La rue de la Bombarde est attestée dès le plan scénographique de 1550, et elle est nommée dans une dédicace de 1509. À cette date, l'imprimeur Simon Vincent[2] édite un poème de Ricardus dédicacé par Guillaume Ramèze qui se situe « ex nostro gymnasiolo bombardano ». Cet établissement devait être une école ou un collège qui dut disparaître avec l'établissement du collège de la Trinité[3],[4].
Plusieurs autres hypothèses sont apparues avec le temps pour déterminer l'origine du nom de la rue.
Une version propose que lors de l'attaque du cloitre Saint-Jean par le Baron des Adrets, il aurait utilisé un mortier. Cette attaque datant de 1562, cette version ne peut être acceptée. De même, un bas-relief gravé sur la maison du numéro 10 représente une main mettant le feu à une bombarde. Datée de 1772, cette œuvre est issue du nom de la rue, et non l'inverse[4] ; elle correspond à l'ouverture d'une nouvelle auberge[5].
Immeuble au numéro 10
Dessin de l'enseigne de la bombarde
Enseigne de la bombarde
Histoire
L'actuelle rue de la Bombarde se nommait, pour la partie menant à la Saône rue de la Porte Frot, ou porterfoc ou porte Frau[6]. Le nom de cette ancienne rue est fluctuant et la graphie Frot est attestée en 1358, Fro en 1550 et Froc en 1700[7]. Elle a pour origine la porte de l'ensemble canonial de la cathédrale Saint-Jean. Ce pourrait être l'origine du nom : Porta Fratrum, la « porte des frères »[8],[9]. La rue Porte Frot disparait pour devenir rue de la Bombarde en 1854[10].
Par ailleurs, une interrogation existe sur la localisation de la rue de la Bombarde sur l'actuelle rue Tramassac. Visible sur le plan scénographique de 1550, cette localisation est reprise par Vachet et Martin[8]. Mais Vanario estime sans argument qu'il doit s'agit d'une erreur du plan de 1550[10].
Structure
La rue est en pente douce et pavée sur toute sa longueur. Elle possède trois traboules fermées au public, aux n° 10, 14 et 31. Ces traboules ne font pas partie d'un circuit touristique officiel.
Elle longe le jardin archéologique Girard-Desargues, puis la maison du Chamarier, dite aussi hôtel d'Estaing. Sur sa partie haute, après la rue des Antonins, les immeubles sont du XIXe siècle.
Maison des Avocats
Jardin archéologique
Bibliographie
Abbé Adolphe Vachet, À travers les rues de Lyon, Marseille, Laffitte Reprints, (1re éd. 1902), 500 p. (ISBN2-7348-0062-4)
Louis Maynard, Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon : avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, Brignais, Éditions des traboules, coll. « Mémoires de la ville », (1re éd. 1922), 412 p. (ISBN2-911491-15-7 (édité erroné) et 2-911491-57-2, BNF39047787)
Gilbert Gardes, Lyon, l'art et la ville, t. 1 : Urbanisme Architecture, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , 188 p. (ISBN2-222-03797-2)
Maurice Vanario et Henri Hours (dir.), Rues de Lyon à travers les siècles : (XIVe – XXIe siècles), Lyon, Éditions lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 333 p. (ISBN284147 126 8)
↑Nadège Druzkowski, Lyon insolite et méconnu, Versailles, Jonglez, coll. « Les guides écrits par les habitants », , 416 p. (ISBN978-2-36195-328-7), p. 33.