes René Sordes la décrit : « Une chambre et grenier au-dessus, et un accès place des Courqueux près du four banal, avec grenier et cellier dans la cour "le tout couvert de tuiles" »[7].
Plaque de la rue Émile-Zola.
Photographie ancienne avec, en arrière-plan, l'église Saint-Leufroy.
Plaque commémorative.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
À l'intersection de cette rue avec la place Henri-IV se trouvait le domicile du premier maire de Suresnes, Martin-François Bougault, transformé en mairie durant son mandat qui se déroule au début de la Révolution française[6],[8] ; une plaque apposée en 1939 rend hommage au premier conseil municipal qui s'y tint. Entre 1855 et 1889, la mairie siège dans une autre maison de la rue, mais cette fois-ci à l'angle avec la rue Desbassayns-de-Richemont ; il s'agissait de l'ancienne résidence du père du savant Hippolyte Fizeau[9].
↑« Le 12 avril 1908, le jour où Zola fut statufié », Suresnes Mag n°302, , p. 39 (lire en ligne).
↑Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 24-25.
↑Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 5-7.
↑René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 50-51, 69 et 446-447.
↑René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 107, 144-147, 165-166 et 215-221.
↑ a et bSuresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968, p. 26.
↑René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, , p. 136-138
↑Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Les 7 mairies de Suresnes », Suresnes Mag n°316, , p. 40-41 (lire en ligne).
↑Matthiey Frachon, « Que la lumière soit... », Suresnes Mag, , p. 40-41 (lire en ligne).
Bibliographie
Octave Seron, Suresnes d'autrefois et d'aujourd'hui, Le Livre d'histoire (rééd. 2000), 1926.
René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965.
Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, 1968.
Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, 1989.
Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 1, Éditions Alan Sutton, .
Michel Hebert et Guy Noël, Suresnes. Mémoire en images, t. 2, Éditions Alan Sutton, .