Le nom de la rue lui vient d'Hugues Escaffre, propriétaire d'une maison à la fin du XIIIe siècle (en latin médiéval : carraria Hugonis Escaffredi en 1282, carraria Scaffredi en 1312). Le prénom de ce personnage se perd au cours des siècles et ne conserve plus que le nom d'Escaffre. La famille Escaffre possède encore une maison à la fin du XIVe siècle. À la fin du XVIIe siècle, le souvenir même de cette famille se perd et le nom de la rue devient par déformation rue des Coffres. En 1794, pendant la Révolution française, la rue fut quelque temps désignée comme la rue l'Étonnement[1],[2].
no 4 : hôtel Darquier. L'hôtel est construit probablement au cours du XVIIIe siècle pour Jean-Pierre Darquier, seigneur de Beaumont et receveur des tailles de l'élection de Lomagne, père de l'astronomeAntoine Darquier de Pellepoix. Il réunit en 1750 deux maisons contiguës. L'entrée principale en est sur la rue Antoine-Darquier (actuel no 5). Sur la rue des Coffres, l'élévation autrefois aveugle semble dater du XVIIIe siècle et a été percée de fenêtres au XIXe siècle. Au bas du mur, trois bases de fenêtres gothiques servent de bornes[5].
no 11 : hôtel Bousquet. Un hôtel particulier est aménagé en 1709 pour Charles de Bousquet, procureur du parlement et capitoul en 1690. Il fait en particulier installé un escalier à rampes droites à balustres. L'édifice conserve aussi des plafonds à la française peints pouvant être datés du XVIIe siècle. L'hôtel est transmis en 1717 à son fils, Charles-Géraud de Bousquet, seigneur de Colomiers et de Savères. Au XIXe siècle, l'édifice est surélevé et profondément remanié, modifiant particulièrement la façade, les ouvertures et le décor intérieur. C'est de cette période que datent également les moulages en céramique des arcades du fond de la cour, faits sur des motifs Renaissance[6].
Immeubles
no 6 : immeuble. L'immeuble, qui s'élève sur deux étages carrés et un comble à surcroît, peut être daté de la fin du XVIe siècle ou du début du siècle suivant. Une fenêtre basse est dotée d'un meneau vertical orné d'un fleuron qui date de cette période[7].
no 15 : immeuble. Cet immeuble d'un style néo-classique très sobre, construit dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le rez-de-chaussée, avec des fenêtres en plein cintre, est traité en bossage, tandis que les étages supérieurs ont des fenêtres rectangulaires couronnées d'une corniche. Au 1er étage, les fenêtres ont des garde-corps en fer forgé : on y reconnaît le monogramme DR, probablement celui d'un des propriétaires[8].
Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VI, Toulouse, 1918, p. 198-200.